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soniadidierkmurgia
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3,5
Publiée le 11 août 2012
Aborder le problème de la pédophilie au cinéma comme dans tout autre média relève encore du tabou comme l’indique bien le titre du film. A travers l’éveil de la sexualité d’une jeune fille, Alan Ball montre que le problème va bien au-delà des réseaux qui sévissent sur internet, devenus le seul prisme à travers lequel le phénomène est abordé. Tout est ici montré avec une nuance qui abouti malgré tout au constat final que c’est toujours à l’adulte averti de ne pas commettre l’irréparable. Même traitement pour la religion où Allan Ball ne fait pas du père de Jazira un musulman buté. C’est en évitant le manichéisme d’un Oliver Stone que Ball réussit sa démonstration sur la tolérance et l’écoute de l’autre. Il faut dire que le monsieur est à l’origine du scénario d’ ”American Beauty” , ce qui constitue une solide référence. Toutes ces communautés qui ont bien du mal à cohabiter sur fond de guerre en Irak y parviendront en allant chacune sur le territoire de l’autre. Le père de Jazira tombe dans un racisme de façade car il ne veut pas que sa fille rate son intégration en fréquentant un noir et il passe ainsi à côté de la relation que sa toute jeune ans entretient avec son voisin de 40 ans. Chacun des adultes a perdu ses repères et il ne faut pas s’étonner que la petite Jazira ne trouve personne pour lui montrer le chemin ou répondre à ses interrogations. Si Allan Ball dépeint de manière assez indulgente le personnage de l’adulte pédophile joué admirablement par Aaron Eckhardt, il n’oublie pas dans l’acte sexuel final avec Jazira de nous rappeler que c’est bien l’adulte qui fait preuve de perversité en faisant croire qu’il part le lendemain à la guerre pour obtenir des faveurs consenties. Il n’y a donc pas d’équivoque sur le message de l’auteur. Un film admirablement mis en scène et très bien servi par les acteurs.
Malgré un sujet sulfureux et quelques séquences dérangeantes, Tabou(s) souffre d'une mise en scène top douce pour être réellement percutante. N'est pas Ken Loach qui veut !
Je suis déçu, déçu...Bien que le thème soit choc et dérangeant, la mayonnaise ne prend pas...On s'ennuie et à part quelques scènes qui secouent, le tout est trop plat !! Grosse déception vraiment !
Créateur du génialissime « Six Feet Under » et du brillant « True Blood », mais également responsable de l'éblouissant scénario d' « American Beauty », Alan Ball est un dieu de la série télévisée, un maître de l'écriture. Reste que pour sa première réalisation cinématographique, la réussite est un peu moins étincelante. Le « problème » est sans doute un peu formel, où on a du mal à retrouver l'indescriptible richesse et inventivité du maestro d'HBO, sans oublier une fin légèrement consensuelle. Le résultat n'en est pas moins intéressant, et très au-dessus de la moyenne. En effet, loin de nous présenter une Amérique consensuelle et tolérante, Ball livre une peinture au vitriol de la société d'aujourd'hui, où chacun a certes quelques qualités, mais surtout de gigantesques défauts. Nous échappons ainsi à la caricature, sans pour autant que les comportements des uns et des autres ne soient pardonnés : c'est simplement qu'ils sont rendus crédibles par des situations intelligentes et des dialogues pertinents, permettant toujours de distinguer une lueur d'humanité. Il n'y a au fond pas de méchanceté dans le comportement des uns et des autres : simplement de la frustration, de l'incompréhension, de la douleur... A ce titre, Aaron Eckhart livre l'une de ses plus belles prestations, ce qui n'empêche pas les autres seconds rôles de donner également leur meilleur. Bref, une drôle d'expérience que ces premiers émois amoureux et sexuelles d'une jeune libanaise de treize ans, où la famille est encore moins un refuge que le voisinage : Alan Ball a beau être moins convaincant qu'à la télévision, il n'en reste pas moins un auteur de grand talent.
Passé à la trappe de la part de nos distributeurs français, voilà un film pourtant réalisé par l'Oscarisé Alan Ball qui se retrouve dans la triste liste des "Direct to DVD". Quel drame si, du coup, vous en déduisez que ce film n’en vaut pas la peine. Si ce "Towelhead" a été ostracisé, c'est justement parce qu'il sort des sentiers battus, et notamment ceux de la « bien-pensance »... Très proche dans l'esprit d’ "American Beauty" dont Alan Ball fut le scénariste, ce "Towelhead" ose aborder les incohérences morales de la société américaine, notamment en terme d'éducation des jeunes et de sexualité. Le film ne se pose aucune limite dans sa façon de traiter le sujet mais - Alan Ball oblige ! - celui-ci ne sombre jamais dans le racolage ou la provocation malsaine. Ainsi le film nous touche-t-il encore davantage qu'il ose mettre clairement les pieds dans le plat en offrant une œuvre forte et directe, mais aussi riche et subtile. Car c'est aussi cela la force d'Alan Ball, c'est de savoir toujours anticiper nos réactions, de susciter l'ambiguïté et le questionnement, sans jamais nous perdre en chemin. En cela, les prestations de chacun des acteurs sont extraordinaires de justesse, et ne font que contribuer à pousser ce film vers l'excellence. Rien à redire pour moi : ce film aurait sûrement été l’une des grandes claques de cette année 2010 si les distributeurs de notre frileux hexagone s'en étaient donnés la peine...
