Film ancien des années 50, Tarantula appartient à ces classiques de films de monstres gigantesques, si appréciés à cette époque. Pourtant il est loin d’être le meilleur, car en fait, le monstre semble être un peu parti en vacance.
Tarantula a des bons points, c’est vrai. Son casting est solide, et livre de bonnes prestations, à part peut-être Mara Corday, qui manque d’expressivité. Le meilleur reste Leo G. Carroll, qui joue juste mais en plus impose son visage parcheminé et déformé avec une force incontestable. Dans l’ensemble ce n’est pas phénoménale, mais c’est tout à fait suffisant, les acteurs n’ayant pas non plus un énorme boulot à abattre. A noter que si l’on vous vante la prestation de Clint Eastwood, c’est que la personne n’aura pas vu le film car en fait il apparait 2 secondes, et encore, masqué !
Coté scénario, beaucoup se sont moqué de Mega-Piranha et de son histoire débilitante, autant dire que Tarantula ne fait pas vraiment mieux (mais il y a le prestige de l’âge qui tend à l’indulgence !). Expérience qui tourne mal, monstre qui s’échappe, et qui, comme dans Mega-piranha continue de grossir indéfiniment jusqu’à atteindre une taille hallucinante. Bon c’est un peu juste quand même !
Mais le point qui plombe Tarantula, c’est son rythme ! Voilà un film qui traine en longueur (il dure 1 heure 20 pourtant). Après un début en fanfare, il y a un long, très long passage à vide avec des dialogues qui n’en finissent plus, des scènes pas passionnantes pour un sou. C’est beaucoup trop bavard pour emporter l’adhésion, et le monstre n’apparait que dans trois scènes à peu près, expédiées en vingt seconde ! En plus la plupart de ces scènes sont très sombres, et le monstre étant noir, autant dire que le résultat est assez pathétique ! C’est d’autant plus dommage que les trucages n’étaient pas mauvais du tout, et que l’araignée rend beaucoup mieux que bien des images de synthèse foireuses actuelles. En fait je pense qu’Arnold s’est retrouvé piégé comme le réalisateur de Mega-piranha par l’idée débilitante du scénario de vouloir faire des monstres si grands, qu’ils ne peuvent plus rien faire du tout. Le film se serait limité à l’araignée du début, qui est d’une taille raisonnable, Tarantula aurait surement était clairement supérieur.
Les décors sont sympathiques mais limités, la photographie en noir et blanc est agréable et rend très bien encore aujourd’hui, la mise en scène est assez statique et c’est dommage. La musique d’orchestre, typique de ces films anciens n’a rien de très originale et mémorable.
Pour conclure, Tarantula est un métrage faiblard. Non pas qu’il a vieilli en fait, mais parce qu’il n’était tout simplement pas, déjà à l’époque, un bon film. Correct au niveau de son interprétation, il est insuffisant sur la forme, et manque cruellement de rythme et de générosité. Je ne demande pas un monstre génial, mais au moins qu’il apparaisse et détruise des maquettes !