Je ne m'intéresse que de très loin aux téléfilms français, mais celui-ci avait bonne presse, alors pourquoi pas. Ce n'est d'ailleurs vraiment pas injustifié. Franchement, voir autant de noirceur assumée, une telle descente aux enfers presque digne d'une tragédie shakespearienne, il fallait oser, et rien que pour ça : respect. Dommage que l'intrigue, à base de sordides affaires politico-financières nimbée de scandales sexuels, semble peu intéresser la réalisatrice, la rendant souvent confuse et, osons le dire, moyennement intéressante. Beaucoup plus réussi, en revanche, le portrait d'une femme ravagée par l'alcool, incapable de guérir (le souhaite-elle seulement?), ayant de lourdes conséquences sur son quotidien, personnel comme professionnel. Dans le rôle, si la prestation d'Hélène de Saint-Père est un peu inégale, celle-ci excelle dans les scènes-clés, s'en sortant ainsi avec les honneurs. Difficile pour moi d'écrire beaucoup plus : « Entre deux eaux » vaut bien plus pour son personnage principal et son ambiance résolument pessimiste que pour son enquête policière, dont j'ai déjà presque tout oublié. Au moins voilà un téléfilm « made in France » ayant tenté quelque chose d'inhabituel, même s'il ne s'est pas donné totalement les moyens de ses ambitions : c'est déjà pas mal.