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    L'Antre de la folie
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    267 critiques spectateurs

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    anonyme
    Un visiteur
    4,0
    Publiée le 11 octobre 2021
    Une plongée dans un univers peuplé de créatures lovecraftiennes, perdue dans une histoire à la Stephen King.
    Mais est-ce réel ?
    Du grand John Carpenter.
    Om3arbi
    Om3arbi

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    4,0
    Publiée le 29 septembre 2021
    1. Synopsis

    Après la disparition suspecte d’un grand écrivain de renom nommée Sutter Cane, John Trent, détective expérimenté et très pragmatique, est envoyé au casse-pipe par son boss dans le but d’éclaircir les zones d’ombres relatives à la disparition de cet artiste si singulier. Accompagné de sa collègue Linda, qui d’ailleurs a été affectée sur la mission par le patron de John sans son consentement, ils vont partir à la traque de ce personnage si reconnu et si occulte et tenter de percer les secrets d’une mystérieuse ville dont il fait souvent mention dans ses ouvrages… Hobb’s end !!!

    2. Satan, John & us

    Tout d’abord, quand on veut faire l’éloge de ce film, on est obligé de parler de son ambiance si bien retranscrite. En effet, pour renforcer l’immersion, Carpenter n’a clairement pas lésiné sur les moyens. On a d’emblée cette mise en abyme venant tout de suite nous impliquer dans son récit et mettre le doute dans nos consciences en ce qui concerne la véracité de celui-ci. Ce parallèle, aussi bien trouvé soit-il, est vraiment efficace dans ce cas de figure dans la mesure où il nous permet de facilement faire le lien entre l’histoire qui se déroule sous nos yeux et la réalité tangible que nous vivons tous les jours. On voit vraiment que Carpenter a voulu s’introduire et nous impliquer dans son récit, tellement que le personnage principal s’appelle John, comme lui. On voit également, par sa démarche, que son histoire est clairement une métaphore de l’écrivain et de son public. Et justement, l’écrivain ici, c’est La bouche de la folie, comme son titre VO l'indique et, assez facilement, on se rend compte que c’est la représentation du Diable en personne. Quant à John Trent, notre personnage principal, il représente Carpenter, sombrant peu à peu dans la folie à force d'entendre le diable lui dicter les histoires qu’il a à conter et à soumettre aux pauvres humains que nous sommes. Il est le messager de Lucifer, celui qui n’a pas dénié une seconde, tel Orphée, descendre au fin fond des enfers pour y trouver sa dulcinée, ici son inspiration et revenir, quitte à ce que ça soit les yeux fermés comme la scène du retour en bus en témoigne, dans le monde des vivants pour nous livrer ses visions cauchemardesques et torturées. Il est celui qui doit formater le monde des vivants à sa vision, celle des tréfonds et celui qui doit nous faire virer sur une voie contraire à celle que nous avons presque tous suivie, à savoir celle du droit chemin… Il est celui qui désire qu’on croie à ses histoires, celui qu’on craint et celui qu’on admire à la fois...

    Pour encore renforcer cette ambiance, il y a également cette ville, « Hobb’s end », qui semble clairement être une représentation des enfers et dont le siège principal n’est autre que la maison de Crane, facilement comparable au Pandémonium. Pour en avoir le cœur net, il suffit simplement de contempler la salle dans laquelle Crane écrit ses histoires. En effet, les murs étant principalement dans les tons d'orange et de noir, on voit immédiatement au premier coup d'œil que c’est ici que toutes les atrocités des limbes de l'enfer se forment, se frayent un chemin. Que c’est en ces lieux que sont enfermées toutes les abominations latentes de ce monde, ne demandant qu’à être libérées de leurs jougs et de leurs entraves, et que c’est surtout ici que notre chef d’orchestre Satan, Judas, Hades, Lucifer, Crane, appelez-le comme vous voulez, écrit ce qu’il est et adviendra de ce monde.

