Un des derniers films de Chabrol, avec toujours en ligne de mire, les milieux bourgeois au sens large, ci d'une part la bourgeoisie industrielle, celle de l'argent, mais aussi la bourgeoisie people, celle de la TV , de l'écriture et de l'édition. Histoire d'un trio amoureux dont le centre est une jeune ingénue, présentatrice à la télé, qui tombe amoureuse d'une écrivain célèbre et finit par se marier avec le fils désœuvré, héritier d'un empire pharmaceutique. Le film démarre lentement, mais débouche dans son dernier tiers sur un drame de la jalousie et la manière dont il va être minimisé.
Contrairement à ce que j'ai pu lire ici, il me semble que les personnages ne sont tout blanc ou tout noir. Chabrol s'attache à nous montrer leur complexité. Naïve et arriviste pour Gabrielle (excellente Ludivine Sagnier), pervers et amoureux ( un François Berléand que je n'ai pas senti très à 'aise dans son rôle d'écrivain qui ne veut pas quitter sa femme, pervertit Gabrielle, la quitte brutalement et lui revient), jeune friqué déjanté, narcissique, un brin traumatisé par un drame d'enfance, mais totalement fou amoureux (épatant Benoit Magimel), et sa mère imbuvable, bourgeoise détestable, manipulatrice et qui veut protéger son fils...