S'ouvrant sur une citation de Friedrich Nietzche : "L'espoir est le pire des maux car il prolonge le tourment de l'homme.", le film décortique lentement une fable qui pourrait effectivement être née sous la plume d'un Dickens. Inexorablement, la fable sombre crescendo vers la tragédie ; et, comme dans toute tragédie, cela finit par la mort du héros, l'espoir. Alors Nietzche rejoint Anouilh : "[…] c’est reposant, la tragédie, parce qu’on sait qu’il n’y a plus d’espoir, le sale espoir ; qu’on est pris, qu’on est enfin pris comme un rat, avec tout le ciel sur son dos, et qu’on n’a plus qu’à crier, – pas à gémir, non, pas à se plaindre, – à gueuler à pleine voix ce qu’on avait à dire, qu’on n’avait jamais dit et qu’on ne savait peut-être même pas encore. Et pour rien : pour se le dire à soi, pour l'apprendre, soi."
Qu'y-a-t-il de compliqué à comprendre que même la plus parfumée des fleurs finit par schlinguer dans un égout ?!
Ce film macédonien de Svetozar Ristovski (2004) est une grande réussite: scénario solide, mise en scène impeccable, décors sordides à souhait soulignant la misère sociale et la pauvreté humaine qui sévit dans les Balkans post-Yougoslavie, une image parfaite rehaussée par un cadrage et des mouvements de caméras subtilement étudiés, et surtout le jeu d'un jeune acteur (Marko Kovačević) éblouissant qui porte le film sur ses frêles épaules, même si les seconds rôles donnent une parfaite réplique.
A ne pas rater !