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jeff2u12
2 abonnés
31 critiques
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4,5
Publiée le 26 octobre 2016
Un authentique coup de poing dans la gueule, manichéen mais engagé politiquement coté révolutionnaire, donc sans concession, sans vedette, la version brut de décoffrage de la Haine sorti en même temps et récompensé comme il se doit à Cannes. On sort du film de Richet marqué et avec l'envie de se battre pour que ça change. Le long métrage suivant Ma6T va confirmer, Mesrine est aussi excellent.
Dans "Etat des lieux", on suit le parcours de Pierre Cephas, jeunes ouvrier banlieusard et révolté. A la fois sobre et sombre, le film enchaîne les séquences cultes (l'entretien d'embauche, la discussion entre ouvriers sur la dernière bagarre, la scène avec la police...) et réussit à nous dresser un certain portrait de la banlieue tout en plaidant pour une conscience de classe. Car oui, "Etat des lieux" est un film qui prend position et le message politique y' est clairement marxiste et révolutionnaire. Un film à voir.
On ne peut s'empêcher de comparer "Etats des lieux" (1995) de Jean François Richet à "La haine" sorti au même moment. Les deux films parlent des problèmes de banlieue, le premier dans un style un peu brouillon, avec force "clips" et caméra à l'épaule, alors que le film de Kassovitz opte pour une mise en scène brillante "à l'américaine". Les deux film adoptent un noir et blanc synonyme de désordre, de marginalité. D'un point de vue idéologique, le film de Richet appelle à la révolte et va plus loin que le constat amer de Kassovitz. Une réussite cinématographique et un message à méditer.
Au budget de 2300 euros financé grâce à ses allocations chomâges, ce film tourné en noir et blanc est loin d'être ininterressant. Jean-François Richet, pour son premier film, à la fougue de quelqu'un qui a tellement de chose à dire que son histoire part un peu dans tous les sens. Il filme de façon experimentale les galères du milieu ouvrier dans une cité populaire. Malgré un discours marxiste bien poussé qui peut rebuter, "Etat des lieux" reste un film qui se doit d'être vu pour son propos subversif et l'entrée en matière d'un réalisateur au talent prometteur, et qui mérite d'être suivi dans sa carrière.