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    Hunger
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    3,7
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    366 critiques spectateurs

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    anonyme
    Un visiteur
    5,0
    Publiée le 1 septembre 2014
    C'te claque.... Puissant. Terrible. Résistants ou terroristes ? une question d'actualité...Un film qui restera ancré dans ma mémoire.
    anonyme
    Un visiteur
    0,5
    Publiée le 31 juillet 2014
    Sale. Puant. Ce sont les premiers mots qui me viennent a l'esprit quand j'entends parler de ce film. Ayant été appâté par les critiques qui criait au chef d’œuvre et la synopsis alléchante, je m'attendais a un film cru et profond sur l'univers carcéral et la lutte de l'IRA. Il n'en ait rien.

    Le début est pourtant très accrocheur je trouve : Des plans sublimes, un rythme lent, on attend avec impatience la suite des événements. C'est la que l'ennuie commence.

    Il ne se passe rien. On ne sait pas qui est qui. Le premier mot n'est pas prononcé avec une dizaine de minutes et les dialogues se comptes sur les doigts de la mains. On assiste juste a une succession de scènes toutes plus ignobles les unes que les autres ou les prisonniers font des dessins avec leurs excréments et ou ils se font tabasser par les gardes. Le tout dans un silence religieux. S'ajoute a cela des scènes totalement inutile juste pour choquer le spectateurs, et parfois même pour faire office de cache misère parce que le réalisateur n'a rien d'autre a proposé : Entre la scène ou le garde nettoie la merde des murs au karchers et la loooongue scène ou on accompagne un garde dans la nettoyage de l'urine du couloirs de la prison, une scène interminable durant laquelle même les plus acharnés d'entre nous se sont endormis.

    Et ça ce n'était que la première partie. Le seconde partie commence avec le dialogue le plus long de votre vie qui a pour seul mérite de nous montrer (enfin) qui est le personnage principale, durant laquelle celui ci discute avec un homme d'église PENDANT PLUS DE 20 MINUTES de plan fixe sur son enfance, le bon vieux temps, la philosophie, enfin je crois, je vous avoue avoir perdu le file après 10 minutes. Un dialogue interminable duquel surgit un ennuie abyssal.

    Le partit pris évident pour l'IRA conditionne même le spectateur sans doute supposé trop neuneu pour l'empêcher de se faire une propre idée du conflit et de ses enjeux.

    Le reste pas bien intéressant, on assiste a l'agonie du personnage principale refusant de s'alimenter, pendant toute la fin du film, on le voit se décomposer, un vrai supplice, a ce moment on ne souhaite que sa mort pour enfin être libéré et retourner a ses obligations.

    Je n'ai toujours pas compris pourquoi certains crient au chef d’œuvre, Au mieux ce film est un documentaire, au pire une perte de temps et une envie de vomir en sortant.

    Personnellement je l'ai pris pour un entrainement particulièrement coriace visant a tester la capacité de l'être humain a résister au sommeil.
    Kloden
    Kloden

    125 abonnés 997 critiques Suivre son activité

    2,5
    Publiée le 4 juin 2014
    C'est parce que Hunger est l'un des films qui ont lancé Michael Fassbender et parce que Steve McQueen (II) est l'un des réalisateurs montants que j'ai fini par voir ce premier long-métrage, surtout pas pour son sujet politique, parfaitement du genre à m'ennuyer sévèrement. Heureusement, l'intérêt de Hunger n'est pas là, McQueen refusant tout académisme pour livrer un film sans concession, avant tout film d'auteur et oeuvre d'art. Le glauque est ici saisissant, de par la lenteur (plans longs et fixes, faiblement raccordés d'un point de vue spatial) et la distance froide que respecte la caméra. Une approche clinique qui rend le film très sensoriel, augmentant son impact physique (je me suis surpris à re-manger devant le film, sans doute en forme de compensation), et empêche également une mise en abyme émotionnelle dont le spectateur doit se charger lui-même. Pourtant, cela marche quand même, comme si cette froideur finissait d'elle-même par révolter, l'absence d'empathie stimulant celle du spectateur. Mais si l'aboutissement artistique du film, ainsi que la maîtrise (déjà) de McQueen sautent aux yeux, la lenteur imprimée peur rebuter, finir par faire sortir du film et diminuer son effet. Ça a tenu pour moi, de justesse, mais j'attendrai quand même Shame pour me prononcer définitivement sur ce nouveau Steve McQueen.
    cinono1
    cinono1

    299 abonnés 2 054 critiques Suivre son activité

    2,0
    Publiée le 25 mai 2014
    Steve Mc Queen sait faire, sous des dehors naturalistes, des images travaillées, immersives mais est bien plus en peine pour retranscrire une atmosphère dans les univers qu'il dépeint. Des images comme le corps décharné de Michael Fassbender ou certaines scènes comme les sanctions infligés par les gardiens, impriment la rétine du spectateur. Pour autant, ses héros restent unidimensionnels, peu cernables, peu représentatifs et Mc Queen n'est pas à l'aise pour filmer les passages dialoguées. Ce manque d'incarnation est vraiment pour l'instant, la limite de son cinéma trop froid, trop figé, manquant de rupture de ton, pour convaincre pleinement.
     Kurosawa
    Kurosawa

