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Fritz L
191 abonnés
767 critiques
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2,5
Publiée le 19 août 2007
Chabrol aime griffer de sa patte ironique et goguenarde la bourgeoisie provinciale, genre dans lequel il excelle avec plus ou moins de bonheur depuis presque quarante ans. Décrire de sombres drames, ou faux semblants et cynisme servent à merveille le jeu de dupes. Le plus remarquable est que sa vision évolue en même temps que les mœurs et ses films se renouvellent par là même. A l’image du petite dernier où le réalisateur choisit cette fois-ci, d’évoquer le destin de Gabrielle Deneige, jeune fille branchée dont la candeur rafraîchissante n’a d’égal que son ambition. Elle va croiser deux hommes diamétralement opposés (âge, comportement, échelle sociale) et tomber avec eux dans un panier de crabes aussi féroces qu’avariés. Comme toujours chez Chabrol, les bons mots fusent et amusent. Ils agacent aussi surtout sur la première partie la moins bonne (avec la fin), surjouée (Berléand/May) et un peu trop passéiste sur la description des mentalités pour vraiment y croire. Mais heureusement, le duo Sagnier / Magimel opère, et ils effacent de leurs prestation ces imperfections. Sagnier qui n’a jamais été aussi radieuse, elle touche par une provocante innocence. Magimel compose ici un extraordinaire fils de famille totalement névrosé. Si « La fille coupée en deux » n’est pas un très grand Chabrol (jovial, incisif, subversif) il n’en demeure pas moins l’un des meilleurs.
Pas vraiment passionnant ça s'anime bien un instant avant la fin mais c'est bref, pour le reste les personnages sont très caricaturaux et la réalisation trop distendue. Un bon point pour les acteurs, Magimel met un peu de folie dans le film.
Un grand cru chabrolien dans lequel le bougre s’amuse une fois de plus à égratigner la bourgeoisie et l’arrivisme à l’aide d’une mise en scène élégante, de trois acteurs en état de grâce (François Berléand, Benoît Magimel et Ludivine Sagnier) et de dialogues brillamment écrits digne des meilleurs Michel Audiard. La Fille Coupée En Deux est une œuvre piquante s’imposant sans mal comme le meilleur Chabrol de ces dernières années dont l’ultime séquence est un moment de cinéma particulièrement étrange et tout à fait magnifique. Du grand cinéma !
Magnifique Ludivine, un charme fou qui mérite à lui seul 2 étoiles. Les autres personnages ne manquent pas de charme mais il sont éclipsé par la beauté naturelle de Ludivine. Il y a 50% de bon voire très bon et 50% de mauvais dans ce film. Le mauvais ce sont des dialogues et des scènes qui sont stupides (proches de l'arnaque cinématographique: "c'est du cinéma alors je peux me le permettre") qui n'apportent rien mais il faut ne pas aimer Chabrol pour le remarquer. Le bon et le très bon ce sont des personnages très bien interprétés qui nous font enragés ou comprendre un peu de l'âme humaine.
Le nouveau Chabrol n'est ni un cru exceptionnel, ni une purge infame. Juste un film de plus dans une riche filmographie. Sans forcer son talent, le petit père brosse une fois de plus d'implacables portraits de bourgeois de province comme il les déteste tant. Et Dieu sait qu'ils sont particulièrement gratinés ceux de "la fille coupée en deux" : pervers, névrosés et imbus de leur personne et de leur position sociale qui leur donne tous les droits. Au milieu de tout cela, la pas si pure Ludivine Sagnier est plutôt convaincante tandis que Berléand est impérial et que Magimel surjoue avec bonheur. Dommage que l'ensemble soit un peu trop routinier. On aurait aimé être davantage surpris, mais le tout se regarde quand même avec plaisir.
Pour son nouveau film Claude Chabrol continue à faire ce qu'il a toujours bien fait : le portrait d'une certaine bourgeoisie de province. La confrontation avec d'autres classes sociales est toujours aussi le centre de ces films, où, à défaut de se mélanger elles finissent toujours par se détruire mutuellement. La fille coupée en deux n'échappe pas à la règle.Tirée d'un fait réel américain du début XXè, transposé à Lyon de nos jours, cette fameuse fille a bien du mal à maintenir un intérêt tout au long des presque deux heures de projection. Rarement dans un Chabrol l'action a été aussi longue à démarrer et rarement un certain ennui poli, au vue de la grandiose filmographie, est venu s'immiscer dès les premières minutes. Pourtant tout les ingrédients du bon film chabrolien sont là : grande bourgeoisie de province, jeune fille ambitieuse, amours, sexe, meurtres...Le problème est que les couples ne sont pas crédibles. Que ce soit Berléand/Sagnier ou Sagnier/Magimel.Tout sonne un peu faux, on ne comprend jamais les motivations des personnages et Gabrielle passe d'un homme à l'autre avec une facilité déconcertante. On aurait aimé plus de mordant, plus d'acidité, un peu comme dans les films du metteur en scène des années 70/80. Ici on suit les mésaventures des personnages sans déplaisir mais sans grand plaisir non plus. L'histoire est de plus très prévisible, on perçoit très vite que la rivalité entre les deux hommes risque de tourner au drame. Le principal atout du film reste donc l'interprétation. Ludivine Sagnier est formidable. Elle irradie et illumine littéralement de sa présence. Elle incarne à merveille la fragilité, la candeur, la naïveté et la fraîcheur qui caractérise Gabrielle son personnage. Une très belle performance. A l'inverse je n'ai pas trouvé Benoît Magimel très bon. Suite sur mon blog...
