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inspecteur morvandieu
40 abonnés
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3,5
Publiée le 11 mai 2024
Comme dans "Marius", comme dans "Angèle" ou "Naïs", l'enjeu dramatique est intoduit par la faute d'une jeune fille pauvre. Et, particulièrement ici, les considérations de Pagnol sur les filles-mères résonnent d'accents mélodramatiques plutôt appuyés, tandis que la liaison entre la fille du puisatier, Patricia, et son bel aviateur prend trop de place, et d'autant plus que ce sont des séquences surannées. Au chapitre négatif toujours, les quelques sentences maladroites (étonnantes chez Pagnol) sur la guerre (il est vrai que la sortie du film suit de peu la débâcle) ou sur la vertu des jeunes filles et le mariage flirtent avec l'emphase.
Heureusement qu'en bien d'autres occasions, Pagnol retrouve son sens de la formule que servent bien Raimu, souvent grave en père de Patricia, mais toujours humain malgré la rigueur de ses principes, et Fernandel, dont la fantaisie innocente égaye ce vrai mélodrame. Pagnol, sait étirer les scènes les plus simples pour y glisser de l'émotion, de la verve (méridionale) ou une sévérité sous-jacente. Moins typiquement provençale, "La fille du puisatier" reprend toutefois la plupart des thèmes récurrents de son auteur.
Pagnol reprend un des thèmes de sa trilogie marseillaise, celui de la fille-mère, à une époque où cela signifiait déshonneur pour la "fautive" et pour la famille. A ce titre, la "Fille du Puisatier" parait être une proche copie de "Fanny" mais avec un mélange des personnages et des rôles. Autour de la jeune Patricia Amoretti, nous retrouvons encore un amoureux parti au loin, une famille riche et une plus modeste, un père protecteur... Cependant les textes sont toujours d'un excellent niveau, d'une grande puissance dramatique ou comique selon les scènes. Et quand ils sont récités par des acteurs charismatiques comme le sont les Raimu, Fernandel et Charpin (les autres sont en retrait, y compris celui jouant l'aviateur Mazel), cela donne un film intemporel. Intemporel même si tourné à une époque critique de l'Histoire de France, la campagne de 39-40 et la défaite face aux allemands et que certains passages ont dû être filmés presque simultanément avec l'actualité et que cela se ressent à l'écran. Interprétation sans faille (Raimu, quel talent...) d'une oeuvre d'un grand écrivain.
Que peut-on refuser à un Fernandel aussi attendrissant? Certainement pas de réunir les amoureux. Ni un sourire nostalgique à la vue de ce film antique et champêtre où l'on reconnaît avec joie la marque de Pagnol. Pour un peu, on prendrait l'accent du midi.
Décidemment le cinéma de Pagnol est beaucoup plus sombre qu’il n’y parait. Comme dans Nais et comme dans Angèle, il est de nouveau question ici de maternité hors mariage, de rapports de classes, de patriarcat et de la violence qui leur est consubstantielle et qui s’abat à chaque fois sur les épaules du personnage féminin. Les cigales, le pastis et la truculence de Raimu et Fernandel masquent à peine le spectacle terrifiant de l’incorporation par les classes populaires du carcan moral imposé par deux millénaires de sujétion religieuse et instrumentalisée par une classe dominante soucieuse de ses intérêts bien compris. Ici encore l’écriture de Pagnol est d’une grande netteté que la sobriété de sa mise en scène contribue à affermir pour témoigner encore ici de la justesse de son regard sur les conflits qui agitent ses personnages.
Tourné en 1940, durant les premiers combats de la Seconde Guerre mondiale, ce long-métrage de Marcel Pagnol livre un regard attendrissant sur les mœurs familiaux et culturels de l’époque. L’histoire relativement simple de cette fille-mère rejetée par son père et sa belle-famille avant d’être progressivement réhabilitée reste truffée de bons sentiments. Mais ce sont surtout les dialogues intelligents et musicaux sans aucune grossièreté qui nous enivrent. Cela est bien entendu rendu possible par l’interprétation sans faille des acteurs principaux (Raimu, Fernandel et Charpin notamment). Bref, malgré sa longue durée (plus de 170 minutes), ce film rempli de nostalgie rappelle la vie champêtre sans artifice de cette période.