    Cependant, comme tout bon messie, pour que ce message puisse passer, il lui faut un messager. Celui qu'il recherche justement, c’est John Trent qui, comme cité au-dessus, est la représentation de Carpenter. Le seul étant assez fou (avec Stephen King, faut pas déconner) pour faire un pacte avec le diable et avoir la curiosité nécessaire pour plonger au plus profond des enfers. Le seul, tel Orphée encore une fois, pouvant sortir indemne de toutes ces visions d’horreurs et pouvant composer une mélodie qui nous accompagnera durant ce voyage car oui, il a en partie composé la musique du film. Il est également, dans notre monde et à travers les directives du Malin, l’écrivain fou qui souhaiterait que ce scénario se déroule. Celui qui, comme cité dans le film, croit assez à ce qu’il raconte pour que ça se réalise. Il veut être celui qui tire les ficelles, tout en restant sous le joug du Diable bien sûr, et celui qui changera le monde et le cinéma d’horreur que l’on connait. Crane est le diable, John est le messager et nous sommes les cibles à pervertir… En témoigne la dernière scène où on peut voir spoiler: John, contemplant son travail en ricanant et en se goinfrant, comme un artiste fou devant le Frankenstein qu'il a créé...


    Finalement, si vous n’êtes pas convaincu ou réceptif à mon argumentaire ou celui de Carpenter, PEUT-ÊTRE êtes-vous comme ceux qui sont cités dans le film au travers de cette citation :

    "Est-ce que vous voulez connaître le problème avec les endroits comme celui-ci ? Avec la religion en général ? Ils ne savent pas comment retranscrire l’anatomie de l’horreur. La religion cherche à travers la peur et passe à côté de la vraie nature de la création. Personne n’y a jamais assez cru pour rendre cela réel... On ne peut pas en dire la même chose de mes mots"
    konika0
    konika0

    27 abonnés 778 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 11 septembre 2021
    Un autre Carpenter.
    D’une certaine manière, L’Antre de la Folie occupe une place un peu spéciale dans la filmo de Carpenter. Il a quelque chose de différent et c’est ce qui m’a donné envie de le revoir. Un auteur à succès de romans d’horreur a disparu. Son éditeur missionne un enquêteur indépendant habitué des fraudes aux assurances. Accompagné par une assistante de la maison d’édition, celui-ci va se rendre là où sont supposés se passer les évènements de ses romans, un lieu qui n’existe pas en réalité. Mais bon, qu’est-ce que la réalité de nos jours ? En tout cas, sur place c’est pas la grosse ambiance. Différent disais-je donc. En effet, il y a ici comme un peu plus de réalisme qu’à l’accoutumée. C’est moi bariolé et moins grand-guignolesque que les films précédents. Un peu comme si l’obscurité poisseuse des années 1990 avait pénétré l’univers codifié de Carpenter. Du coup, on a du mal à retrouver ce qu’on aime chez lui. Disons qu’on y trouve autre chose. Entre cette espèce de Castle Rock bigarrée et le côté méta de l’écrivain qui crée la réalité à partir de la fiction qui vit dans sa tête, tout fait inévitablement penser à du Stephen King. Et sans être une adaptation d’un roman du King, le film est au final un des meilleurs reflets de son travail, bien meilleur que la plupart des métrages tirés très officiellement de ses romans. Autre point d’accroche, l’univers lovecraftien est très présent, surtout dans la matérialisation de l’horreur. Il y a de véritables très bons moments dans ce film, des scènes très fortes et visuellement très réussies. La tension fonctionne bien et ne perd jamais la ligne du récit dans le récit. On aimera particulièrement le sourire de Sam Neill, comme toujours. A la musique, c’est encore ce bon vieux John qui gère et quand on aime, on est aux anges. Le regret principal sera peut-être ce récit raconté en flash-back, technique scénaristique un peu grossière et surtout trop habituelle pour encore surprendre. En bref, c’est un bon thriller fantastique efficace mais il manque de mon point de vue la touche Carpenter qui aurait donné du charme à cet ensemble parfois terne.
    Clint B
    Clint B

