Marie Gillain interprète avec un aplomb angélique (je ne fais que reprendre l'expression) une jeune femme qui séduit des hommes "murs" pour s'introduire chez eux et permettre à ses 2 compagnons de les dépouiller. Les 2 hommes torturent leurs victimes et les tuent ensuite froidement, pour ne pas laisser de traces. Ceux qui ont vu ce film sont forcément sortis choqués du fossé entre l'insouciance juvénile de cette fille et l'atrocité des crimes auxquels elle participe. Encore plus choquant : ce film est inspiré d'une histoire vraie (fait divers de 1984).
C'est le portrait d'une jeunesse avide et déconnectée attirée par de l'argent facile et dont le héros s'appelle Tony Montana (cf. scène ou les deux rigolos regardent Scarface comme si c'était l'exemple à suivre). M.Gillain très bonne actrice, qui apporte de la douceur dans un film ou les deux personnages principaux sont un peu "gentils" (les deux acteurs livrent une performance moyenne d'ailleurs). Richard Berry plutôt convaincant. Bertrand Tavernier signe un assez bon film, relativement réaliste malgré quelques stéréotypes ou passages moins bons. Il a reçu un ours d'or à Berlin, ce n'est pas pour rien. Assez bien.
Ces jeunes rêvent d'ouvrir un magasin aux Etats-Unis, mais pour celà il faut de l'argent, ils ont la naïveté de croire qu'ils vont réussir en cambriollant des notables grâce au carnet d'adresse de Marie Gillain qui joue très bien et qui est crédible dans ce rôle. Inspiré d'une histoire vraie, ce film est excellent. Le scénario fait froid dans le dos car des évènements semblables ont vraiment eu lieu.
5 étoiles pour Marie Gillain qui en plus d'être super belle est vraiment une actrice de talent ! Après c'est loin d'être le meilleur film de Tavernier(pour moi son meilleur est L.627), mais ça reste un bon film !!!
Froide critique du sytème de lobotomisation de la jeunesse sous le joug de l'IMAGE TV et vidéo et du pognon facile. C'est tout. Le film manque de vraie dimension.
Marie Gellain est excellente ici, et le scénario s'avère prenant dans la retranscription assez fidèle d'un fait divers des années 80. En effet, une jolie jeune femme servait d'"appât" en vue d'introduire son fiancé et un ami chez de riches hommes parisiens (eux mêmes en quête de "chair fraiche"), mais ces derniers ne savaient pas qu'un piège leur était tendu et qu'ils allaient être volés ou tués. Il y a donc l'"appât" qui attire sa proie, et les deux autres qui torturent ou tuent la victime. Le plus grand mérite de ce film est d'interroger sur une jeunesse précaire et déboussolée face à une société qui ne prône que le fric et la possession de biens matériels comme modèles de réussite. En ce sens Bertrand Tavernier sert un peu d'avocats à ces trois-là et a montre à merveille la violence que génère une frustration légitime.
Un bon film solide. Une superbe interprétation de Marie Gillain, qui prouve qu'elle a un gros potentiel. Un scénario bien échaffaudé même si le film manque parfois un peu de brio..
Tout le charme, la candeur et le talent dramatique de la merveilleuse Marie Gillain au service de cet excellent polar sombre et dérangeant signé de main de maitre par Bertrand Tavernier. Sitruk et Putzulu sont eux aussi très bons dans cette descente aux enfers violente et sordide. Séduisant.
C'est un film de Bertrand Tavernier, il y a donc de la qualité. Mais c'est tout simplement l'histoire et les personnages qui ne m'ont pas plu. Le portrait de cette jeunesse naïve, sans repère et éduqué par la télévision me laisse froid.
Une très bonne idée de départ mais une troupe d'acteur peu convaincante. Les dialogues n'aident pas vraiment les trois jeunes rôles principaux. La fin est particulièrement cruelle après que le film ait eu un peu de mal a démarrer.
Certainement un des meilleurs Tavernier. Il est un des meilleurs parce qu'il est froid, glaçant, sans violence. Les meurtres crapuleux y sont commis par des êtres somme toute gentils, sans la moindre haine voire en toute amitié pour leurs victimes. L'intérêt est justement dans la peinture de ces criminels n'ayant aucun repère moral dépassant leur sphère intime, leurs proches pour lesquels ils sont de bons camarades, c'est-à-dire n'ayant aucune empathie au-delà de ces proches.
J'avoue que j'ai lu quelques critiques et que je suis étonné que des spectateurs aient aperçu de la violence dans ce film alors qu'il n'y en a pas du tout, or c'est là beaucoup de ce qui fait le grand intérêt de ce film, la totale absence d'action volontairement malfaisante ou le moindre goût pour la violence, la "banalité du mal", écrirait peut-être Hannah Arendt.
Dans 'L'appât', B. Tavernier dresse le portrait grinçant et pessimiste d'une jeunesse désœuvrée, obsédée par l'argent et les apparences, et ayant perdu tous ses repères moraux à force d'appréhender le monde par le prisme de films hollywoodiens. On pense un peu à un 'American Psycho' à la française, dans lequel les yuppies de Manhattan seraient remplacés par des magouilleurs du Sentier et des Grands boulevards. Si le film n'évite pas tout à fait l'écueil du moralisme, il n'en reste pas moins convaincant grâce, surtout, à une Marie Gillain déconcertante de justesse, capable de passer en un clin d'œil de la vulgarité la plus crasse à la naïveté la plus touchante.
Il sont pourtant sympathiques les pathétiques héros de ce drame; et s'il n'était la tournure criminelle que prennent leurs projets d'enrichissement, le sujet de Bertrand Tavernier aurait pu faire l'objet d'une comédie. Car le film ne manque pas d'humour, un humour involontaire et décalé lié à l'immaturité de trois jeunes personnes abusées par l'image qu'elles ont de la société. Ce sont des jeunes de leur temps, issus de la génération des petits ou sans boulots, biberonnés aux programmes télévisés pourvoyeurs de violence banalisée et de fortunes faciles (on aperçoit sur le petit écran des jeux déversant des billets de banque ou même des apparitions despoiler: Bernard Tapie! ) Sans se poser en juge ou en moraliste, Tavernier filme la dérive pratiquement inconsciente de deux garçons et une fille, obsédés par un rêve puéril et insensé de réussite. Ce rêve, c'est l'Amérique, pays de l'argent-roi et du cinéma, celui qui véhicule les ambitions bon marché. Il n'y a pas d'autres valeurs. Se détournant de la violence, le réalisateur relègue les spoiler: deux cambriolages meurtriers du trio au rôle de conséquence et s'attache surtout à identifier ses personnages dans un portrait groupé cohérent et significatif. De sorte que le cinéaste évoque de façon réaliste des personnages irréalistes. L'interprétation et la direction d'acteurs sont remarquables.
Trés bonne surprise, un bon film, simple mais efficace. 3/4 ----Mai 2010----
On regrettera que le dénouement du film soit traité trop rapidement, quitte à le faire durer 30 min de plus. L'histoire nous maintient en haleine mais nous laisse cependant sur nôtre faim. Entre 3 et 4 étoiles. ----Août 2018----