Spacehunter est un film surprenant, car ce n’est pas une petite production SF des années 80, mais plutôt un film luxueux, avec un budget assez confortable pour l’époque. Cela se sent, et le résultat est bien sympa.
Notamment au niveau des décors et des effets visuels. Le film est un grand moment baroque, avec des décors soignés, des effets spéciaux de qualité, et le tout servi par une photographie riche en éclairages contrastés. Spacehunter dispose d’une belle ambiance, et par certains aspects j’ai pensé à Wild Wild West pour le mélange western-machine, à Mad Max évidemment, et à Star Wars (il y a quelques morceaux assez évident !). Si le mélange peut parfois donner au film une allure un peu impersonnelle, il n’en reste pas moins que c’est vraiment très propre et bien fait pour un film du début des années 80, et si le budget correct n’y est pas pour rien, je crois aussi que le réalisateur qui orchestre son film avec un certain entrain n’est pas pour rien dans le plaisir qu’on peut avoir à suivre ces aventures.
Des aventures qui, si elles se veulent assez sérieuses n’hésitent pas à virer parfois vers le second degré assumé. L’histoire est en effet assez amusante, et comme en témoigne certaines répliques, le cabotinage des acteurs, la violence presque cartoonesque, Spacehunter le revendique. Néanmoins, c’est aussi un bon film d’aventure, très rythmé, avec des rebondissements, un final spectaculaire et de l’excentricité comme on ne pouvait en voir que dans les années 80 (la dernière partie est assez énorme !). Il en résulte un divertissement de qualité, qui se savoure sans difficulté. Vraiment une belle surprise pour le coup, d’autant que l’histoire, si elle a un point de départ burlesque, est bien tenue.
Le casting est composé d’une belle galerie d’acteurs. Peter Strauss est excellent dans son rôle d’aventurier, il était bien indiqué pour son rôle vu sa prestation légère et décontractée. A ses côtés un acteur que j’apprécie généralement et qui lui aussi failli rarement : Ernie Hudson. Le duo est complété par la charmante Molly Ringwald, pas encore auréolé des succès de sa collaboration avec John Hugues. Enfin, le film a eu la bonne idée de confier le rôle du méchant à Michael Ironside. S’il apparait finalement assez peu, reste que c’est un des meilleurs méchants du cinéma et qu’il a souvent marqué dans ce type de rôle. Ici aussi c’est le cas, d’autant qu’il est difficile de faire plus excentrique que son personnage !
A noter, car je n’en ai pas parlé, que Spacehunter possède une bonne bande son, pas très singulière ou originale, mais tout à fait convaincante, notamment pour dynamiser les scènes d’action.
Peu attendu, Spacehunter s’avère un divertissement de luxe de haute volée. Ne cachant pas ses sources d’inspiration, c’est néanmoins un suiveur très honnête des classiques de la SF des années 70. C’est du pur fun, et il vaut la découverte. 4.