L'Antre de la Folie est selon John Carpenter le dernier film de sa trilogie de l'Apocalypse commencé en 1982 avec The Thing, puis suivi en 1988 par Prince des Ténèbres. Le cinéaste a l'expérience de l’art et il le prouve en intégrant dans sa fresque névrotique pour le moins très originale et troublante une multitude d'hommage à Stephen King ainsi que Howard Phillips Lovecraft, un sincère égard et dédicace à la littérature fantastique horrifique.
Cet oeuvre est certainement la plus inventive et cauchemardesque réalisation de la filmographie de John Carpenter, j'avais encore jamais vu un long métrage de cette ampleur. Une sacrée claque qui nous plonge avec agonie dans un récit ou la frontière entre la fiction et la réalité est quasi nulle, on finis par y perdre toute notion de cohésion et de bon sens, on est égaré dans les abîmes indescriptible du cerveau de Big Jones.
Une réalisation dingue et un rapport avec la mise en scène impérial qui nous livre une ambiance qui fait toute la puissance de ce film, difficilement descriptible.
L'atmosphère y est étrange, dérangeante, malsaine, austère, et glauque et nous décris un espace-temps mystiquement irrationnel et cauchemardesque, un véritable délire !
Le récit joue parfaitement de son intrigue en nous captivant par une enquête originale qui apporte beaucoup de suspens et de moment plus qu'inattendu. On y suis le détective John Trent spécialiste dans l'art de débusquer les arnaques, qui doit retrouver Sutter Cane, écrivain d'un livre pour le moins effrayant, sa quête le mènera à la ville de Hobbs End ou le pauvre bougre (et nous avec) ce retrouvera perdu dans les lymbes de la folie.
La petite ville est superbement représenté par des décors convaincant remplis de petit détails en tout genre que tout fan de littérature fantastique horrifique devrait apprécier. Elle est recouverte d'un spectre assez mortuaire le tout magnifié par un contraste de la lumière et des ténèbres intuitif qui améliore le format de l'image.
Le scénario est un point complexe qui met en avant de véritable sujet de fond sur diverse thème de taille comme la religion et son implacable endoctrinement sur l'homme. D'ailleurs j'y vois un très subtil parallèle entre le fameux roman démoniaque de Sutter Cane qui possède les consciences de tout le monde et la Bible.
On y retrouve également une critique de la mondialisation avec un parallèle sur la sur-consommation et cet aspect insatiable de l'économie qui même avec des problèmes reconnu veulent toujours plus malgré les conséquences qu'il pourrait y avoir derrière car seul le bénéfice compte.
Techniquement L'Antre de la folie est une véritable démonstration de force d'un cinéaste qui malgré un faible budget peut faire du très lourd. En cela la seule critique que je pourrais lui faire serait d'avoir cette approche de série B au niveau des design des monstres pour cause d'un coup assez dérisoire et il ne fais aucun doute qu'avec de plus gros moyen cela aurait pu visuellement être magnifique. Néanmoins, pour ce qui est du scénario, de l'ambiance, l'ost , le casting, ainsi que la plupart des effets technique tout reste d'un niveau supérieur qui propulse cet oeuvre au dessus de son statut.
De même, les subterfuges utilisés entre les effets spéciaux et les divers maquillage sont mise en avant dans un contraste sombre pour palier à ce manque de budget, ce qui en soit ajoute de l'inquiétude à ses choses car elles sont assez indicibles et donc notre imagination prend le relais.
Certaines séquences sont prodigieuse et réellement flippante, je pense en particulier aux fameux passages à vélo qui avec les coups de pédales donne un sérieux malaise ! Mais le plus fort vient de son final, qui livre une dernière séquence culte et épique ou...
...ce pauvre John Trent ce retrouve seul dans une salle de cinéma dans l'incompréhension la plus totale et ce met à littéralement péter les plombs en rigolant de désespérance. On partage son fardeau et on finis par en ressortir usé mais fasciné par tant de génie. Chacun ira de son interprétation quand à s'avoir si le héros est réellement fou perdu dans sa folie au fond de sa cellule ou si il a bien eu à faire au véritable mal Sutter Cane ayant mis fin à ce monde de part ses écrits.
Il y a tellement d'élément et de sens cachés dans ce film qu'il faudrait des pages et des pages pour tout énumérer, en soit les compétences requis pour rester très longtemps dans les mémoires comme une grande oeuvre.
La bande son est une fois de plus signé Carpenter et comme toujours il nous offrent des titres au synthétiseur à la musique lancinante qui se manifeste par des élancements aigus rock accompagnant toujours aussi bien les scènes de son film. Sa offre un condensé de son empreint à une autre époque 80s qui renforce l'ambiance, je dénote dans sa partition une dérision par les notes de l'esprit de ce pauvre détective.
Le comédien Sam Neill qui incarne le fameux John Trent y va de son interprétation en livrant un jeu convaincant touchant l'impressionnant lorsqu'il aborde la folie. Il est très malin de la part du cinéaste d'avoir fais de lui une personne rationnelle qui refuse de croire à ce qui ce passe, essayant de se raccrocher à un élément aussi petit soit-il qui pourrai expliqué tout ce qui lui arrive, car de ce fait on s'identifie totalement à lui.
Et comme lui on finis par perdre la rationalité de manière irrémédiable lentement, une fatalité qui nous marque et nous fatigue, on essaye de justifié mais L’Antre de la folie n’obéit à aucun code en vigueur ce qui en soit en fait une oeuvre intemporelle.
Pour le reste du casting on retiendra Julie Carmen pour le rôle de Linda Styles, je trouve qu'elle surjoue un peu par moment, mais elle reste suffisamment crédible pour ne pas nous sortir de l'histoire. Elle à un rapport avec la réalité bien moins ferme que Trent et comprend plus rapidement que la fin du monde arrive. Vient ensuite le fameux Sutter Cane incarné par un Jurgen Prochnow qui fais très bien le job, ce que j'aime avec ce personnage c'est qu'il est une sorte de parallèle à Stephen King et son collègue Howard Phillips Lovecraft.
J'y vois un rapprochement ironique sur la critique abusive faite par bon nombre de critique et d'écrivain comme quoi les romans fantastique horrifique c'est idiot et n'a pas sa place dans la haute sphère, chose à laquelle John Carpenter répond avec un magnifique Fuck avec L'Antre de la folie ! Il ne fait aucun doute que Big Jones à marqué et plus d'une fois le cinéma horrifique et s'impose comme l'un des plus grand précurseur de ce genre souvent bafoué.
CONCLUSION:
L'Antre de la Folie est un immense film d'horreur sur la paranoia, à mon sens le plus aboutis de John Carpenter en terme d'ambiance et de sens caché, rendant hommage aux grands écrivains du fantastique horrifique comme Lovecraft et King. Ce long métrage offre une perte de repère cauchemardesque à travers une atmosphère unique qui nous impose une approche éprouvante et illogique par les actions d'un Sam Neil fantastique à qui l'on s'identifie sans mal, pour notre plus grand malheur.
Le film porte très bien son titre, je dirais même qu'il s'agit avant tout d'une mise en garde ! Un grand classique du cinéma d’épouvante, et un des meilleurs Carpenter qui ici livre une magie réalisatrice dans une filmographie déjà parsemés de plusieurs grand cru. Un grand monsieur !