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inspecteur morvandieu
34 abonnés
2 334 critiques
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3,5
Publiée le 1 avril 2024
Camille apparait comme l'archétype du célibataire vieux garçon et content de l'être, égoistement retranché dans une existence sans partage et incapable de concrétiser ses aventures. Pour ses maitresses encombrantes, le séducteur quadragénaire invente un jour une fiancée imaginaire, un alibi qui pourrait devenir une liaison contraignante. Philippe Le Guay aurait pu s'en tenir à cette situation de vaudeville, habilement agencée au demeurant. Pourtant, cette arlésienne nommée Juliette ne tarde pas à représenter, pour le personnage de Fabrice Luchini, étoffant au passage d'un point de vue psychologique son portrait, un idéal féminin romantique. A tel point que Camille semble se complaire dans la forme de mythomanie qu'entraine son mensonge. Malgré une mise en scène un peu quelconque, le film fait une comédie sympathique et charmante, avec des seconds rôles féminins séduisants et un Luchini bien dirigé, c'est-à-dire que le réalisateur a su canaliser la verve et l'éloquence naturelles du comédien.
Un mensonge anodin emporte un homme dans une spirale qui l'amène à frôler la folie. Difficile de voir ce film de 1995, inédit en DVD et rarement diffusé. Personnellement, je lui trouve de nombreuses qualités, à commencer par la prestation de Luchini, choix parfait pour incarner l'indécision, la panique de l'engagement, l'emprise du fantasme. L'atmosphère du film demeure indéfinie, la plupart du temps légère comme un air de flûte, parfois menaçante. Les silences sont bien exploités et le réalisateur prend le temps de donner de l'épaisseur aux seconds rôles, tous très bien interprétés.
En essayant de garder une vision critique large et ouvert à tous les cinéphyles, c'est un film plutôt très plat et ennuyeux, malgré un gros effort pour aller jusqu'à la fin, le final résume bien le film ... insipide.
Comme la prestation de Fabrice Luchini est délicieuse ! Il est parfait dans ce rôle d'homme qui passe progressivement du petit mensonge à la grosse folie. Un homme qui n'a vraiment pas de chance. Le scénario est très bien conçu, et chaque détail a son importance dans l'histoire, à un moment ou à un autre. On rit souvent, on souffre pour lui, on se délecte des situations impossibles dans lesquelles il s'embourbe. Un bon divertissement.
13 657 abonnés
12 397 critiques
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3,5
Publiée le 12 mai 2019
Une histoire pleine de fantaisie qui fait un bien fou et qui rappelle dans ses meilleurs moments le cinèma de Pascal Thomas! Spècialiste de la comèdie de moeurs, le cinèaste Philippe Le Guay traite ici du mensonge dans les relations amoureuses! Avec une incontestable finesse psychologique, il montre comment cette arme très commode peut pièger celui qui l'emploie en le rendant prisonnier de son dèlire mythomane! Autre spècialiste du genre, Fabrice Luchini à la fois affectueux, attirant ou rêveur, ètait l'acteur idèal pour donner toute sa dimension au hèros tourmentè de cette histoire! Quant au dènouement, grinçant, il ravira les amateurs d'humour noir! Un film lèger comme un marivaudage et surtout plein de charme, parfaitement ancrè dans son temps, celui des annèes 90 où les actrices avaient un charme fou (Valèrie Stroh, Philippine Leroy-Beaulieu, Marie Delterme)...
Un des films qui ont fait la réputation de Fabrice Luchini au détour des années 90. Séducteur impénitent, l’anesthésiste lunaire passe son temps à se jouer de sa maîtresse folle amoureuse de sa face chien battu. Il se plaint qu’elle n’est pas disponible, elle quitte son mari, c’est alors qu’il la trouve encombrante. Elle résiste malgré tout à tous ses caprices et ça ne fait pas les affaires de notre homme. Il s’invente alors une liaison avec une violoniste avec il a fait par mégarde un échange de valise à l’aéroport. Cette fantaisie va prendre une place de plus en plus importante dans la vie de notre héros qui finit par se lasser de lui-même en même temps qu’il commence à lasser son entourage. Parallèlement à ce marivaudage on suit en parallèle le sort réel de la violoniste qui a disparu. On voit que progressivement les mensonges futiles de cet homme somme tout inconsistant sont en train de tisser une toile d’araignée autour de lui qui va finir par l’étouffer. Le brio du film est de nous montrer les deux trajectoires courir l’une vers l’autre sans jamais se rejoindre avant la scène finale. Le film peut être vu comme une fable de La Fontaine pour ce qui est de sa morale. Pour le traitement cinématographique on pense souvent à « l’homme qui aimait les femmes » de Truffaut sans y retrouver la tendresse que suscitait Charles Denner.