Le dernier Chabrol est un film intimiste de très bonne qualité, mise en scène sobre et classieuse, interprétation juste et sensible, scénario simple mais puissant.Cette histoire un brin sordide de vengeance et de passion destructrice surprend par son implacable froideur,cependant l'humour n'est pas totalement absent de tout ça, et Chabrol se moque cruellement de la bourgeoisie ambiante, si Magimel interprète un rentier très perturbé, Berléand est quant à lui excellent en vieu pervers désabusé.Mais c'est Ludivine Sagnier qui rayonne le plus , elle est l'âme du film, à la fois victime et bourreau d'elle -même et des autres, elle illumine la partition très sombre de Chabrol.Le final laisse entrevoir une issue positive et fait de cette étude de moeurs une oeuvre désanchantée et rafraichissante.Un joli pied de nez de Chabrol à ses détracteurs...
Un Chabrol n'est jamais mauvais: toujours de bons acteurs ( donc bien dirigés), une critique des faux semblants, du mal qui couve...Simplement ici je me suis ennuyé malgré les qualités du film.Les personnages manquent de passion je trouve, on les sait amoureux mais on ne voit pas d'où naissent leur passion.Embetant pour un crime passionnel!
Pas un grand cru, par contre un scénario assez subtile et développé bien qu'il prenne des raccourcis trop évidents. Un Benoit Magimel fabuleux, une Ludivine Sagnier à croquer mais pour le reste du casting c'est assez vide et sans saveurs, trop théatral, tout est écrit d'avance, sans surprise. LA FILLE COUPEE EN DEUX est un film a l'esthétique troublante, réaliste, abusant quelque peu du fondu (Chabrol un fondu de fondus? Non j'arrête les jeux de mots), divertissant, pas inoubliable.
J'ai bien aimé ce film. C'est vrai qu'il n'est pas très original mais le jeux des acteurs est très convincant. Je m'attendais à une autre fin mais bon... Ca passe ou ca passe pas. A vous de voir.
Comment changer des habitudes vieilles d’une cinquantaine d’années et qui ont fait la renommée de leur réalisateur ? Ce n’est certainement pas Claude Chabrol qui pourra répondre à cette question, lui qui après plus de 50 films utilise toujours les mêmes ingrédients (bourgeoisie, pouvoir, crime, province) qu’il stigmatise par une spécificité narrative qui distingue sa nouvelle œuvre des précédentes. Dans La fille coupée en deux, c’est un triangle amoureux peu probable qui est le point d’ancrage à l’affrontement de classes sociales parfois semblables. Objet (sexuel) des convoitises masculines, l’espiègle Ludivine Sagnier (notre Scarlett Johansson à nous) est une jeune femme à la vie sentimentale en construction et présentatrice de la météo à la télévision lyonnaise. Elle s’éprend de François Berléand, vedette honorée de la littérature. Ce dernier débite son ton mélancolique et monotone habituel qui avec le temps finit par lasser. Faudrait se renouveler mon cher François ! Son rival dans la conquête du cœur (et du cul) de la belle est un des nouveaux acteurs fétiches de Chabrol : l’énorme Benoît Magimel (leur troisième collaboration), qui n’a pas ce souci de savoir varier ses prestations. Il campe un aristo oisif et passionné dont l’emphase des expressions colle idéalement au personnage. Démonstration une nouvelle fois sans faille de la palette d’un talent qui sied à tous les genres. Ici bien loin de la prudence réservée palpée dans La demoiselle d’honneur et Selon Charlie, et à l’opposé de la crainte qu’il suscite dans Truands. Comment justifier alors (précisons également qu’il a été très remarqué l’an passé dans L’ennemi intime) sa non-nomination aux récents César ? C’est là toute l’inaptitude des Académiciens de la profession à faire des choix avisés. C’est bien triste. Pour en revenir au film, sa destinée pessimiste très chabrolienne est finalement trop peu novatrice et inattendue pour écarter l’idée que l’heure de la retraite de son auteur a sonné.
Très bon drame français servit d'une très bonne distribution. Les acteurs sont excellents mais les rôles sont un peu trop stéréotypés... Il s'agit d'un très bon film, savoureux, enivrant, j'ai adoré.
S'il n'y avait quelques beaux personnages féminins, sensibles et spirituels (incarnés par Mathilda May, Valeria Cavalli et Marie Bunel), ce film rempli de situations artificielles et de personnages anachroniques (rôle difficile pour Benoît Magimel, en fils de famille aussi ridicule qu'improbable) ne dégagerait qu'un profond ennui, et le sentiment que Chabrol est vraiment un homme du passé, ressassant jusqu'à la manie les gimmicks d'une pseudo-critique sociale un peu dépassée.
Un Chabrol en mode mineur. La mise en scène, assez académique, opte pour une froideur qui laisse indifférent, surtout dans la première partie. Mais quelques séquences savoureuses de croquis de la bourgeoisie provinciale permettent, en quelques éclairs, de retrouver le cinéaste des grands jours. Inégal mais plaisant.