Un très joli film de Bigas Luna , une fable moderne à la fois très romantique et très érotique..L'origine de la sensualité chez l'homme , chez Bigas , c'est le sein maternel, et tout le film tourne autour de ce désir inassouvi..L'émerveillement pour ce sein , pour la chaleur du lait , qui devient ensuite le même liquide blanchâtre que l'homme donne à la femme pour l'assouvir , la rassasier..On reconnait bien là toute la fantasmagorie Lunaienne.Le film est empreint d'un surréalisme très rare au cinéma, qui trouve ces racines, chez Bunuel , Dali mais sans pédantisme, une magie ordinaire,populaire très picturale aussi. Beaucoup de plans sont cultissimes. La têtée que donne Mathilda May au petit garçon de 10 ans, avec ce sein brun , gonflé,radieux, superbe ( Mathilda est enceinte à ce moment là)..Elle est d'ailleurs superbe tout au long du film et joue ce rôle difficile toute en finesse et avec beaucoup de douceur. Darmon est remarquable aussi , car il ne surjoue pas du tout comme c'est malheureusement souvent le cas dans les films français. Surement un de ses plus grand rôle: original, poètique d'un amoureux meurtri .Des symboles assez forts : la fellation d'une baguette de pain, le sein de femme qui projette son lait directement dans la bouche de l'enfant comme une gourde nourricière..Le fétichisme du pied, comment Mathilda suce les orteils de Gérard, on comprend bien qu'elle l'aime vraiment et que ce n'est pas du cinéma à cet instant là. C'est aussi le film le plus "catalan" de Luna, très personnel , les scènes des tours humaines sont très réussies , les souvenirs de son père et de son passé romain sont remplies de poèsie et de tendresse. Il n'existe pas beaucoup d'exemple de cinéma sur un sujet pareil, où le sein est présent dans toute sa "perversité" maternelle, très osé quelque part. Bigas Luna est insolent et anticonformiste , même quand il y met les formes.Il est beaucoup plus provocateur et dérangeant qu'un Almovodar, il gratte là où cela dérange,avec poési