Numéro 9 est un film d’animation décevant, compte tenu du fait qu’il n’a en effet pas véritablement d’histoire, ce qui détériore fortement le métrage, et l’affadi beaucoup.
L’animation par elle-même est tout à fait agréable, même si le travail sur les décors montre clairement qu’on est sur un film à budget plus restreint que les grosses productions Disney Pixar. En effet si l’animation est fluide et qu’il y a de bien belles scènes, il y a des passages qui accusent quelques archaïsmes par rapport à ce qui se fait de mieux de nos jours, notamment le passage du pont. Par ailleurs malgré de belles images, il faut avouer que le film est très sombre, et qu’il manque parfois de clarté, ce qui ne permet pas de profiter toujours pleinement de ce qui se passe à l’écran. Les personnages sont pour leur part plaisants, même si on n’échappe pas aux clichés attendus. La Calamity Jane, le grand gourou qui fait n’importe quoi, le type plus ou moins extralucide, finalement on a une galerie trop attendue, qui, compte tenu de l’originalité de l’univers affiché, aurait mérité d’être mieux bâtie.
Je note une ambiance agréable, qui convoque un peu de Méliès ou de Jules Verne par certains aspects, la Guerre des mondes ou Terminator par d’autres, ce qui fait de Numéro 9 un film à l’atmosphère particulière.
Malheureusement ce n’est pas au service de l’histoire. Celle-ci en effet est très malmenée. Le film a beau avoir un rythme solide et une courte durée, il ne raconte en fait pas grand-chose. Succession de combats dans ses deux tiers avec des créatures mécaniques, entrecoupé des éternels dialogues attendus (il faut rester cacher ; non il faut se battre…), il se rattraperait bien un peu dans sa dernière partie s’il posait réellement les choses. En fait Numéro 9 soulève plein d’idée, et puis pof, le film se finit sans rien avoir expliqué. Pourquoi y a-t-il un type extralucide ? C’est quoi cette histoire d’âme ? C’est quoi en fait cette machine ? Pourquoi avoir fait des poupées en chiffon ? Bref, tout cela est laissé à interprétation. On peut juger que c’est bien, mais du coup tout devient d’une abstraction terrible, et en fait il ne faut pas se leurrer, le réalisateur donne en effet le sentiment de ne pas avoir su où aller avec son métrage, qui d’ailleurs se conclue de façon assez bizarre. Bref, ça sent en effet le passage difficile du court métrage au long.
Sinon la bande son est très quelconque, c’est juste de la musique d’ambiance, il n’y a pas de thème surnageant.
En clair Numéro 9 est un film d’animation bien différent des Pixar Disney et dreamworks, ce qui rend son ratage d’autant plus regrettable. S’il a des personnages sympathiques, une ambiance soignée, de bons moments malgré le scénario squelettique, il est trop inconsistant malheureusement. Il se regarde sans trop de déplaisir, mais le réalisateur n’a pas su adopter le format long, et ça ne pardonne pas. 2.