Bone Daddy est un film de serial-killer peu connu, malgré un tueur assez original. Même si ce n’est pas une sommité, il n’est pas trop mauvais.
Coté casting le film est emmené par un spécialiste du genre, Rutger Hauer. Il livre une prestation sobre, un peu molle mais correcte, et sans vraiment faire preuve de talent, reste suffisamment professionnel pour faire passer l’affaire. Il a par ailleurs une présence à l’écran assez charismatique, ce qui lui permet de garder son statut de meneur dans l’histoire. A ses cotés Barbara Williams est une bonne surprise. Elle a un personnage intéressant, elle a une bonne place dans le film et elle l’assume avec un certain talent. Pour le reste il n’y a rien de franchement marquant.
L’histoire suit un déroulement classique dans le sous-genre des films de serial-killer, et il faut donc s’attendre à une construction type, sans de grandes originalités. Toutefois le problème majeur de Bone Daddy, c’est son rythme, trop lent, trop paresseux, qui peut finir par lasser assez vite le spectateur un peu exigeant. En effet le métrage dure 1 heure 25, et pourtant il ne délivre pas des masses de rebondissements, avec, en fait, un seul meurtre qui va occuper une grosse partie du film, et une enquête peu trépidante qui va mener au meurtrier. Il y a heureusement de bons moments qui rattrapent un peu l’affaire, un final de qualité, mais il faut avouer que Bone Daddy n’a pas la tension et la force d’impact que doit normalement avoir un film de serial-killer, d’autant plus ici que la méthode de mise à mort se prêtait particulièrement à un jeu sur les nerfs plaisant.
Visuellement c’est convenable. Azzopardi ne livre pas une mise en scène sans défaut, et à vrai dire il se confine de trop à un travail sans ambition. Il y a un coté trop télévisuel dans Bone Daddy, qui lui est souvent nuisible. Là encore, heureusement qu’il y a des passages qui font exceptions à la règle, notamment un excellent moment final qui pourrait presque faire penser à un bon film de genre italien des années 80. La photographie est correcte, et parfois bien foutue, notamment lorsqu’elle utilise des éclairages bleutés d’un bel effet. Les décors en revanche sont très limités, sans doute du fait d’un budget restreint. Du coup, il ne faut pas s’attendre à de grandes choses, et c’est assez décevant, notamment pour l’antre du tueur. Enfin, malgré le thème du film (un désosseur), il ne faut pas s’attendre à du gros gore, seulement à quelques séquences vaguement sanglantes, montrant tantôt des os, tantôt des corps en latex mou assez mal faits. Bonne bande son planante en revanche, qui aurait mérité d’être davantage utilisée.
En conclusion, Bone Daddy est un métrage de serial-killer pas déplaisant, mais loin d’être transcendant. Si l’on adhère au rythme lent, aux effets un peu kitsch, et que l’on passe sur un ensemble trop peu audacieux, le spectacle est en tout cas distrayant. Je mets la moyenne, mais pas plus.