Tim Robbins s'est préparé au rôle d'Andy Dufresne en passant quelque temps en prison avant le tournage. L'acteur confie : "Ce qui m'a le plus aidé dans ma préparation, c'est de parler avec les prisonniers. Ils ont dans les yeux un désespoir absolu, une tragédie indescriptible. Ce sont des regards que je n'oublierai pas."
Les Evadés est le deuxième film de prison dans lequel joue Morgan Freeman. Celui-ci avait auparavant donné la réplique à Robert Redford en 1980 dans Brubaker, un drame carcéral de Stuart Rosenberg.
Morgan Freeman et Tim Robbins ont des façons radicalement opposées de travailler leurs rôles. Morgan Freeman explique : "Tim est plus analytique que moi, qui suis très instinctif. Chacun son truc. Moi, je me donne beaucoup de mal pour ne pas trop travailler mes personnages. Je lis le scénario et j'essaie d'y trouver toutes les indications dont j'ai besoin. D'abord, le physique du rôle, son allure, sa façon de s'habiller, et ensuite, le reste doit suivre. Je ne m'imagine pas être le personnage. Je le joue, c'est tout. Tim fonctionne très différemment. Tim, par exemple, a demandé à passer du temps dans une vraie prison, pour se mettre dans la peau de son personnage. Moi pas. J'y ai séjourné un peu quand j'étais jeune, cette expérience m'a suffit..."
Frank Darabont se refuse à voir dans Les Evadés un film de prison : "La prison est une métaphore pour la vie. Dans la vie, les gens sont prisonniers d'eux-mêmes, de leur quotidien, d'une vie dans laquelle ils se sont laissés enfermer par faiblesse ou par habitude, et ils s'éloignent de ce qui était leur rêve, leur but, leur idéal. Le sujet du film, c'est l'amitié et comment elle transforme deux hommes qui vont apprendre la confiance, l'espoir, et dont la détermination va transformer les vies."
Clancy Brown, qui incarne le terrifiant capitaine Hadley dans Les Evadés, interprétera à nouveau en 1999 un gardien de prison, mais cette fois-ci plus sympathique, dans Hurricane Carter.
Les Evadés marque la première collaboration entre l'acteur James Whitmore, qui incarne le vieux Brooks Hatlen, et le réalisateur Frank Darabont. Tous deux travailleront à nouveau ensemble sur The Majestic en 2001. James Whitmore y interprétera Stan Keller.
Les Evadés remporta de nombreuses nominations aux Oscars 1995 : meilleur acteur pour Morgan Freeman, meilleure photographie, meilleur montage, meilleure musique, meilleur son et meilleur scénario.
Dans Les Evadés, Ellis Boyd Redding, le personnage joué par Morgan Freeman, regarde à un moment donné une photo d'identité de lui-même plus jeune. Sur cette photographie figure en fait le visage d'Alfonso Freeman, le fils de l'acteur. Le jeune homme fait d'ailleurs une très courte apparition dans le film.
Durant le film, les prisonniers assistent à une projection de Gilda, un classique interprété par Rita Hayworth. Par ailleurs, Andy (Tim Robbins) dissimule grâce à un poster de Raquel Welch l'entrée du tunnel qu'il creuse à partir de sa cellule. A noter également l'existence d'une affiche de cinéma sur laquelle figure Marilyn Monroe et qui est accrochée dans la cellule de ce dernier. Ces trois éléments visuels sont une manière d'indiquer le passage du temps, chaque star symbolisant une décennie.
La société de protection des animaux ASPCA (American Society for the Prevention of Cruelty to Animals) exigea que ce soit des asticots morts, et non vivants, qui soient donnés à manger au corbeau de Brooks Hatlen, alias James Whitmore à l'écran.
Brad Pitt a un temps été pressenti pour incarner le jeune détenu Tommy Williams, rôle qui fut finalement attribué à Gil Bellows.
Le pénitencier de Mansfield, situé dans l'Ohio, a servi de décor principal. La fermeture de cette prison gothique et sinistre avait été décidée en 1990 en raison de son aspect "trop inhumain", mais sa démolition fut repoussée pour permettre le tournage du film durant l'été 1993. La production a d'ailleurs dû procéder à la rénovation de certains bâtiments laissés à l'abandon.
Les Evadés est le premier long métrage de Frank Darabont, qui avait déjà adapté en 1983 une nouvelle de Stephen King intitulée The Woman in the room en court métrage. Le cinéaste récidivera une seconde fois en portant à l'écran en 1999 La Ligne verte, un roman du maître de l'épouvante qui a également pour cadre le milieu pénitencier.
Les Evadés est l'adaptation cinématographique d'une nouvelle de Stephen King intitulée Rita Hayworth et la rédemption de Shawshank. Celle-ci parut en 1982 dans le recueil Différentes saisons.
Un journal étonnant peut être aperçu dans Les Evadés, en effet, un des protagonistes du film lit le Daily Bugle. Ce titre n'est pas inconnu des fans de super-héros car c'est le journal pour lequel travaille Peter Parker aka Spider-Man. Ce quotidien new-yorkais est totalement fictif, il est donc surprenant de le retrouver dans ce drame carcéral. Est-ce une coïncidence ou le réalisateur Frank Darabont a-t-il voulu rendre hommage à l'univers Marvel ? Le mystère reste entier !