Après La Femme du boulanger (1938), voici La Fille du puisatier... Pagnol a repris, sans se fouler, une recette qui marche : scénario centré sur une "faute", une "femme perdue" (épouse dans le premier film, fille dans le second) et un artisan (boulanger ou puisatier, mari ou père). Ce dernier étant toujours un homme digne, au grand coeur... et incarné par le même acteur : Raimu. Cet ersatz de La Femme du boulanger est donc une pagnolade cousue de fil blanc, proposant une image de la femme peu flatteuse. Mais il se distingue par son contexte historique. Car il s'agit du premier film tourné après l'armistice en zone libre. Une scène fait d'ailleurs entendre une partie du discours du maréchal Pétain annonçant la défaite française (scène qui fut longtemps censurée dans les salles). À travers les commentaires des personnages, Pagnol célèbre alors le travail, la famille, la patrie... Aujourd'hui, tout cela a un petit relent pas très ragoûtant. Restent, malgré tout, quelques dialogues savoureux et des acteurs en terrain conquis, manifestement heureux de jouer ensemble. Mention spéciale à Fernandel. Gros succès à l'époque.
Ce film est un bijou qui brille par son scénario excellent. Les acteurs sont sublimes. Un superbe rôle pour Fernandel et Raimu est très talentueux aussi. Plein d'émotions.
Un pur Pagnol : une histoire familiale qui fait rire et réfléchir, l'accent du sud et des bons sentiments. Raimu et Charpin sont magnifiques, le reste de la distribution est bonne également. Le film vaut également pour sa description presque documentaire de la vie française dans les petites villes ou villages au début des années 40.
Ce n'est pas le meilleur film de Pagnol. Beaucoup de ressemblances avec la trilogie Marius/Fanny/César. On y appréciera cependant la performance de Fernandel ainsi que son personnage. On peut également reprocher le propagandisme flagrant de ce film (tourné en 1940) en faveur de Pétain et de ce qui constituera plus tard les thèses centrales de son idéologie, honneur, famille, patrie. Il y a d'une part la retransmission du message du Maréchal Pétain à son arrivée au pouvoir. Mais aussi, et surtout, les messages déclarés par les personnages Patricia Amoretti et Jacques Mazel, qui expliquent le rôle à tenir par les parents et les grands parents au sein de la famille pour la grandeur du pays. Au final, il en reste un arrière-gout un peu aigre en se demandant ce que Pagnol a réellement voulu faire avec ce film. Etait-ce un film sur commande ou une volonté d'appuyer le pouvoir?
Du Pagnol plein de soleil et de Provence. Des dialogues plein d'esprit et de bons sens qui font mouches. Raimu est énorme, Fernandel très bon. Toutefois le film est un peu long.
Vu pour la première fois et je me suis régalée du début à la fin. Un chef d oeuvre, Raimu , Fernandel, Pagnol derrière la caméra... D immenses artistes qui nous manquent tellement
C'est vrai qu'il faut juger le film selon son époque, mais l'histoire frôle le conte de fée, on devine presque tout dès le début, et puis la durée est trop longue pour un scénario qui tiendrait dans 1h30, cela dit, on apprécie bien le bon jeu d'acteurs qu'on ne voit plus de nos jours.
Pour ma part, ces films d'un temps jadis aujourd'hui révolu, ce sont les souvenirs de les découvrir pendant les vacances estivales en compagnie de feu mes grand-parents.
Personnellement, je ne me lasserai jamais des films de Marcel Pagnol. Je suis une provençale et tous ces films font partie de notre patrimoine et des acteurs tels que Raimu sont des légendes. Les reprise sont certes très réussies, mais je préfère les originaux.La fille du puisatier est une leçon de vie , met en avant la différence des classes sociales et belle leçon de morale à la clé.