    51 abonnés 280 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 17 août 2022
    Un des chefs d'œuvres de Big John. Quelle tarte j'avais pris lors de ma première vision à sa sortie dans les salles ! Et j'en prends toujours quand je me refait le film. Tout est grand dans ce film, le scénario bien entendu, incroyable du début à la fin et la réalisation de Carpenter qui le sublime, les sfx soigneusement adaptés au déroulement dudit scénar, le casting impeccable, la BO de Big John....etc...bref, quand je lis les quelques avis de certains pis.e froid, je suis assez halluciné ! Allez voir des Paranormal Activity ou autres sombres daubes et laissez les amoureux du cinéma se délecter du travail de Big John.
    anonyme
    Un visiteur
    4,0
    Publiée le 29 mai 2021
    Est-ce réel ?
    Les gens ont des comportements absurdes, anormaux, violents, délirants et diaboliques.
    Mes propos sont incohérents...
    Je suis pourchassé par des monstres lovcraftiens, perdu dans une histoire à la Stephen King.
    Je m'appelle John Trent, mais peut-être que je suis devenu fou !
    Du grand Carpenter.
    Fabien S.
    Fabien S.

    548 abonnés 4 150 critiques Suivre son activité

    3,0
    Publiée le 20 janvier 2021
    Un très bon film d'épouvante de John Carpenter avec Sam Neil sur un homme qui devient fou adapté de Stephen King et Howard Philips Lovecraft.
    Buddy_Noone
    Buddy_Noone

    2 abonnés 89 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 28 décembre 2020
    Ceci étant plus une analyse qu'une critique, elle contient quelques spoilers.

    En 1995, après avoir essuyé un tournage difficile et un bide fracassant avec Les Aventures d'un homme invisible, John Carpenter décide de revenir au cinéma plus modeste et à son genre de prédilection via un film à petit budget plus ambitieux qu'il n'y paraît et dont il n'a pas écrit lui-même le scénario.

    L'histoire de L'Antre de la folie (In the mouth of madness en v.o.), imaginée et écrite par un certain Michael DeLuca (Judge Dredd), nous fait suivre les traces de John Trent (Sam Neill, excellent), un détective privé tout aussi fringuant que cynique. Spécialisé dans les fraudes aux assurances, il est contacté dans le plus grand secret par une importante maison d'édition. Sutter Cane, leur auteur vedette le plus vendu au monde et maître de la littérature horrifique, déclenchant des émeutes à chaque parution de ses livres, a mystérieusement disparu à quelques jours du délai de la date de sortie de son nouveau roman. Hélas, le manuscrit n'est jamais parvenu aux éditeurs, et c'est le pied au mur qu'ils convainc John Trent de retrouver la trace de l'écrivain. On lui adjoint pour cela et contre son gré, une attachée de presse, Lynda Styles (Julie Carmen), laquelle affirme pouvoir aider Trent dans son enquête.
    D'abord réticent et soupçonnant un éventuel coup fourré pour favoriser un coup de pub éditorial en vue d'augmenter les tirages du roman à paraître, John Trent accepte et ses investigations le mènent très vite, lui et Lynda, à Hobb's end, une petite bourgade perdue au fin fond des Etats-Unis, dernier endroit où aurait été vu l'écrivain. Face à une succession d'événements troublants et irrationnels virant progressivement à l'horreur, le cynisme inaltérable de Trent va alors être mis à rude épreuve.

