Avis sur Larger than life

Court-métrage néo-zélandais d’un peu moins de treize minutes réalisé par Ellory Elkayem, "Larger than life" possède de réelles qualités narratives (sa construction exemplaire induit une gradation du suspense). Pour autant ça fleurerait presque bon l’amateurisme car on est plus proche d’un rendu vidéo que cinéma. Sauf si c’est volontaire mais j’en doute, la scène avec Dave semble montrer les limites du jeu d’acteur de Jeremy Callaghan. Intégralement en noir et blanc pour coller à l’esprit des séries Z d’antan, c’est réussi puisque le plan d’introduction avec le titre rappelle furieusement les monster movies des années cinquante (on pense évidemment au "Gojira" de 1954 ou encore au "Tarantula" de 1955). Le ciel zébré d’éclairs. Une usine inquiétante. Sur une chaîne des produits dangereux sont versés dans des flacons. La foudre qui s’abat. Le transformateur qui saute. Tout se dérègle et la substance se répand dans la nature. On voit une araignée s’en faire recouvrir. Quelques heures plus tard, Jo (Rebecca Hobbs), une célibataire au ravissant sourire, emménage dans un pavillon. Sa sérénité s’estompe vite lorsqu’elle est confrontée à une ribambelle de grosses araignées d’espèces différentes. Déjà impressionnants, les trucages numériques sont bien meilleurs que les mécaniques. Les scènes les plus flippantes restent encore celles avec la véritable veuve noire (j’ai sursauté une fois !). Tourné en 1997, ce film vaudra à son auteur d’en réaliser une version "larger than short" en 2001 : le fun "Eight Legged Freaks" ("Arac Attack, les monstres à huit pattes"). De nombreuses idées ont d’ailleurs été conservées, parfois au cadrage près, pour figurer dans le long-métrage.

Hommage aux films d'épouvante des années 50/60, notamment dans son excellente réalisation et sa musique, LARGER THAN LIFE est un saisissant moment de pure angoisse, qui provoquera de vifs sursauts chez les arachnophobes, car le suspense fait croitre la terreur au compte-goutte... Les acteurs offrent une interprétation sobre mais excellente. La jeune réalisatrice Ellory Elkayem nous prépare à son futur long-métrage "Arac Attack, Les Monstres A Huit Pattes" dans ce court-métrage qui rélève de la maestria.

Un sympathique délire qui annonce très bien le premier long métrage de Ellory Elkayem. Drôle pour certains, frissonant pour ceux qui n'aiment pas les araignées...