Film d'animation allemand, réalisé par Michael Schaack, Felidae est un long-métrage surprenant. L'histoire nous fait suivre Francis, un chat venant d'emménager dans un nouveau quartier avec son ouvre-boite, qui n'est autre que son maître mais les humains sont ainsi nommés dans cet univers, et qui va peu à peu enquêter sur plusieurs de ses congénères retrouvés morts. Ce scénario, inspiré du roman du même nom de l'auteur d'Akif Pirinçci, paru cinq ans plus tôt, nous plonge pendant environ une heure et quart dans un récit particulièrement sombre. En effet, l'intrigue, sous forme de polar noir, nous fait rechercher le mystérieux tueur de ces pauvres victimes. Il aborde à travers cette enquête appuyée par une narration exprimant les pensées de ce détective improvisé de nombreuses thématiques matures comme le sectarisme, la religion, le sexe, le trépas ou encore l'eugénisme. Des sujets forts et inattendus dans une telle œuvre clairement destinée à un public adulte. Le climat est sordide et nous impose des scènes explicites de coït et de cadavres éviscérés. Cette sombre affaire est portée par de nombreux félins appréciables comme Francis, Barbe-Bleue, Claudandus, Jesaja, Kong, Félicité ou encore Joker. Tous ces matous entretiennent des rapports frontaux et brutaux, en témoigne leurs échanges soutenus par des dialogues familier au langage fleuri. L'ensemble est tout de même un peu trop bavard par moments. Sur la forme, la réalisation de Michael Schaack s'avère de bonne facture. La direction artistique est pour sa part assez classique mais qualitative, aussi bien au niveau des environnements peu accueillants que de l'aspect des boules de poils. Ce visuel aux couleurs obscurs est accompagné par une b.o. aux compositions collant bien aux images, même si ses notes sont peu impactantes, ni marquantes. Cette investigation s'achève sur une révélation satisfaisante débouchant sur une fin trop vite expédiée mais tout de même correcte. En conclusion, Felidae est un film d'animation méritant d'être découvert pour son côté inaccoutumé, mais à réserver à un public averti.