    L'Antre de la folie débute par la fin, un flash-forward étrange où un John Trent encamisolé est interné de force dans un asile de fous, hurlant à qui veut l'entendre que la fin du monde est proche. Très vite il est pris en charge par un pragmatique psychiatre qui recueille les confidences du malade recroquevillé dans sa cellule dont il a noirci les murs par des inscriptions énigmatiques.
    Son récit commence par cette affaire de disparition. John Trent y est montré comme un homme sûr de lui, élégant et profondément cynique vis-à-vis du monde, en plus d'être un détective efficace.
    Dès lors qu'il accepte l'affaire Cane et qu'il débarque à Hobb's end, John Trent va peu à peu se confronter à une succession d'événements irrationnels tout en s'évertuant à y trouver une explication plausible allant jusqu'à suspecter une quelconque supercherie de grande envergure.
    C'est d'abord l'attitude étrange des rares habitants du village qu'il soupçonne très vite de jouer la comédie tant leurs réactions et les événements qui en découlent semblent incroyables et grotesques. Puis cette inquiétante étrangeté glisse peu à peu vers des visions purement horrifiques et cauchemardesques durant lesquelles des créatures lovecraftiennes tout juste entraperçues semblent ramper parmi les ombres.
    Mais là encore Trent bien qu'éprouvé par toute cette affaire s'accroche désespérément à une explication logique. Son scepticisme se fendille peu à peu jusqu'à voler en éclats lorsque la réalité elle-même se dégrade et qu'il se retrouve confronté au déphasage total de l'espace-temps. Et le seul qui semble détenir toutes les réponses à ce cauchemar est précisément celui qu'on l'a chargé de retrouver, Sutter Cane, cet écrivain énigmatique adulé à travers le monde entier mais redouté comme le démon par tous les habitants du patelin.

    John Trent est un protagoniste à part dans la filmographie de Carpenter dans la mesure où cette fois c'est l'incrédule qui se retrouve seul contre tous, se bornant à sa seule vision des choses et dont les certitudes volent en éclats de manière moins brutales que les autres anti-héros carpenteriens. Car là où John Nada et le docteur Loomis clamaient haut et fort une vérité uniquement connue d'eux seuls quittes à passer pour des illuminés, Trent est de ceux qui ne croient que ce que ces yeux voient. Plus encore, il met constamment en doute les apparences et les attitudes, soupçonnant toujours une quelconque supercherie.
    Cet esprit cartésien et indubitablement cynique favorise l'identification du spectateur au personnage et lui permet ainsi d'accepter plus facilement les situations que traverse Trent.

    Outre une intrigue axée sur le déphasage progressif de la réalité et sur sa porosité avec le surnaturel, L'Antre de la folie mélange habilement les genres.
    Très peu de référence au western cette fois-ci, comme en a souvent l'habitude Carpenter, mais le récit dont le Trent interné se fait le narrateur commence comme un authentique film noir de par l'allure impeccable du détective privé qu'il fût et de sa mise en présence d'une femme énigmatique et tentatrice en la personne de Lynda Styles.
    Puis dès lors qu'il acceptera le dossier Cane, Trent va tout de suite en subir les répercussions, d'abord infimes via ce double jump scare lorsque Trent croit se réveiller d'un cauchemar pour subitement se rendre compte qu'il sommeille toujours et que le cauchemar continue.
    Ce double cauchemar n'est qu'un prélude. Peu à peu son quotidien urbain va lui devenir plus oppressant, les gens se montrant plus instables et agressifs jusqu'à ce que finalement un fervent lecteur de Sutter Cane au regard halluciné l'agresse soudainement à la hache en plein jour dans un endroit bondé. Ce dernier événement sera le véritable premier pas du déphasage de la réalité telle que l'a conçu jusqu'alors le cynique détective, le début irrévocable de la mutation du réel en fantastique. Ce sera aussi pour Trent la meilleure raison de partir à Hobb's end pour tenter d'y retrouver cet écrivain dont l'oeuvre semble bel et bien influencer le comportement de ses lecteurs.
    Il est intéressant de noter qu'encore là, Trent semble être le seul à ignorer tout de l'oeuvre de Cane et du phénomène qu'il représente, une scène au début du film le montrant chez lui en train de feuilleter dédaigneusement un de ces romans pour les besoins de l'enquête.

