En l’espace de quelques heures, ce sont deux sous-marins nucléaires (britannique et soviétique) qui disparaissent en pleine mer. Le MIB et le KGB décident de collaborer ensemble et c’est ainsi que l’agent 007 et l’agent XXX se retrouvent à faire équipe pour la première fois…
Pour ce 10ème opus de la franchise, on retrouve Lewis Gilbert aux commandes, après avoir réalisé On ne vit que deux fois (1967) avec Sean Connery. Très librement inspiré du roman "Motel 007" de Ian Fleming, cette fois-ci, il est (une fois de plus) question d’un vol d’ogives nucléaires (c’est d’ailleurs plus ou moins le même procédé auquel nous avions déjà eu affaire dans Opération Tonnerre - 1965). Pour le reste, le film suit scrupuleusement son cahier des charges et ne cherche toujours pas à se démarquer des précédents films. La scène d’ouverture en haute montagne a pris un sacré coup de vieux, avec une scène de course-poursuite dont les gros plans sur Roger Moore sont grossièrement filmés en transparence. Une séquence que l’on doit pourtant à un spécialiste, un coordinateur de cascades et féru de sports extrêmes, à savoir Willy Bogner (Feu, glace et dynamite - 1990).
Durant 120 minutes, on jurerait que le film a été sponsorisé par l’office du tourisme d’Égypte, les plans « cartes postales » s’enchainent sans grande conviction, idem pour les rares scènes de fight toutes plus molles les unes que les autres (même la bataille sous-marine s’avère lénifiante et particulièrement cheap). De la démesure, rien que de la démesure, comme en atteste L’Atlantis, le repère de Stromberg ou encore le supertanker qui avale à lui tout seul 3 sous-marins.
Alors certes, on appréciera la relation ambiguë entre Bond & Amasova, de même que la scène avec la Lotus Esprit amphibie. Cependant, on restera dubitatif concernant la succursale du MI6 cachée dans une pyramide (après le paquebot dans la baie de Hong Kong dans L'Homme au pistolet d'or - 1974). Enfin, comment ne pas garder en mémoire la présence « mordante » du "Requin" campé par le géant (2m18) Richard Kiel (inspiré des Dents de la mer qui, 2ans auparavant, venait de cartonner au box-office mondial).
L'Espion qui m'aimait (1977) doit jongler avec un scénario faisant abstraction de toute originalité, une mise en scène trop amorphe, une B.O. bien trop seventies qui ne colle absolument pas à l’univers du film (oscillant entre le funk et le disco), bref, un énième Bond dans la continuité des précédents, sans réelle prise de risque…
(critique rédigée en 2008, réactualisée en 2022)
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