L’Homme qui voulait savoir me tentait depuis longtemps, car curieusement moi aussi je voulais savoir ! Franchement, c’est une grosse claque ! Evidemment car j’adore ce genre de films à la base (mais du coup j’ai toujours peur d’être déçu). Déjà, pour commencer, le casting est excellent. Donnadieu est évidemment l’acteur tout trouvé pour ce genre de rôles avec son physique imposant, son air vicieux, ses petites manières précieuses, il est répugnant à souhait ! Désolé pour lui ! Le couple Gene Bervoets et Johanna ter Steege fonctionne à merveille, et ils réussissent vraiment à nous mettre dans la peau de leurs personnages. Johanna ter Steege et sa beauté éthérée retiennent particulièrement l’attention dans le contexte du film. Vraiment, le casting est absolument parfait. Côté scénario, là où le métrage frappe fort c’est dans sa manière de décortiquer précisément l’ensemble des faits et de le faire de façon réaliste, authentique. Le métrage s’attache autant à tous les personnages, à leur vie, à leur situation personnelle, et le fait avec un regard clinique qui rappelle que le réalisateur a aussi été un maître du documentaire. C’est d’autant plus flippant, mais surtout, le suspense est savamment entretenu et le spectateur est même convié lui aussi à se poser la question de certains choix ! Moi perso je sais ce que j’aurais fait avec les clés ! En tout cas un film à l’histoire tendue, pleine de suspense, glauque à souhait avec un final… Qui ne déçoit pas ! Ouf ! Visuellement, idem, le film est dans une esthétique réaliste, clinique, froide. On passe beaucoup de temps sur une aire d’autoroute, dans une petite ville. Le réalisateur livre une mise en scène soignée, souvent astucieuse dans ses cadrages, ses choix de plan. C’est dépouillé mais réellement artistique, on est pas seulement dans des plans documentaires. La photographie est claire, presque crue par moment. A noter une bande son minimaliste mais le film ne souffre absolument pas de cette discrétion puisque c’est en cohérence avec l’esthétique globale. Honnêtement, L’Homme qui voulait savoir est une pépite qui s’inscrit en réalité assez bien dans ce cinéma du Bénélux, souvent très sombre, avec un humour très noir (car finalement ce film a un humour très noir aussi !), rugueux au possible. Pour ma part un film à découvrir, mais pour un public averti, car sans violence graphique, le film est d’une profonde noirceur qui peut déranger. 5
Été. Vacances. Bordure d'autoroute. Lors d'un arrêt à une station essence, une jeune femme disparaît. Trois ans plus tard, son compagnon, alors même qu'il a trouvé un autre amour... continue de la chercher. À coups d'avis de recherche et de plaidoyers télévisés. Compagne en sidekick d'enquête amateure. Obsession telle qu'elle en vient à provoquer une forme - d'admiration? intérêt? désir? - chez le ravisseur de la victime... qui décide d'entrer en contact avec l'amoureux éploré. Commence alors un jeu du chat et de la souris dont personne - et surtout pas le spectateur - ne ressortira indemne. Car il n'y a. Pas une goutte de sang. Pas une scène de violence... Et pourtant l'horreur est bien là. Dans des proportions inouïes. Psychiques. Qui vous colle aux yeux. Grignote votre cerveau. Où l'homme qui veut savoir est autant celui qui se consume d'ignorer ce qu'est advenu de sa disparue... que celui qui explore le mal que l'on peut faire aux autres. Et où le plus effrayant des deux n'est pas forcément celui que l'on croit. Un diamant noir. Et peut-être le film d'horreur (sans horreur) le plus cruel de tous les temps.
Voilà un film oublié , mais qui mérite vraiment d'être vu. Pour son interprète principal Bernard-Pierre Donnadieu. Monsieur Donnadieu joue le rôle d'un psychopathe tout à fait détaché du résultat de ses actes , mais qui agit comme monsieur tout le monde au réel, Comme une araignée il tisse sa toile , son piège. Mais loin des Dexter , il ne fait pas couler le sang. Pire. Il faut attendre la fin bien sur pour comprendre toute l'horreur de son entreprise. Avoir ou à découvrir
Film le plus terrifiant qu'ait vu Kubrick ! Kubrick a-t-il vu Shining ? Scénario original, construction audacieuse, rythme un peu trop lent, BPD excellent en schyzophrène, mais ce n'est pas effrayant du tout. La curiosité est un vilain défaut.
Ressortie en salles de "spoorloos" de George Sluizer, autrement dit " sans trace" en néerlandais. " Spoorloos" fut distribué en France sous le titre pas mal trouvé, de " l'homme qui voulait savoir".
Un couple de jeunes néerlandais se rend en France pour y passer des vacances. A l'occasion d'un arrêt dans une station service d'autoroute, la jeune femme disparaît mystérieusement.
Voisin en terme d'ambiance ( la menace sourde) de certains titres de Dominik Moll ( " Harry un ami qui vous veut du bien" notamment), " spoorloos" est conduit par un scénario, une direction d'acteurs efficaces, même si la réalisation est plus convenue.
Les scènes sont un peu trop ( selon moi) étirées à l'envie et le portrait du psychopathe intégré socialement, interprété par RP Donnadieu, reste brossé de façon tout de même superficielle.
La volonté de savoir du personnage principal ( on pense à l'arbre biblique de la connaissance dont la cueillette du fruit conduit au mal) le renvoie de façon symbolique à l'obscurité et à sa perte finale.