    Hobb's end, où se déroule l'essentiel de l'intrigue, est un de ces villages fictifs, isolé du monde et replié sur lui-même. Les rares habitants du lieu sont soit vindicatifs soit trop affables pour être honnêtes, comme cette vieille dame tenancière d'une maison d'hôte dont Trent se rend compte qu'elle garde enchaîné son pauvre mari nu comme un ver sous le guichet de la réception. Un élément grotesque parmi tant d'autres et dont Lynda Styles en retrouve l'équivalent littéraire dans un des romans de Cane. Lynda va ainsi très vite croire à l'impossible et s'opposer au point de vue désespérément pragmatique de Trent.
    Ce dernier résiste tant qu'il peut à croire à l'inconcevable et ce malgré toutes les horreurs dont regorgent la ville de Hobb's end qui n'est finalement qu'une autre de ces villes hantées propres au genre horrifique telles Dunwich, Innsmouth, Salem's lot ou encore Silent Hill.
    John Carpenter voit dans ce cadre l'occasion rêvée de rendre hommage à l'indicible terreur chère au Maître de Providence, H.P. Lovecraft.
    De brèves visions d'entités chtoniennes et tentaculaires grouillant au fond d'une cave ou s'agitant au milieu d'une serre vont sérieusement faire vaciller les certitudes jusque-là inébranlables du détective, d'autant que là aussi elles semblent directement issues de l'oeuvre écrite de Cane.
    Quelques passages de ses romans sont ainsi prononcés par Lynda Styles pour mettre en parallèle la réalité éprouvée par les personnages et la fiction. Référentiels, ces courts extraits sont en fait des citations d'authentiques écrits de Lovecraft (en fait des descriptions légèrement remaniées issues de récits tels L'horreur de Dunwich ou Des rats dans les murs).

    Déférent sans céder à l'hommage évident, le récit prend une tournure plus inattendue dans son dernier acte, John Carpenter se livrant alors à une véritable mise en abîme, questionnant notamment le rapport de l'auteur à son oeuvre et vice-versa.
    L'oppression et la lutte contre le Mal, thèmes récurrents dans toute sa filmographie, prennent ici des allures plus personnelles qu'auparavant car l'oppresseur maléfique dans le récit de L'Antre de la folie n'est autre que l'auteur lui-même, à savoir Cane (et Carpenter). Dans ce sens, l'anti-héros John Trent ne diverge pas de ceux des autres films du cinéaste. Il est en effet le seul à résister coûte que coûte à l'oppresseur par son scepticisme acharné. La différence étant, comme je l'ai dit plus haut, que Trent (à l'inverse de Nada ou de Loomis) nie l'évidence surnaturelle.
    Carpenter va aussi jusqu'à s'interroger sur la prédestination de l'individu-personnage dépendant de la seule volonté d'un "auteur" inaccessible.
    Alors que la réalité se plie aux exigences de l'imagination diabolique d'un écrivain démiurge, et que celui-ci se prend à rêver d'apocalypse, John Trent, lui, croupi en toute sécurité dans une cellule sordide et capitonnée dans les tréfonds d'un asile d'aliéné.

    Avec L'Antre de la folie, Carpenter concluait magistralement sa trilogie de l'apocalypse composée de The Thing et de Prince des ténèbres.
    Combinant ses thématiques fétiches tout en y renouvelant son propos à travers une pertinente mise en abîme, le réalisateur signait indéniablement ici un de ses meilleurs films.
    Tour à tour étrange, inquiétant, ironique et terrifiant, L'Antre de la folie se regarde toujours avec un réel plaisir, d'autant qu'il demeure encore à ce jour le meilleur hommage cinématographique à l'oeuvre du Maître de Providence, sans pour autant en être une adaptation directe. Un must du cinéma fantastique.
    Cinememories
    Cinememories

    483 abonnés 1 465 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 4 novembre 2020
    Lorsque Stephen King et Howard Phillips Lovecraft se croisent dans l’esprit de John Carpenter, c’est simplement de la folie. Ce que le metteur en scène nous offre, c’est surtout de l’horreur sur toutes ses déclinaisons. Le spectateur est client de l’effroi, le voilà servi dans une inspiration à la fois soudaine et démesurée. Le fossé entre la croyance et la réalité, que traite l’œuvre, se dote d’une portée parfois plus sinistre que précédemment. On pénètre dans les boyaux de l’indescriptible, un sujet justement lovecraftien, qui explore la verticalité des atrocités de l’humanité à travers diverses créatures. Ceux-ci sont palpables physiquement, mais sont surtout perceptibles moralement. Les détails viennent appuyer le sentiment d’insécurité pour celles et ceux qui s’abandonnent à l’imaginaire. Et de cette façon, le spectateur est catalysé dans une réflexion abstraite, régie par ses propres frissons et ses propres croyances.

