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Pascal
160 abonnés
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4,0
Publiée le 25 janvier 2022
Meme si " gendarmes et voleurs" est co réalisé par Monicelli et Steno, c'est bien à Monicelli que le film est généralement attribué. Requis par un touriste américain de passage en italie, un brigadier de police tente d'interpeller sans succès un escroc ( Toto ). La hiérarchie policière tente de se protéger compte tenu des appuis au plus haut niveau dont dispose cet américain. Elle menace de révoquer le policier s'il ne parvient pas à interpeller le voleur. Le brigadier part à sa recherche mais rien ne se passe comme prévu. Monicelli est un des réalisateurs phares de la comédie italienne de l'âge d'or du cinéma italien ( années 50 et 60) , sans doute avec Dino Risi. La critique professionnelle ne le place pas toujours au niveau qu'il mérite au bénéfice de realisateurs plus sérieux de l'époque ( Antonioni, Visconti, De Sica, pour n'en citer que quelques uns). C'est injuste, car Monicelli est une des plus grandes signatures du cinéma transalpin. En voici pour preuve " gendarmes et voleurs" une des réalisations parmi les plus accomplies de cet auteur. Le scénario qui repose sur une suite de quiproquos est vraiment réjouissant. Si l'on veut chercher des défauts à ce film, je relèverai la durée un peu trop grande de certaines scènes ou le ressort comique finit par s'émousser ( je pense notamment à la poursuite à pieds qui survient après le premier quart d'heure). Toto est excellent ici et son alter ego Aldo Fabrizzi est formidable. Monicelli sorti parfois de son registre comique, son genre de prédilection, pour réaliser des films très sérieux qui restent des chefs-d'œuvre du cinéma mondial ( citons " les camarades ", voire "la grande guerre "). Avec "gendarmes et voleurs" on est certes à un cran en dessous de ces films précités, mais le film est néanmoins remarquable. Pour la petite histoire, rappelons qu'à la fin de sa vie ( 2010) Monicelli alors très âgé et malade se defenestra à Rome. A mes yeux, c'est un réalisateur de tout premier ordre, d'une période où le cinéma italien n'était rien moins que le ( qu'un des ?) meilleur du monde, ce qui situe cet artiste majeur. Son travail qui n'est plus beaucoup diffusé aujourd'hui, mérite au combien d'être connu. Aucun amateur de film d'auteur ne ratera ce film.
Comédie italienne, où l'on voit s'opposer un petit voleur à la tire (Toto) qui escroque les touristes américains et un gendarme (Fabrizi) chargé de le conduire en prison. Pour ce faire, le gendarme ira jusqu'à sympathiser avec la famille du filou, et c'est le délinquant lui-même qui emmènera le gendarme au commisariat. Comédie typique italienne, avec deux acteurs excellents. Le scénario, un peu invraisemblable est là pour nous montrer la vie des gens simples dans l'Italie d'après guerre (1951) où les gens du peuple doivent ruser pour subsister. Et ici, le gendarme prend pitié de ce truand mais, il fera quand même son travail. La réalisation est honnête, sans plus. Il y a beaucoup d'humour, et aussi un regard de sociologue sur la ville de Rome et les petites gens. C'est du pré-néoréalisme.
Le cinéma italien est encore sous le choc du néo realisme quand Monicelli et Steno réunissent pour la première fois Toto et Aldo Fabrizzi. La grande époque de la comédie italienne pourra alors suivre avec les Gassman, Mastroianni, Tognazzi et Sordi. Ce duo est à l'évidence une copie italienne de Laurel et Hardy. Monicelli et Steno ne cherchent pas à le cacher rendant un long hommage aux "slapsticks" de la Keystone avec la course poursuite au ralenti qui ouvre le film. Mais on est en Italie et forcément on prend souvent la pause pour discuter. L'humanité des personnages apparaît très vite. L'empathie du policier pour le voleur est quasi immédiate dans ce pays en recontruction où en dehors des possédants, seuls les fonctionnaires arrivent à vivre dans un confort relatif. Dans la deuxième partie c'est un peu comme si Laurel et Hardy se retrouvaient chez Charlie Chaplin. Il faudra bien que la solidarité joue entre les couches sociales, le Nord et le Sud, pour sortir l'Italie de sa misère. C'est en comprenant l'autre que l'homme grandit; c'est la leçon de ce film pétri d'une humanité ne versant jamais dans le pathos. On sait que chez les grands cinéastes transalpins les larmes ne sont jamais loin des éclats de rire. Les deux acteurs souvent associés par la suite avant de passer le témoin à la génération suivante s'en donnent à coeur joie et démontrent leur capacité à varier leur jeu. Toto acteur méconnu en France constitue un mélange singulier entre Stan Laurel, Buster Keaton et Jean Lefèvre dont on comprend mieux en voyant ce film que toute l'Italie de l'après guerre se soit reconnue en lui.
13 813 abonnés
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4,0
Publiée le 31 mai 2012
Le cinèma italien se lance parfois avec intelligence dans la parodie, avec des oeuvres assez personnelles, comme l'inoubliable "Guardie e ladri" du grand Mario Monicelli (secondè ici par Steno). Mais si le comique de ce film est indèniable, il y a une ambiguïtè quant à son utilisation: en fait les personnages sont plus des victimes que des coupables! En Italie, le grand Toto ètait une immense vedette rarement utilisèe dans des films de qualitè, ou simplement exportables! Pourtant, une des exceptions dans sa longue filmographie est sans aucun doute ce magnifique rôle de Ferdinando Esposito, montrant que Toto pouvait être le temps d'un mètrage un remarquable comèdien! On le voit ici affligè d'une famille nombreuse qu'il faut nourrir entre expèdients et menus larcins dans un grand film italien dont la fin est d'une profonde mèlancolie! C’est beau, sincère et èmouvant...