A mi chemin entre L'arme Fatale et Sin City, Payback revendique haut et fort son allure de polar sombre et violent. Violent, oui, mais choquant, non. Bien entendu cette histoire glauque de vengeance est parsemée de cadavres, de fusillades et interrogatoires pour les moins musclés, mais le manque de réalisme et de sérieux de nombreuses situations rendent le film presque trop sage. Savant mélange d'action et de polar, Payback a de quoi séduire. L'intrigue est basique mais burne et l'ambiance ténébreuse est séduisante. Les personnages sont tous stéréotypés jusqu'à l'os mais le tout est clairement assumé, et on se régale. En premier plan, Mel Gibson en grand chêne, en brute épaisse ayant soif de rédemption. Notre acteur si controversé et violent se lâche un bon coup et nous éblouit par son charisme. Rien a dire, c'est vraiment un bon ce Gibson, et même lorsqu'il joue Porter, le bandit local et doublé par son "pote" Val Resnick, il assure grave. Si Il mène la danse de bout en bout, notre cher Gibson est entouré de seconds rôles croustillants, parmi lesquels le sado-maso et détestable Gregg Henry, le pitoyable et très "Joe Pesci" David Paymer ou encore les célèbres James Coburn et Kris Kristofferson. Payback, c'est aussi une histoire de prostitué et de Syndicat que Mel Gibson va bousiller sans la moindre subtilité. Bien qu'étant souvent drôle, le film exploite son côté obscur à travers de morbides histoires de drogues et d'amour passé. Malgré ces idées de façades, le film ne joue pas la carte de l'émotion ni même de la complexité, se contentant d'apparaitre comme le polar crasseux et blindé de stéroïdes qu'il est. Il se revêt même d'une bande sonore retro de première facture, collant parfaitement aux scènes déjantés et brutales du film. Même si le film ne mérite pas son -16 ans, il est clair que l'univers crasseux et et pourri dans lequel évolue l’histoire est assez répugnant. Malgré toutes ses qualités, le film n'échappe pas aux bavures "habituelles". Les personnages, bien que très bien trouvés, sont finalement mal exploités, surtout celui de Porter (Heureusement que Mel Gibson est là j'ai envie de dire...). L'histoire aurait aussi gagné en intérêt si elle s'était montré un poil plus subtile. Pourtant on gardera un très bon souvenir devant ce PayBack qui mérite d'être adopté, que ce soit du côté des fans de l'acteur Australien ou des amateurs de policiers sombres et exagérés.