Par delà son premier niveau de lecture ( un thriller qui tourne autour de la recherche d'une disparue) le film offre une autre grille d'interprétation. Le comportement illogique du personnage principal ( le jeune néerlandais) renforce l'hypothèse de la part métaphorique du scénario.
Selon mon hypothèse Sluizer défend la nécessité de la recherche de la vérité malgré les difficultés, le danger, que celà comporte.
C'est aussi une invitation à se rappeler du choix du Mal effectué par certains. Un des visages du Mal peut prendre la forme de personnalités manipulatrices cachées derrière le masque de l'intelligence.
On peut voir aussi dans "Spoorloos "une interrogation sur la part de liberté dans l'existence et sur la possibilité de changer ou non le cours de son destin (cf anecdote du balcon contée par le personnage incarné par Donnadieu).
Néanmoins, malgré ses qualités, on a ici affaire au seul titre de ce cinéaste néerlandais qui soit resté dans les mémoires à ce jour. C'est peu, sans doute, mais tous les cinéastes aimeraient compter dans leur filmographie ne serait-ce qu'un titre qui défie les décennies.
Malheureusement j'avais vu le remake Américain, il y a bien longtemps, et qui m'avait assez plu. Donc je connaissais bien le déroulement du film. Sauf que les spoiler: Américains nous ont pondus une "Happy-end". Mais là, dans cette version Donnadieu a un role a sa mesure. Peut etre son meilleur. l'intrigue est prenante et étouffante a souhait. Bien.
Un thriller qui prend l'expérience d'un homme pour légitimité à sa propre existence. C'est malsain et en même temps totalement indolore. BPD a une froideur sympathique au service d'une sorte de destinée qui prend 2 personnages en otage. Plutôt intriguant !!!!
Dommage que quelques longueurs et redites s'égrènent car aucune scène gore ou image sanglante n'orne ce film qui réussit à glacer le sang en montrant le mal à l'état brut: un sociopathe, c'est-à-dire un homme qui tue par défi et avec réflexion, sans raison autre que l'opportunité. Le face-à-face entre les deux hommes dévoile une absolue maîtrise de la tension jusqu'à un final inoubliable.
Thriller sombre et singulier, L'homme qui voulait savoir, est un film aussi prenant que perturbant. Bernard-Pierre Donnadieu y trouve sûrement son meilleur rôle.
Ayant vu le remake il y a quelques années, je connaissais un peu le déroulement de cet « Homme qui voulait savoir », même si le traitement est ici assez différent. Peut-être plus efficace, « La Disparue » était toutefois nettement plus classique dans sa narration. Là, George Sluizer (également auteur du film américain!) nous promène à travers une œuvre singulière, au rythme étrange mais souvent séduisante, dans la manière de filmer les différents événements comme de proposer une approche singulière d'une histoire au premier abord fort banal (une femme est kidnappée, son fiancé la recherche désespérément), tant le cinéaste va à contre-courant des schémas habituels, ne faisant d'emblée aucun mystère du coupable et cherchant un équilibre assez étonnant pour donner autant d'importance au « Bien » et au « Mal ». On ne peut pas dire que cela soit captivant, mais en tout cas il y a de quoi être intrigué par cette ambiance, cette enquête qui n'en est pas vraiment une, et surtout, difficile de ne pas se projeter devant le terrible dilemme du héros face à un deuil impossible à effectuer sans connaissance de la vérité. Troublant, encore plus dans le dernier tiers, lorsque nous entrons de plein pied dans la psyché du tueur, jusqu'à un dénouement très, très spoiler: sombre , loin des canons habituels du genre... Niveau interprétation, si Gene Bervoets s'en sort avec les honneurs, on retiendra surtout la belle et touchante Johanna ter Steege ainsi qu'évidemment Bernard-Pierre Donnadieu, à la prestation presque discrète, mais pour autant subtile et convaincante. « L'Homme qui voulait savoir » pourra déconcerter, ça n'en est pas moins un thriller original, personnel et résolument spoiler: pessimiste : une œuvre à part.
Intriguant "Homme qui voulait savoir" par George Sluizer qui nous embarque dans un film au fil conducteur étrange, brute mélangeant plusieurs périodes (flashback, présent). Mais c'est surtout dans le choix scénaristique et technique que le film nous en propose toute sa richesse : le côté naturaliste du film qui pousse le réalisme par quelque chose de vraiment effrayant qu'un homme lambda décide de changer d'identité pour en devenir un tueur sans âme et méticuleux, le fait que le film décide de conserver les voix d'origines de chacun des protagonistes ou que son lieu principal (une aire d'autoroute), banal, objet annuel pour bons nombre de vacanciers deviennent le lieu de toutes les peurs... L'homme qui voulait savoir se traduit donc par un thriller efficace, sans temps mort qui bénéficie d'une prestation de qualité (Bernard-Pierre Donnadieu est tout bonnement excellent avec ses faux airs de Benoit Poelvoorde) et d'un scénario terriblement efficace jusqu'à cette fin fort sympathique. On pestera tout de même contre certains dialogues simplistes, une réalisation sobre et impersonnelle et une atmosphère sans véritablement de style visuel particulier (flairant à certains moments sur de l'amateurisme). Néanmoins, l'oeuvre mérite d'être vu (et connu) pour ses choix et pour ses acteurs. Un moment bizarre mais sympathique !