Derniers Avis sur Madman

Madman est un rejeton illégitime de plus qu’a enfanté malgré lui le déjà médiocre Vendredi 13, sorti deux ans plus tôt et réalisé par Sean S. Cunningham. Car si le générique introductif laissait attendre un divertissement à la violence graphique, le tir est très vite corrigé lors d’une séquence de feu de camp autour duquel un groupe d’amis ainsi qu’un vieux qui sait se racontent des histoires effrayantes. Ne pas murmurer son nom dans bois, Madman Max, Madman Max. Les villageois l’avaient pendu, il s’est détaché, le bougre. Un gamin montre qu’il en a, balance un caillou, pète un carreau. Un carreau de la maison de Madman Max, toute pourrie au demeurant. Il le réveille. Madman Max marche dans le couloir. Coupe. Il marche toujours dans le couloir, il arrive. Coupe. La hache à la main, ça va faire du dégât. La suite, on la connaît par cœur : les amis se font dézinguer les uns après les autres de la façon la plus ridicule et la plus laborieuse qui soit. Les meurtres sont commis avec une telle lenteur qu’une grand-maman ferait plus de souk avec ses fausses dents. Ça s’égosille, ça braille. Madman Max n’aime pas la caméra, il est gêné. On le comprend. Il ressemble à un vieux fermier déguisé en physicien fou (ou l’inverse, à qui le costume…). En rire ? certainement ! En pleurer ? peut-être pas. S’en désoler ? Tout à fait.

"Madman" est un énième slasher comme il en pleuvait dans les années 80. Toutefois, à cause d’un rythme assez mou dû aux trop longues répliques des protagonistes, d’un tueur assez peu charismatique, d’acteurs ridicules au possible, de meurtres pas assez démonstratifs et d’un scénario linéaire et trop basique, il ne se démarquera jamais d’un « Vendredi 13 » dont il est un lointain rejeton difforme et peu attrayant. A oublier d’urgence !

Un tueur qui physiquement fait penser à la légende de victor crowley, qui respecte les codes « clichés » du slasher, et pâlie au manque de budget par des plans très rapprochés tout de même assez gore et mystérieux, les acteurs ne surjouent pas voire manque d’ambition dans leur jeu (les réactions face au tueur par exemple ou les longues scènes de discussions) mais le gros point fort du film reste le thème attribué au tueur, certes fait en deux coup de cuillères à pot avec un synthétiseur du ghetto, est oppressant et surprenant, ce film est méconnu et devrait faire l’objet d’un remake avec un meilleur budget, le réalisateur propose une construction différente (histoire du début où après chaque plans des personnages qu’on nous introduit, on montre en flash-back leurs réactions avant leur assassinat, ou les plans du tueur qui marche avec sa hache à chaque faits horrifiques de l’histoire qu’on nous expose) et impose ainsi son art plutôt intéressant et qui entre de meilleures mains aujourd’hui pourrait donner un bon slasher !

Madman m’a un peu déçu, car le générique d’ouverture promet quelques choses d’assez bizarre, avec une musique singulière, mais en fait ce slasher suit des chemins relativement communs.
Le casting est inégal. Je dirai que globalement les acteurs ont l’envie de bien faire, et essayent de proposer quelque chose de sympathique, en offrant des prestations engagées et généreuses. Pour autant ils restent très moyens, peinant à rendre les émotions de leurs personnages, et cela, malgré les rajouts en cris en tout genre qu’ils ont beau pousser en voyant le tueur ! Par ailleurs s’il dégage une certaine authenticité (les héros sont assez quelconques), il est regrettable que les personnages n’offrent pas davantage de perspective par rapport aux slashers plus connus, à commencer par la série Vendredi 13. En clair ce n’est pas très imaginatif de ce point de vue. Le tueur n’est par ailleurs pas très bien mis en valeur.
Le scénario de ce Madman est lui aussi sans grande surprise. Un tueur, des victimes, une forêt, et puis des meurtres. Honnêtement le spectacle n’est pas désagréable, grâce à un rythme honorable, à des meurtres bien répartis dans le film, et à l’évidente envie de bien faire de l’équipe. Pour autant le manque de réelles surprises est palpable, la prévisibilité de l’ensemble l’affadi, et le métrage apparait donc comme mineur de ce point de vue.
Reste la dimension visuelle. La mise en scène est clairement très artisanale, mais elle ne s’en tire pas mal. Il y a des maladresses, ce n’est pas toujours au point, mais on sent qu’il y a de la recherche par moment pour offrir des plans sympathiques (notamment lorsqu’un corps debout et décapité chute à coté de sa tête déjà au sol). Le réalisateur semble en plus assez bien maitriser ses classiques, et malgré l’illisibilité de certains passages, je dois dire que le résultat reste convaincant pour une toute petite production. La photographie n’innove guère, avec notamment l’usage de couleurs bleutées très typiques du slasher lors des scènes nocturnes en extérieur. Les décors sont relativement pauvres, mais suffisent à garantir une certaine crédibilité au film, et sont pardonnables compte tenu du budget limité. Les effets horrifiques ne cassent pas la baraque. Pour autant Madman en propose quelques-uns, souvent cousu main et c’est honorable bien que classique (décapitation, coup de hache…). Enfin la musique est surprenante. Le début me mettait d’ailleurs d’en d’excellente disposition pour visionner un film décalé dans le genre, mais ce ne fut pas le cas. Dommage que dans le corps du film la bande son tende à se faire plutôt discrète.
En conclusion Madman est un petit slasher très basique, mais qui avec son petit budget sauve tout de même les meubles. Il ne se prend pas la tête, et livre un travail d’une certaine qualité, même s’il faut aimer ce qui est artisanal et daté. Je lui accorde la moyenne, maintenant il ne faut pas rêver non plus, il est plutôt dans le ventre mou de la catégorie, et en tout les cas n’a rien de culte.