Dès la première scène, filmée par Danny Boyle lui-même, 28 semaines Plus Tard, suite logique de 28 jours plus tard, commence en trombe : le style est posé, le changement de metteur en scène aussi : plus brutal, plus violent, plus aggressif, plus barbare (interdit aux moins de douze ans ??)...etc. Et c'est malgré tout ce qui fait un des petits problème de cette suite survoltée, parce que si Danny Boyle avec 28 jours plus tard arrivait à doser parfaitement la violence, le nouveau-venu dans la série, un certain Juan Carlos Fresnadillo en fait un peu trop dans le gore et la brutalité, même s'il ne tarde pas non plus à révéler quelques petites subtilités : ainsi, dans les trois derniers quarts d'heure du film, le film prend, et je dis même heureusement, vu ce que laissait présager le début du film, une petite baisse de rythme et instaure une ambiance beaucoup plus "survival" et un parti pris un poil plus réaliste que ce même début, qui plaçais alors le film très loin en-dessous sur ce niveau-là, autant pour ce qui concerne l'aspect et les réactions psychologiques des personnages, un point qui ne s'améliorera pas par la suite, ainsi que le scénario, lui aussi trop basique ; cette partie, presque reposante, explore aussi unes des particularités de 28 jours plus tard, c'est-à-dire le principe des hommes devenant peu à peu une menace presque aussi grande que celles des zombies, des infectés comme on les nomme, quand, pour prendre exemple sur cet opus, des snipers, l'alerte rouge étant déclenchée, ont pour ordre de tirer sur tout ce qui bouge, personnes non infectées inclues, qui reste une tentative beaucoup moins réussie que dans une des scènes finales d'anthologie du premier épisode où les personnages iront à se servir des infectés pour décimer une troupe de militaires manquant clairement de matière grise et d'instinct de survie ; une autres des subtilités à remarquer dans cette même partie du film, complètée par celle citée plus haut, serait l'inventivité des scènes d'action, même si elles ne se résument que trop souvent à du massacre de zombies à grande envergure, malgré quelques scènes un peu plus intimiste. Reste que, pour finir la comparaison avec le précédent volet, par rapport à celui-ci, 28 semaines plus tard perd beaucoup trop son côté "seuls au monde" et du fait, l'on arrive beaucoup moins à s'attacher à des personnages qui sont malheureusement destinés à éclabousser l'écran d'hémoglobine ; manque d'intimisme, trop-plein de frénésie, manque de gaité, tout cela fait du film une oeuvre éprouvante, violente et comme l'un n'est jamais sans l'autre, très divertissante, mais peut-être est-ce un peu trop hystérique, et n'arrivant pas à se démarquer ni des autres films de morts-vivants, ni de son prédécesseur. Enfin, pour ce qui est de la bande-sonore, elle se révèle beaucoup trop répétitive avec entre autre un thème, qui, en plus d'être déjà présent dans l'avant-dernière scène de 28 jours plus tard, est répété trois fois durant le film. Voilà qui en dit beaucoup sur un film qui reste un film très divertissant et très bien mené par un réalisateur encore novice et ça se sent, malgré quelques bons acteurs et des scènes d'action souvent intéressantes, qui sont pour la plupart un véritable déchaînement d'adrénaline, de brutalité et de testostérone. Conclusion : inférieur en qualité et très inférieure en réalisme à son prédécesseur, mais indéniablement supérieur à celui-ci sur quelques excellents points, 28 semaines Plus Tard reste un film de zombie un peu trop basique et dont seule la vivacité incroyable et menée tout le long de son action frénétique peut le faire remarquer parmi d'autres essais du même genre.