    Le malin, ce n’est donc pas nous, ni même le détective John Trent (Sam Neill), que l’on peut admirer pour son réalisme, mais dont les principes seront sévèrement remis en question. Si l’entrée en matière nous laisse inévitablement croire au pire, à savoir l’apocalypse. Il semble qu’il puisse rester un soupçon d’espoir dans l’arrogance de ce personnage bienveillant, mais loin d’être tout-puissant. Face au succès mondial du dernier ouvrage de Sutter Cane (Jürgen Prochnow) et de sa discrétion, la croisade le mène à changer de point de vue et de redouter le surnaturel qui l’interpelle. Le résultat est tranchant et la mise en abime soulève bien des interprétations. Et il faudra évidemment en avoir connaissance afin de bien saisir leur portée et leur conséquence. Cela démarre avec des visions chaotiques, sondant l’esprit du détective et des spectateurs qui ne peuvent lier ces fragments que par la curiosité. Il ne s’agit donc plus de renverser la tendance, qui prend peu à peu forme dans une fatalité qui n’omet pas de faille, si ce n’est notre crédulité mal placée.

    Il est donc nécessaire d’épouser ce regard craintif et cette atmosphère de l’étrange qui envahit l’écran. La gestion du cadre nous étouffe contre la détresse que l’on partage avec les protagonistes, qu’il s’agisse de Linda Styles (Julie Carmen), revendiquant les bienfaits de la surconsommation de l’épouvante ou du docteur Wrenn (David Warner), impuissant face à la réalité qu’on lui décrit et qu’il finit par accepter. En remontant vers les origines du mal, son omniprésence ne fait plus aucun doute et le fil assume simplement son statut d’existence, comme un objet soumis à des forces qui le dépassent. Ironiquement, mais symboliquement, nous pouvons un voir le reflet de l’industrie cinématographique qui ignore ce qu’il propage dans son business, en contaminant ses clients, en les habituant à une recette dont chacun cherchera à acquérir la vérité. Ce prestige a également un coût, qui n’est maîtrisé, à l’exception de celui qui tient son univers au bout de sa plume.

    Il est rare de constater une transposition d’une grande justesse et aussi nette du manuscrit à l’écran. Ce que Lovecraft ou King savent sublimer à l’écrit, nous finissons par en lire les lignes et à en découvrir les vertus cinématographiques. Un film peut en cacher un autre, tout comme la réalité derrière les croyances. La prise de conscience éveille le caractère du monde et le rapproche un peu plus de « l'Antre de la Folie » (In the Mouth of Madness). En nageant constamment dans un entre-deux, il y a matière à féconder le fantasmagorique et à cueillir les contours du mal absolu. Mais que faire pour cela ? Les personnages abandonnent ainsi leur humanité ou bien s’abandonne à la folie, le prix à payer afin de tutoyer l’horreur qui se dresse devant eux et qui ne renonce pas. N’oublions pas que nous avons tous notre place dans ce récit et cet ultime volet apocalyptique.
    Jérémy J.
    Jérémy J.

    14 abonnés 724 critiques Suivre son activité

    3,0
    Publiée le 19 septembre 2020
    Bon, tout n'est pas à jeter. Mais sincèrement en voyant le synopsis je m'attendais à bien mieux. De plus, j'apprécie beaucoup Sam Neil, et ma déception a été grande en voyant ce film, même s'il n'est pas nul non plus. Il est difficile d'entrer dans le film car il est dur de croire en celui-ci. En effet, le scénario est très particulier, Je n'ai rien contre les histoires suréalistes, mais il faut que celle-ci soit bien amenées. Ici, le réalisateur fait un mélange entre réalisme et fantaisie, et je trouve que le cocktail ne prend pas vraiment. Je tient à préciser que le film est censé, je dis bien censé, être un film d'épouvante. Je trouve que la dessus le film passe aussi un peu à côté. Il y'a un léger stresse. Bref, un film moyen qui passe à côté du but.
    Junker S.
    Junker S.

