Lorsque en 1994, le jeune inconnu Franck Darabont adapta la nouvelle de Stephen King "Rita Hayworth et la Redemption de Shawshank" personne ne s'attendez à un tel chef d'oeuvre, une telle leçon de cinéma, un film parfait à tous les niveaux. Avec "Les Evadés", nous plongeons dans l'univers carcéral du milieu du XX° siècle, au coeur de l'Amérique. Un banquier est condamné à perpétuité pour un crime qu'il n'a, semble-t-il, pas commis. Ainsi, cet homme cultivé et intelligent, se retrouve dans un univers complètement inconnu parmi des hommes d'une classe sociale également inconnue. Il y côtoie la bassesse humaine, que ce soit du côté des détenus que du personnel pénitentiaire jusqu'au Directeur. Malgré tout, ce banquier tiendra le coup, grâce à son intelligence et à l'aide de détenus avec lesquels il se liera d'amitié et plus particulièrement un détenu afro-américain. Pendant que nous suivons l'entrée en prison d'Andy Dufresne, les thèmes principaux se détachent du film : l'amitié, la réinsertion sociale et l'espoir. LA meilleure adaptation d'une nouvelle du roi de l'épouvante Stephen King, pourtant, il ne s'agit pas ici d'épouvante mais d'un drame, d'une histoire humaine. Frank Darabont nous donne une transposition extrêmement fidèle au récit original, ce qui est relativement rare. Inspiré sur la magnifique nouvelle de , le film alterne sur un ton narratif les scènes d'humour et d'émotion toujours intenses avec brio. Avec Frank Darabont cette nouvelle prend tout son corps, l'amitié entre les deux personnages principaux, Andy Dufresne et Red, qui prend naissance et s'amplifie tout au long du récit, est magnifiée par l'interprétation des deux têtes d'affiches, Tim Robbins et Morgan Freeman. Ces deux acteurs endossent leurs rôles à la perfection et le reste de la troupe est tout aussi excellente. La dernière minute est à l'image du film : de l'espoir, car on peut imaginer que tout ira mieux désormais. Je tiens quand même à préciser que les traducteurs français sont tout simplement de gros trous du culs car réussir à spoiler la fin d'un tel film dans son titre, cela confine du génie. Muni d'une photographie exemplaire et d'une musique parfaite, le premier film de Frank Darabont a donc tout d'un chef d'oeuvre. Mais "Les Evadés" dépasse le cadre du cinéma, ce n'est pas un film mais une véritable leçon de vie que nous donne là Darabont. Un film tout simplement immanquable, dont la fin, magnifique, ne fera que donner une dernière charge émotionnelle à un film inoubliable.