Il y a tout juste trois ans, les spectateurs découvraient un aventurier d’un nouveau genre, un doux rêveur à la logique implacable et à l’esprit de déduction redoutable, un historien hanté par la chasse aux trésors…
Benjamin Gates était né, et sa marotte du moment (en fait une obsession transmise de père en fils depuis des générations) nous le montrait en pleine quête du légendaire trésor des Templiers, rien que çà ! Mettant son esprit au service d’un ténébreux mécène, Benjamin Gates allait vite découvrir que celui-ci était prêt aux pires exactions afin de parvenir à son objectif, mettre la main sur le fabuleux trésor. Trois années ont passé, mais Benjamin Gates est resté le même. Il transmet son savoir et ses découvertes par l’intermédiaire de conférences, jusqu’au jour où un sinistre quidam nommé Wilkinson salit la longue lignée des Gates, en associant le nom de son arrière arrière-grand-père, Thomas Gates, à l’assassinat du président Abraham Lincoln au moyen d’un document d’époque sur lequel son nom figure.
Ne pouvant fermer les yeux devant le terrible affront qui lui est fait, à lui et à son père, Patrick, Benjamin décide de se mettre à la recherche d’éléments pouvant innocenter de manière formelle son ancêtre.
Dans cette dernière aventure, nous retrouvons des personnages familiers. L’effet de surprise n’est donc plus le même, ce qui n’empêche pas la malice d’être toujours au rendez-vous. Les chemins de Benjamin (Nicolas Cage) et Abigail (Diane Kruger) se sont rapprochés, pour ensuite se séparer, tandis que Riley parcourt ces hauts lieux de la culture que sont les librairies, occupé qu’il est à assurer la promotion de son livre sur sa co-découverte du trésor des Templiers.
Mais apparemment, Riley est plus doué pour les hautes technologies que pour l’écriture, et son ouvrage ne rencontre pas le succès escompté, malgré toute la bonne volonté et le capital sympathie de son auteur. Il lui faudra donc se débrouiller autrement, et trouver un gagne-pain dans une autre branche. Le hasard faisant bien les choses, il l’associera encore à Benjamin Gates, qui saura mettre à profit son goût pour les petits (mais efficaces) gadgets électroniques en tout genre, providentiels quand on doit mettre la main sur des reliques savamment gardées.
Après une ouverture prenant pour théâtre les premiers jours après la fin de la guerre de Sécession, l’ancêtre Gates, Thomas, nous est présenté. Sa mémoire sera ensuite salie. Pour le spectateur, le doute n’est pas permis, d’autant plus que le type de film n’est pas du genre à abuser des faux-semblants. Près d’un siècle et demi plus tard, un mystérieux individu va semer le doute au sein de la communauté scientifique en l’accusant d’avoir organisé l’assassinat du président Lincoln. Le document qui le suggère va être authentifié, lançant immédiatement Benjamin sur les routes de la vérité. Elles passeront par l’Europe, avec Paris puis Londres.
Dans cette suite, les rapports entre Abigail et Ben sont plus développés, les personnages ayant traversé une période de vie commune. Les scènes qu’ils partagent lorgnent désormais plus vers la comédie, appuyés par moment par les interventions de Riley, même si le « vilain » de service parait ici peut-être plus dangereux que ne le fut Sean Bean dans l’épisode précédent. Ed Harris lui prête son visage taillé à la serpe, et l’éclat glacé de son regard est le reflet de sa détermination et manifeste ses tristes desseins. Lorsque Benjamin Gates mène l’enquête, c’est son esprit qui fait toujours la différence et le rend sympathique. Dans le Livre des Secrets, il s’introduit partout, bien sûr sans y avoir été invité, et nous fait participer à une autre quête fantastique, celle des mythiques Cités d’Or.
Reprenant le rôle-titre, le comédien Nicolas Cage prête son physique passe-partout à un aventurier d’un autre genre, astucieux, bien élevé et opiniâtre, à la façon d’un certain Indiana Jones, que l’on aura d’ailleurs plaisir à retrouver sur nos écrans le 21 mai prochain pour la quatrième reprise ! Entouré de Diane Kruger et John Voigt, Harvey Keitel est encore à ses trousses, dans la peau de l’agent du F.B.I. Sadusky. Il trouvera de l’aide en la personne de sa mère, incarnée par cette grande comédienne qu’est Helen Mirren, et dont le duo avec John Voigt fonctionne très bien. Les scènes entre les deux font partie des moments savoureux de l’histoire, basées sur le conflit, un conflit datant en l’occurrence de plus de trente années, qui cherche bien évidemment son origine dans un détail aussi futile que révélateur.
Le film ayant reçu un accueil pour le moins favorable –et justifié, est-il besoin de le préciser- de la part du public outre-atlantique, une suite est envisagée. Elle devra apporter de nouveaux éléments tangibles, et ne pas capitaliser sur le succès des précédentes histoires, au risque de passer à côté de son public. Un public très diversifié, qui s’étend de l’adolescent à l’adulte d’âge mur, en passant par la jeune femme en manque de dépaysem