    5 abonnés 263 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 5 septembre 2020
    Que dire devant un tel film si bien réalisé, avec Sam Nell bien sur, vraiment comme j'apprécie cet acteur, ayant jouer dans Jurassic Parc, et bien d'autres films bien flippant comme Event Horizon.

    Mais le film, celui là, l'antre de la folie, le générique donne envie de danser, l'histoire commence avec un livre, Sutter Cane, la c'est la folie, celui qui lit devient fou, et si pris dans l'histoire, que finalement on entre dans le livre, mais Sutter Cane se cache, mais le journaliste, qui mène cette terrible enquête, se retrouve lui même dans cette histoire, et fini dans le livre, car l'histoire devient réel, finalement ce journaliste interprété par Sam Neil, qui a fini au début dans cet hopital psy, un médecin écoute son histoire, et au final, c'est pas lui qui est fou, lui est normal et c'est le monde qui est fou, grace aux livre de Sutter Cane.

    L'auteur de ce film à très bien travaillé, le scénario, les effects, sans defauts, par contre j'ai vu une erreur, quand le journalise se rend dans la ville de Obsen, ils roulent en voiture, je constate, qu'au volant de la voire, la voiture n'avance pas, filmé depuis le volant, on a l'impression d'aller plus vite a pied, car même les gaz a fond le cycliste va plus vite, et la voiture a du mal à le semer, dommage, car cela m'a donné une impression que c'est pas réel, car la voiture roule à plus de cent km'h, et les ligne sur la route vont au ralenti comme si la voiture était collée au sol, ça gâche un peut, mais a part cela rien à redire.
    cinéman
    cinéman

    42 abonnés 806 critiques Suivre son activité

    3,0
    Publiée le 20 juillet 2020
    Qu'est ce que la réalité ? Comment distinguer la lucidité de la folie ? Sur fond de mise en abyme d'un roman (éponyme : L'antre de la folie), ce film nous entraine dans l'univers d'un agent d'assurance dont on peine à savoir s'il est lucide ou "dingue", si la réalité est une mise en scène ou pas... au fur et à mesure qu'il écrit son propre livre. Pas simple. Mais une ambiance assez captivante, étrange, mystérieuse, et un rythme pas trop lent, donc un film assez agréable à regarder.
    Shawn777
    Shawn777

