Avis sur La chevauchée vers Santa Cruz

Petit western peu connu que La Chevauchée vers Santa Cruz qui, à l’époque, surfait sur le succès de la saga Winnetou. Le résultat est, malgré un casting sympa, comme souvent dans le genre, relativement moyen.
En fin de compte le film se veut méchant et en même temps pas assez. Certaines scènes pourraient presque relever de la comédie la plus franche, d’autres se veulent plus sauvages voire violentes, mais au final on reste sur sa fin dans les deux registres. L’histoire se laisse suivre mais ne sort pas beaucoup des sentiers battus pour le genre, s’appuyant sur l’éternelle confrontation entre deux anciens ennemis, que vient pimenter, de ci de là quelques bonnes idées, notamment avec l’introduction de deux personnages féminins qui ne manquent pas de couleurs ! Ça reste dynamique, la dernière partie étant quand même un cran au-dessus, après un début que j’ai trouvé plutôt mou et peu accrocheur.
Le casting est prestigieux pour un film aussi peu connu. Curieusement on retiendra surtout l’efficacité du casting des méchants ! L’excellent Mario Adorf face à un Klaus Kinski encore dans un rôle d’appui qu’il mène solidement, une Marisa Mell brillante en femme fatale cow-girl, le groupe des méchants est nettement au-dessus d’un groupe de gentil que l’on pourra trouver plutôt fade, malgré la présence toujours agréable de Marianne Koch. Elle se fait néanmoins facilement voler la vedette, et Edmund Purdom est un héros fadasse, sorte de croisement peu réussi entre Audy Murphy et Randolph Scott, héritant du manque de charisme de l’un et de l’inexpressivité de l’autre.
Formellement on sent une production plutôt dotée. Beaux paysages, excellente bande son, je regrette seulement une photographie un peu terne (mais à vrai dire j’ignore si c’est la faute de mon support, sans doute car il n’est pas jeune), et une mise en scène parfois trop académique, qui manque d’originalité et reste souvent paresseuse dans les scènes d’action.
Clairement je ne me suis pas ennuyé dans La Chevauchée vers Santa Cruz, sauf un peu dans la première partie (et puis quelques moments avec Purdom aussi), et l’ensemble se laisse voir grâce à quelques bons acteurs et un travail formel loin d’être à jeter. C’est cependant trop quelconque pour susciter outre mesure l’attention et faire croire au western injustement inconnu. 2.5