Oscar est une comédie ma foi très bien emballée, très théâtrale certes, mais au scénario et au rythme tout de même ébouriffant.
Le casting est entrainé bien sûr par De Funès, à l’aise, mais qui en fait un peu trop quand même. Il saute dans tous les coins, passe son temps sur cent mille volts, et il est tout de même plus d’une fois en surjeu total. Certes il apporte du punch et il s’avère tout de même drôle et expressif, mais il faut avouer qui flirte avec les limites. A ses cotés heureusement on a des acteurs plus posés, mais non moins solides, avec un très plaisant Claude Rich, une très mignonne Agathe Natanson, et des seconds rôles convaincants, tenus notamment par Claude Gensac et Paul Préboist, acteur surtout correct lorsqu’il n’est pas en tête d’affiche !
Le scénario joue énormément sur les quiproquos, les non-dits, les magouilles, et il faut reconnaitre qu’il est très efficace. La gradation est excellente, le rythme est tonitruant, c’est plein d’humour, et ça se déguste comme une petite friandise jusqu’au final qui ne se loupe pas. De manière générale Oscar repose sur un humour qui n’a pas d’âge, et je crois que c’est ce qui fait qu’il présente toujours une redoutable efficacité.
Molinaro propose une mise en scène dans le ton du film, c’est-à-dire pleine de dynamisme et de nervosité, et cela malgré la dimension très théâtrale du film. En fait on assiste à une pièce de théâtre filmée quasiment, mais Molinaro parvient toujours à donner un sentiment de dynamisme, de mouvement, le film n’est pas figé, et c’est là une grande qualité qui mérite d’être soulignée. Quant aux décors, même si on est dans un huis clos, sont judicieusement fait. Cette habitation à l’allure particulière est bien choisie, et les intérieurs ne manque pas de relief, avec un côté post-moderne de l’époque très amusant de surcroit. Je relève une photographie agréable mais qui n’a rien de particulier. La musique est presque totalement absente, mais il y a un tel tourbillon de dialogues, et pour De Funès de gesticulations qu’on oublie totalement qu’elle n’est pas là.
Au final Oscar est une solide comédie des années 60, qui vaut beaucoup pour son scénario. Drôle et bien mené par un Molinaro qui se débrouille très bien avec une matière pourtant très théâtrale, on passe un bien bon moment, même si ceux qui trouvent l’abattage de Louis de Funès un peu trop éreintant pourront être vite assommés. Le film mérite 4, car il faut avouer que de lui au chef-d’œuvre il y a une marche à franchir.