L’Espion qui m’aimait passe généralement pour l’un si ce n’est le meilleur James Bond, et je dois reconnaitre que c’est toute la mythologie Bond qui est contenue dans cet épisode mémorable. C’est sans doute l’un de ceux qui a le plus contribué à ancrer les spécificités bondiennes dans la mémoire collective, et c’est d’ailleurs à mon sens ce qui n’en rend que plus décevant les épisodes récents qui n’ont pas du tout compris ce qui faisait la magie particulière de ce héros dans le cinéma d’action.
Le casting est excellent. Roger Moore est très bon dans son rôle, charmeur, élégant, combatif aussi, il s’empare de son rôle avec talent et livre une prestation tout en équilibre. Il est entouré aussi d’un très beau casting : Barbara Bach, charmante et héritant d’un rôle musclé intéressant ; Curd Jürgens, méchant mégalomane aux airs de capitaine Nemo en plus méchant qui fait partie de ceux qui font le charme des épisodes de la saga, et Richard Kiel, bien sûr, qui n’est pas seulement un second couteau, mais qui s’impose réellement ici, à la fois pour son physique et pour le personnage mythique qu’il a composé et qui lui a apporté une renommée incroyable.
Doté de ce superbe casting, le film est aussi emporté par une histoire certes totalement abracadabrantesque, mais tellement efficace ! Rythme ébouriffant, rebondissements improbables, humour, action, et scènes excentriques caractéristiques des meilleurs Bond (les requins…). C’est vraiment du divertissement très efficace et toujours très raffiné, même si après toute ces années certaines scènes ont le côté un peu désuet des vieux films d’aventure (l’action relève parfois plus de l’agitation quand même !). Toutefois l’histoire est bonne, et le travail sur les relations entre les personnages, un peu plus ambiguës que de coutume est une bonne chose.
Sur la réalisation Gilbert livre un travail propre, bien qu’un peu daté dans l’action comme je l’ai dit. Pour autant il voit grand, c’est appréciable, avec des moments réellement réjouissants, et surtout L’Espion qui m’aimait joue énormément sur ces décors incroyables et d’une variété sidérante ! C’est le gros atout de ce film, qui franchement séduit par ses idées, sa flamboyance, avec de superbes scènes comme dans les Pyramides ou dans le Nautilus moderne ! Gros moment de dépaysement en vue. A noter aussi une belle présence du célèbre thème bondien, et même si le générique n’est peut-être pas le meilleur de la saga, ça reste excellent, et c’est précédé d’une scène d’intro spectaculaire.
En clair vous l’aurez compris, L’Espion qui m’aimait est un des Bond incontournables, un de ceux dont on ne se lasse pas si on aime le personnage, et un de ceux dans lequel toute la mythologie du héros est résumée. Et je crois qu’essayer de s’asseoir là-dessus c’est simplement aller dans le mur ! 5