Vive la France est un film historico-comique, sorte de documentaire avec de vraies images d’archive et un commentaire qui se veut drôle, décalé ou incisif.
Alors c’est vrai, les images d’archives sont sympathiques, pour certaines pas très connues, et puis c’est toujours agréable de revoir j’imagine, pour ceux qui ont connu (car oui le film se termine sur les années 70, donc ce n’est pas si lointain), quelques images familières de sa jeunesse. Maintenant, le souci ce n’est pas vraiment les images, c’est plus ce qui est original dans ce film, c’est-à-dire le commentaire. Il est signé de Michel Audiard qui en a réalisé l’écriture et qui le déclame. Et là le bât blesse. D’abord car son commentaire n’est pas foncièrement bien écrit. On ne rit pas vraiment, il y a quelques piques inoffensives, et il est bien convenu au bout du compte. A part l’usage de quelques termes populaires on pourrait presque se croire dans un authentique documentaire. Du coup je n’ai pas bien compris la démarche. Audiard, voulait-il amuser ou faire partager son amour de l’histoire contemporaine ? Ou les deux, ou aucune. Force est de constater aussi que tout n’est pas très clair, que ça navigue un peu du coq à l’âne, malgré une construction chronologique. La faute a des allers-retours constants entre politique, sociologie, économie… Et autant dire que si vous ne possédez pas un peu de culture historique sur la période, ça risque de vous être préjudiciable.
Mais l’autre souci c’est qu’Audiard déclame son texte avec la tonalité monocorde d’un Droopy. C’est dingue ! Pas de peps, même ton du début à la fin, c’est parfois à la limite du soporifique. On dit des documentaires d’Arte ou de Michel Houellebecq, mais non, Audiard aussi est soporifique à entendre ! En tout cas lorsqu’il parle d’histoire.
Vive la France partait donc d’un concept amusant, mais le résultat est faible, et même décevant compte tenu du fait que ce film tout en texte est signé Audiard ! Une curiosité, mais qui ne se distingue nullement, à la rigueur pour les archives, et pour savoir que 1.5 pourcent des femmes dans les années 70 aimait faire l’amour en présence d’un tiers !