Danny Boyle nous prodiguait en 2003 son surprenant 28 Jours plus tard, film d’épouvante-horreur atypique m’ayant globalement convaincu ; je me suis donc tourné sans rechigner vers sa suite directe, au titre savamment simpliste de 28 Semaines plus tard, et portée cette fois-ci par le méconnu Juan Carlos Fresnadillo, qui composait l’une des parts d’inconnue liées à une œuvre au demeurant pas indispensable, mais intéressante. Finalement, le relatif succès de cette suite s’avère mérité, tant elle constitue un film véritablement solide dans le genre, et bien plus consistant que la moyenne ; toutefois, elle ne surpasse pas son ainé, notamment en terme de mise en scène... Mais pour débuter, il convient de souligner l’ambiance prenante de 28 Semaines, qui au contraires d’un 28 Jours pas vraiment effrayant, le surpasse aisément sur le plan pur de l’épouvante-horreur, genre dont il se rapproche bien plus alors. Un bon point donc, d’autant que le long-métrage ne se départage pas totalement des codes instaurés par le volet précédent, assurant une certaine originalité ; sur ce plan l’effet est néanmoins moindre ici, le film s’abandonnant notamment à une intrigue plus classique que celle de 28 Jours (caractérisé par une présence accrue de l’armée). Pas une tare en soit heureusement, et l’on est conquis par son introduction, d’abord hésitante puis clairement prometteuse : on s’accomode de son mieux à la mise en scène dynamique et la caméra à l’épaule gesticulante, au service d’une mise en bouche soudainement sans concession, alors que l’on découvre des personnages dramatiquement dépourvus devant la violence du virus, et que s’ensuit une fuite aussi honteuse que désespérée parachevée par la BO du géniallisme John Murphy. A noter en outre que si le scénario se veut en soit plus conventionnel, il est intrigant de suivre de nouveaux protagonistes, dans la lignée de l’anti-héros Jim ; il subsiste tout de même quelques figures trop caricaturales, heureusement rattrapées par un casting aussi sympathique que compétent. Dommage à présent que le film se saborde en grande partie du fait de la bêtise de ces même personnages, ceux-ci enchainant incohérences sur incohérences. Dès lors cette tension si palpable et terriblement captivante perd quelque peu de son effet, et les nombreuses scènes placées sous le signe de l’horreur, de la panique et de la mort lui faisant écho trouvent souvent leur origine dans ces fameux agissements stupides, aussi bien individuels qu’à plus grande échelle (la mesure de confinement des rescapés par l’armée entre autre, dans un sous-sol non gardé…). Une ombre au tableau vraiment regrettable, tant 28 Semaines plus tard fourmillait de très bonnes idées, tout en débouchant sur une fin ouverte très efficace. Un ensemble imparfait donc, mais l’on peut dire que ce long-métrage de Juan Carlos Fresnadillo est un divertissement d’épouvante-horreur réussis dans le genre, au ton pesant et au gore sans retenue, en bref une suite aussi différente que convaincante.