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HomoLibris
29 abonnés
133 critiques
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4,0
Publiée le 6 septembre 2023
S'ouvrant sur une citation de Friedrich Nietzche : "L'espoir est le pire des maux car il prolonge le tourment de l'homme.", le film décortique lentement une fable qui pourrait effectivement être née sous la plume d'un Dickens. Inexorablement, la fable sombre crescendo vers la tragédie ; et, comme dans toute tragédie, cela finit par la mort du héros, l'espoir. Alors Nietzche rejoint Anouilh : "[…] c’est reposant, la tragédie, parce qu’on sait qu’il n’y a plus d’espoir, le sale espoir ; qu’on est pris, qu’on est enfin pris comme un rat, avec tout le ciel sur son dos, et qu’on n’a plus qu’à crier, – pas à gémir, non, pas à se plaindre, – à gueuler à pleine voix ce qu’on avait à dire, qu’on n’avait jamais dit et qu’on ne savait peut-être même pas encore. Et pour rien : pour se le dire à soi, pour l'apprendre, soi." Qu'y-a-t-il de compliqué à comprendre que même la plus parfumée des fleurs finit par schlinguer dans un égout ?! Ce film macédonien de Svetozar Ristovski (2004) est une grande réussite: scénario solide, mise en scène impeccable, décors sordides à souhait soulignant la misère sociale et la pauvreté humaine qui sévit dans les Balkans post-Yougoslavie, une image parfaite rehaussée par un cadrage et des mouvements de caméras subtilement étudiés, et surtout le jeu d'un jeune acteur (Marko Kovačević) éblouissant qui porte le film sur ses frêles épaules, même si les seconds rôles donnent une parfaite réplique. A ne pas rater !
Il y a du Dickens dans ce film de Svetozar Ristovski qui pousse le drame social à la limite de la caricature mais sans en franchir la limite. Marko, adolescent grandissant en Europe de l’est, nourrit l’espoir, par la littérature, de quitter un décors sordide et un milieu familial délétère mais c’est peine perdu.
L'espoir est le pire des maux, car il prolonge les tourments de l'homme.
Marko perdu entre des adultes défaillants : (invisible aux yeux de sa famille), abandonné par ses enseignants à la tyrannie et l’impunité d’un groupe de camarades, trouve refuge dans un cimetière de trains où il peut trouver un havre de paix et refaire le monde cherchant le moyen de quitter cet enfer, mais faute de solution , il boit jusqu’à la lie son calvaire.