Dès les premières images, on ne s’étonne pas de la présence de ‘Dreamland’ au festival de Sundance : le film joue à fond sur son côté ‘production indépendante’. Dans la lignée des films indépendants US traditionnels, ‘Dreamland’ parle de ces oubliés du rêve américain, de marginaux qui tentent de vivre avec leurs petits problèmes… Ici, une communauté vit isolée au milieu de nulle part, où il ne passe pas grand-chose. Ce lieu, ‘Dreamland’, est à la fois un lieu de quiétude, une petite bulle d’air, mais également un endroit étouffant, là où chacun a enfoui ses traumas. Le cadre désertique, envoûtant, est superbement mis en valeur grâce à une réalisation stylisée, mais malheureusement un peu trop esthétisante. Le réalisateur s’applique, mais sa mise en scène semble un peu dépourvue de sens. Elle apporte cependant un charme évident au film. En fait, c’est surtout du côté du scénario que le film pêche : portant ses efforts sur l’aspect visuel, le réalisateur semble délaisser un peu son récit. Rien de très intéressant donc : tout reste très cliché, c’est parfois assez gnangnan et souvent prévisible. Le film reste trop lisse, ne va pas assez en profondeur, à l’image de l’aspect psychologique, traité de manière trop superficielle pour convaincre. Dommage également que le film s’achève sur quelque chose de très convenu (le père qui décide de changer, la fille qui reprend ses études..). Malgré tout, le charisme des acteurs sauve la mise, et l’empêche de sombrer dans la guimauve, d’autant plus que le film n’est pas dépourvu d’humour. Pour sa première réalisation, Jason Matzner signe un film honorable, malgré ses défauts. Le film présente des qualités esthétiques incontestables, et le réalisateur un talent évident dans la mise en scène. Un joli petit film, assez envoûtant (mise en scène langoureuse, musique), mais qui manque un peu de profondeur.