Comment ne pas sourire dans la scène (longue) où tous les personnages dissertent sur les tartes, ces curieux desserts à la fois gourmands et très sucrés (astuce : mettre deux fois moins de sucre que dans la recette), alors qu'on cherchait jusque-là un adjectif pour qualifier ce film incroyablement niais et bienpensant. Voilà, c'est exactement ça : le film est tarte. Michael est un film où l'on suit un ange (un vrai, avec des ailes dans le dos) incarné par John Travolta, interviewé par trois journalistes (et leur petit chien, c'est très important pour la fin) pour écrire un article dans leur journal qui s'intéresse aux phénomènes paranormaux. Sauf que l'ange Michael ne ressemble pas à un ange, et sa présentation au spectateur, sans aucune finesse, nous le fait comprendre : il est en slibard, et va se chercher une bière en se grattant les parties. Ce n'est pas forcément ce qu'on voit sur les vitraux, ou aux cours de cathé. Le principe est peut-être drôle, mais la réalisation est loin d'être bonne : le film accuse un rythme faiblard (il ne se passe rien, les journalistes baladent l'ange en voiture, et vont manger des tartes), John Travolta a l'air constamment "parti" dans les limbes (il fait semblant de boire... non ?), et la construction narrative est tellement cucul qu'on peut prédire la fin sans se tromper (ambiance mauvais téléfilm Disney Channel). Alors, comme on remarque que le chien ne sert à rien depuis le début, mais qu'on nous en rebat les oreilles de son "importance" pour le journaliste, qu'on voit que l'ange ne sera "angélique" de nouveau que quand il aura réussi un vrai acte de bonté... Oui, vous avez déjà commencé à sentir le coup-fourré arriver :
le chien se fait renverser par la seule voiture qui passe sur cette départementale dans la semaine, et Michael se sacrifie en le ressuscitant.
Oui, c'est déjà un peu niais, mais ce n'est que la phase 1 de la happy-end, puisque les
journalistes finissent avec de meilleurs jobs que le précédents
(les 5 minutes où Bob Hoskins est en réalité dans ce film, c'est pour cette fin tirée par les cheveux, ou plutôt par le bas du pantalon), et phase 3 :
les deux journalistes principaux se retrouvent et tombent amoureux.
C'est-y-pas-mignon... Soupir. Michael est un film plus qu'épuisant avec sa niaiserie constante, son manque cruel d'humour décapant (il y avait tellement de bonnes vannes grinçantes à faire, mais non, le film reste dans des blagues gentillettes), et un final qui conclut le tout d'encore plus de guimauve. Mieux vaut avoir la tarte dans l'assiette, qu'être tarte.