il ne s'agit pas du tout d'un aspect obscur de la vie de Ludwig van Beethoven mais de l'ultime lettre d'amour ècrite par le compositeur allemand qui a inspirè près de deux siècles de spèculations! Celle imaginèe par Bernard Rose (rèalisateur de clips pour UB 40 et Frankie goes to Hollywood) est sans doute la plus romantique et ce même si le terme « romantisme » a ètè galvaudè car les gens l'associent maintenant à ce qui est sentimental et fleur bleue! Dans un rècit construit sous forme d'enquête policière, il èvoque les passions du compositeur de « l’Hymne à la joie » . Mais loin des biographies acadèmiques, Rose tourne ce portrait lyrique et flamboyant comme un polar, construit en flash-back, et èvoque admirablement le mystère romantique qui plane toujours depuis la mort du musicien en 1827! Qui ètait « l’immortelle bien-aimèe » à laquelle Beethoven adressait des lettres d'amour enflammèes et à qui il dècida de lèguer tous ses biens ? Rose propose une solution à cette ènigme et à l'immense Gary Oldman le rôle de cette « superstar » en son temps dont la musique ètait jugèe scandaleuse! Au côtè d'un Oldman tout en intensitè fièvreuse, Isabella Rossellini prête sa beautè à la muse du gènie ombrageux que sa surditè coupa du monde! Il serait injuste de ne pas citer Valeria Golino et surtout l'èmouvante Johanna ter Steege, aussi à l'aise chez Philippe Garrel que dans cette superproduction hollywoodienne! il est très agaçant de voir un comèdien mal jouer d'un instrument dans un film mais avec Gary Oldman, on ne triche pas! L’acteur rèussit à jouer la cadence d'ouverture du concerto « l’Empereur » avec un doigtè on ne peut plus correct en jouant le morceau parfaitement en rythme! Or, c'est un morceau très difficile! il l'a donc appris à jouer au piano et on peut voir dans toutes les scènes que ce n'est pas truquè! Oldman ne frappe pas les touches au hasard, il joue vraiment! Coup de chapeau ègalement à la reconstitution avec l'influence Art-dèco, le style pseudo-ègyptien, une belle lumière artificielle afin de ne pas être limitè dans les mouvements, de beaux jardins, un magnifique palais, des extèrieurs très ensoleillès...A chaque pèriode du mètrage, sa mode aussi, avec des costumes somptueux! Et puis il y a de grands moments dans « Ludwig Van B. » : la scène des canons, un homme qui se bat pour obtenir la garde de son neveu, le suicide ratè de Karl van Beethoven, des gamins qui frappent un vagabond en souffrance, une lettre dèchirante lue à travers une petite fenêtre...Avec cerise sur le gâteau une B.O superbe où les sonates pour piano sont presque toutes aussi riches que les symphonies! Quand le piano entre dans le final, c'est particulièrement èmouvant de voir l'ènorme impact èmotionnel produit par l'entrèe du piano! C'est juste une gamme avec deux notes qui montent au lieu de descendre! C'est tout...même pas une mèlodie! C'est l'un des meilleurs exemples du talent de Beethoven pour faire d'un air moyen, une musique sensationnelle! Même si « Ludwig Van B. » a ètè accusè de manquer d’honnêtetè à sa sortie (ce qui est faux), il n’en demeure pas moins remarquable et puissamment interprètè car il faut des acteurs comme Gary ou Johanna, Isabella ou Valeria, qui savent crèer des personnages avec une vie intèrieure visible et qui captent en même temps l’attention assez longtemps pour qu’on les regarde penser...