Avis sur JLG/JLG

Godard s'attaquant à Godard, ça donne quelque chose d'assez peu conventionnel. Rares sont déjà les autobiographies au cinéma, et voir quelqu'un comme Godard, se filmer, être le sujet principal de son film c'est à la fois déstabilisant et passionnant. On retrouve son court métrage (excellent qui plus est) "je vous salue Sarajevo" au sein de ce JLG/JLG, on voit un peu comme Godard travaille, ou bien nous fait croire qu'il travaille, entouré de livres, ayant pleins de références, d'idées. Et c'est un régal d'entendre Godard réfléchir, il a toujours des idées qui non seulement sont originales, mais en plus sont tellement tordues qu'elles en deviennent géniales. On voit Godard nous expliquer la signification de l'étoile de David avec la stéréo, c'est à la fois fascinant et tellement bien trouvé, qu'on ne peut regarder l'écran, subjugué. On retrouve les intertitres typiquement godardiens, mais écrits cette fois sur cahier, mais toujours aussi pertinents et bien trouvés. C'est un exercice de style l'autobiographie, et là il arrive à tirer une sorte d'OVNI de cet exercice. C'est à voir, surtout que ça ne dure même pas une heure.

L'un des meilleurs films de Jean Luc Godard. Bien plus qu'un essai d'autoportrait filmé. Une réflexion poético-métaphysico-cinématographique sur l'image et sa capacité à "dire" le réel.

Un film d’une rare auto-suffisance où le Maître disserte du genre « Si ma main gauche peut toucher ma main droite pendant qu’elle touche les choses, la toucher en train de toucher, pourquoi, touchant la main d’un autre, ne toucherais-je pas en elle le même pouvoir d’épouser les choses que j’ai touchées dans la mienne ? » Ceci pendant que Brigitte/Adrienne fait le ménage… Je vous laisse réfléchir. Moi je vais me coucher.