    587 abonnés 3 469 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 15 juillet 2020
    Ce film, réalisé par John Carpenter et sorti en 1995, est véritablement excellent ! Il m'a d'ailleurs énormément surpris, je ne m'attendais pas à être autant pris par le film ! C'est donc l'histoire ici de John Trent, un détective privé spécialisé dans les fraudes, qui doit retrouver un écrivain à succès disparu. Mais en essayant de le retrouver, il va vite se perdre dans l'univers de l’écrivain. Voilà, annoncé comme ça, ça n'a pas l'air transcendant mais pourtant, le film est réellement captivant ! Néanmoins, je comprends certaines critiques négatives, il est vrai que c'est un film assez difficile d'accès car ce dernier balance constamment au spectateur un flot d'informations, l'action ne s'arrête jamais. Ainsi, même si on ne s'ennuie donc pas, on peut très rapidement se perdre dans ce flot d'éléments, surtout si nous n'accrochons pas à l'intrigue. Intrigue qui est tout de même assez particulière mais très inventive, personnellement, j'adore ce genre de scénario qui va chercher loin quelque chose d'original et d'inventif, quelque chose que n'avons jusqu'à présent jamais vu (d'ailleurs, merci à Michael De Luca pour cet excellent travail). Bon bien évidemment, le film a son lot d'influences, et notamment des écrivains H. P. Lovecraft et Stephen King, sans pour autant en être des adaptations. Les références à Lovecraft vont d'ailleurs être très explicites, notamment dans les couvertures de livres, du danger et de la menace invisible et des monstres tentaculaires alors que celles à Stephen King vont être plus implicites et, je dirais, plus dirigées dans la construction du personnage principal et du "méchant" de l'histoire. En plus de cette intrigue passionnante (personnellement, je n'ai pas décroché une seconde du début à la fin), nous avons un univers très bien construit en ce qui concerne l'ambiance. Nous y retrouvons d'ailleurs certains des thèmes de prédilection du réalisateur, notamment la petite ville, les enfants et la religion, et puis l'ambiance est tout simplement excellente, elle est glauque à souhait et nous donne réellement froid dans le dos ! Les effets ont quant à eux évidemment vieillis mais restent tout de même aujourd'hui très bons. Du côté des acteurs, nous avons principalement Sam Neill qui excelle dans son personnage (surtout dans la scène finale) et puis Julie Carmen, Charlton Heston, Jürgen Prochnow etc. qui jouent très bien. "L'Antre de la folie" est donc, en ce qui me concerne en tout cas, un excellent film qui déborde d'idées et d’inventivité !
    Biertan64
    Biertan64

    49 abonnés 1 432 critiques Suivre son activité

    3,0
    Publiée le 8 mai 2020
    Effectivement, cette Antre de la Folie pourrait être inspiré par une nouvelle de Stephen King (je ne connais pas Lovecraft), avec une histoire où se mêlent réalité et univers horrifique.
    Le synopsis est intrigant ( spoiler: 1-introduction dans un asile où un patient raconte son histoire 2- les débuts dans le monde "normal" où l'enquêteur Sam Neil se voit confier la mission de retrouver un auteur à succès disparu 3- l'enquête dans la ville fictive imaginée par le romancier et où la réalité vient se mélanger au fantastique
    ) et le suspens constant durant tout ce thriller presque psychologique.
    A mon avis le chapitre dans la ville de Hobb's End aurait cependant gagné à être étiré, avec une intégration beaucoup plus progressive du monde horrifique dans le monde réel, pour justifier un glissement lent vers la folie (là, la frontière avec le monde fantastique est franchie trop brutalement et trop vite).
    Quant à la mise en scène, elle a pris un petit coup de vieux: les effets spéciaux sont suffisants pour appuyer le scénario mais font kitch par moment.
    Bref un scénario bien trouvé, Sam Neil convaincant dans son personnage qui perd pied peu à peu mais visuellement nous avons l'impression par moment d'être devant un épisode d'une série style XFiles plus que devant un film de cinéma.
    Ykarpathakis157
    Ykarpathakis157

    4 568 abonnés 18 103 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 8 avril 2020
    C'est le dernier film de la Trilogie de l'Apocalypse de Carpenter. Sam Neil joue un enquêteur en assurance John Trent qui est apparemment enfermé dans un institut psychiatrique et il discute avec son médecin à propos d'un livre In the Mouth of Madness de l'auteur Sutter Kane qui est un grand succès auprès de nombreux lecteurs. Mais John ne sait pas que ce livre a des résultats horribles sur ses fans (etc.). Un film exceptionnel du début à la fin, un fantasme d'horreur psychologique qui vous cloue vraiment sur l'écran, un vrai classique de John Carpenter. C'est tout simplement génial, car ses peurs, plutôt que de provenir de ce qui est montré, viennent plutôt du plus profond de la psyché. Et Sam Neill et Jürgen Prochnow sont absolument parfaits dans leurs rôles respectif...
    cinoch
    cinoch

    6 abonnés 17 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 2 novembre 2020
    Ce film vaut le coup.La fin relève du génie.
    C'est une fausse série B,La première vision donne cette impression,au deuxième visionnage,
    on comprend mieux,la bande annonce donne envie ,mais ironiquement ce film à 2 facettes.
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