Bien que le scénario traite de plusieurs sujets qui ne sont pas ma tasse de thé, je dois bien reconnaitre qu'il le fait bien. Les personnages sont loin d'être lisses et inintéressants, avec des rebondissements divers. Pas mal, comme l'indiquent les trois étoiles. Mais ne plaira pas à tous, loin de là, de par ses thèmes.
Alan Ball montre de manière très pertinente comment puritanisme et pornographie sont les deux faces d'une même médaille. La jeune adolescente héroïne du film, prisonnière de deux cultures (la culture orientale rigoriste/sexiste et celle, pornographique/sexiste, de l'Occident moderne), a une vision biaisée de la sexualité qui l'amène à se considérer, à 13 ans, comme un objet sexuel - vision induite par les revues pornographiques sur lesquelles elle commence par tomber incidemment avant de les rechercher, fascinée par ce qu'elle croit être la sexualité et le rôle de la femme dans la sexualité. Cet apprentissage de la sexualité par le prisme de la pornographie la rend d'abord victime à son insu d'un monde masculin adulte et prédateur, incarné par le personnage de Vuoso. Ce n'est que plus tard, grâce au personnage de Melina, qu'elle se rendra compte que Vuoso est un criminel pédophile, qu'il l'a violée et lui définitivement volé son enfance.
Fort ressemblant à American Beauty, Towelhead veut se faire la critique impartial d'une Amérique en manque complet de repère. A trop vouloir être "scandaleux, dérangeant, subversif" mais sans oser y aller vraiment à fond, le film reste en surface et on ressent un manque qui devient rapidement de l'ennui. C'est vraiment dommage, car l'arrière-plan est intéressant, et la critique sociale fait mouche.
Il y a constamment un parfum d'American Beauty dans ce film. Pas étonnant, lorsqu'on sait que Towelhead est réalisé par Alan Ball, scénariste de American Beauty. On retrouve les banlieues pavillonnaires bourgeoises américaines, où se nouent des drames, des mensonges etc etc. Le problème c'est que Towelhead n'hésite pas sur les clichés, les stéréotypes, les lieux communs. C'est dommage, car il y a plein de bonnes idées dans le film mais elles sont parasitées par plein de scènes où apparaissent les maladresses d'écriture. C'est dommage, car dans Towelhead il y a des bonnes idées, il y a une sorte de malaise bien retransmis qui traverse tout le film mais à trop vouloir en faire, le tout finit par être inutilement lourdaud et plombant. Alan Ball ne parvient pas à être toujours très subtil. Dommage. Malgré ces lourdeurs, des scènes bien plus réussies sauvent l'ensemble et la féroce critique de la société américaine vaut le coup d'œil.
La découverte et l'apprentissage de la sexualité incarné par cette adorable jeune fille est narré de fort belle manière dans ce film où Aaron Eckhard a su mettre son image en danger vu le rôle qu'il y tient...
'Pureté volée' est un chef d'oeuvre de délicatesse et d'intelligence. Son sujet, original, parfois choquant, est traité admirablement. La jeune héroine, tiraillée par une double culture qui semble antinomique, perdue dans sa naiveté, éprise de liberté, va se forger son caractère en apprenant ce qu'est la vie. Son jeune âge, 13 ans, son désir charnel, sont subtilement restitués dans ce film vraiment épatant et d'une sensibilité rare. 5/5
Un sujet particulièrement délicat traité de façon simple, respectueuse et intéressante. On suit quelques semaines de l'adolescence d'une jeune fille de 13 ans, en pleine puberté et éveil sexuel, au beau milieu de parents séparés et qui ne s'entendent plus du tout, d'un père autoritaire et davantage protecteur des valeurs de son pays et de sa religion que de sa fille en fin de compte, qui n'accepte pas qu'elle voit son copain noir, d'un voisin attiré et qui forcément commettra ce dont on se doute, d'une voisine qui sent tout ce qui se passe et qui ne souhaite que le bien de l'ado... Bref, un film plutôt complet qui aborde un tas de sujets sérieux et graves sans en faire trop et sans tomber dans le malsain par provocation. Ça peut paraître choquant et cru, mais on est sans doute très près de la réalité. Summer Bishil est tout bonnement impeccable. Aaron Eckhart, avec un rôle particulièrement difficile, et Toni Collette, sont sublimes également.