Le titre surprend, à porter lattention sur un lieu à peine entrevu dans le film. A supposer quil sagisse de cela, ce terrain qui enserre la maison de Yoon hee, dans un village aux confins de Séoul. Là où, vision édénique, Hyun woo, létudiant traqué et Yoon Hee, sa protectrice devenue son amante, se laisse aller à linstant purificateur dun bain de pluie battante. Là où aussi, des années plus tard, vieux jeune homme juste sorti de prison, Hyun woo hurlera la mort de Yoon Hee, allongé bras en croix dans le sol enneigé.Peut-être que ce vieux jardin est aussi celui des illusions, des révolutions et des amours perdues. A trop avoir fait sans décider daller jusquau bout, Hyun Woo se retrouvera seul, malgré une famille présente si ce nest aimante, danciens compagnons de révolution lessivés au physique comme au mental, et lespoir tardif dune relation avec sa fille de 17 ans dont il ignorait jusquà lexistence. Lâcheté ou indécision, quimporte : labsence a pris le dessus et ne lâchera pas prise. Et le film, dans ses jeux dimage et dacteurs, se nourrit de cela. Quand les gros plans du visage des deux amants, proches à se toucher, nous les évoquent pourtant comme déjà éloignés. Quand sentrechoquent les temporalités, les morts et les vivants, les mêmes personnages jeunes ou vieillis dans un refus délibéré du bon ordre chronologique. A limage du souffle de révolte, à la fois puissant et désespéré, qui traverse le film et trouve son acmé dans limmolation par le feu dune jeune ouvrière. De tout ceux là, nous reste Yoon Hee, incarnée par lactrice, Yum Jung Ah, entre ironie et détresse, mêlées pour le meilleur du film. Elle seule gardera tête haute jusquà la fin, malgré les rebuffades que lui a réservé le destin : emprisonnement de laimé, impossibilité de le voir en prison ou de refaire sa vie, maladie mortelle.On dira que le Vieux jardin est aussi la chronique désenchantée dune révolte estudiantine rabrouée dans le sang, de la mise en coupe réglée de la