    581 abonnés 1 509 critiques Suivre son activité

    2,0
    Publiée le 10 avril 2014
    "Hunger" est le premier long-métrage de Steve McQueen. Et on ne peut pas dire que le réalisateur britannique n'ose pas montrer les scènes chocs. C'est même sa principale qualité, aborder son sujet de front. Mais malheureusement, il n'y pas grand chose d'autre à retenir du film. Car cette volonté d'esthétiser chaque scène, de dire "je fais un plan fixe d'un quart d'heure, donc je suis un artiste" est extrêmement lassante. De plus, le manque de point de vue fort est pour le moins regrettable. On commence à suivre un policier de la prison de Maze, puis deux prisonniers vivant dans la même cellule, et à la moitié du film on finit par s'intéresser au personnage joué par l'incroyable Michael Fassbender. Avec cette étrange structure, on se demande finalement de quoi veut véritablement parler McQueen, qui hésite sans cesse entre le politique et le psychologique. Au final, son film n'est pas poignant du tout, pas même émouvant, la faute à une mise en scène excessivement calculée. "Hunger" représente donc bien les limites du cinéma de la maîtrise, même si ce dernier aura une dimension autrement plus forte dans "Shame", le second film d'un auteur qui ne manque pas de personnalité.
    anonyme
    Un visiteur
    2,5
    Publiée le 29 mars 2014
    Ce n'est pas parce que le scénario est vaguement basé sur des faits réels qu'il faut considérer cette fiction délirante comme un document historique.

    L'exagération extrême, jusqu'au grotesque, des conditions inhumaines de détention des prisonniers, des séances de lynchages collectifs, des séquelles de tortures et autres horreurs ne sont que fantasmes partisans et démagogiques, ça s'appelle du révisionnisme, ça n'émeut que les ignares et les neuneus.

    Non, l'Angleterre de Margaret Thatcher n'était pas une infâme dictature fasciste aux geôles dignes des pires régimes totalitaires, faut revenir sur terre...
    anonyme
    Un visiteur
    5,0
    Publiée le 31 mai 2014
    Oeuvre majeure du cinema de Steve Mc Queen, "Hunger" constitue son premier véritable pas dans le 7ème art. A la réalisation et également à l'écriture, le cinéaste britannique nous propose ici un drame historique, se déroulant en Ireland du nord, au début des années 1980. Le lieu du film est le très "dark" quartier H, ou des détenus politiques ont été incarcérés à cette époque. Le poulain de Steve Mc Queen, Michael Fassbender, tient ici le rôle principal. Le travail fait par l'acteur est inoubliable et impressionnant de justesse. On ressent toute la souffrance et la colère que les hommes pouvaient ressentir à ce moment. Une performance physique salutaire également, puisque celui-ci a perdu près de 14 kg pour incarner le personnage de Bobby Sands !
    Outre cette excellente interprétation de Michael Fassbender, l'ensemble des autres acteurs du casting nous livrent des performances jouissives, tant le réalisme est de mise sur toute la durée du long métrage.
    Mais le gros point fort de "Hunger" réside bien dans sa réalisation, qui est irréprochable et pour le coup, est aussi ingénieuse de bout en bout ! Ce n'est donc pas pour rien que le réalisateur a obtenu la "caméra d'or" au festival de cannes ! Les plans sont magnifiques, et le film offre beaucoup de scènes cultes comme : l'arrivé des CRS dans la prison, le très long dialogue entre Bobby Sands et le père Dominic Moran ou encore le pauvre Bobby Sands sur le lit d'hôpital, agonisant des répercutions de la "grève de la faim" sur sa physionomie et sa psychologie. La caméra de Mc Queen filme les mouvements, les regards et les affrontements physiques avec une certaine fluidité, à en faire jalouser plus d'un.
    En conclusion, "Hunger" est un très bon film, surement le meilleur des 3 que Steve Mc Queen a réalisé à mon sens. C'est profond, choquant et déroutant, mais cela permet de faire passer le message très facilement. A la fin de la projection, on en tremble encore et encore, tellement l'ambiance retranscrite est réaliste et éprouvante à assister !
    Max Rss
    Max Rss

    197 abonnés 1 767 critiques Suivre son activité

    0,5
    Publiée le 21 mars 2019
    Le conflit nord-irlandais: voilà un sujet dont tout le monde a entendu parler mais dont on ne sait finalement que très peu de choses. Steve McQueen s’empare donc de ce sujet pour signer son premier film. « Hunger » c’est donc l’histoire vraie de Bobby Sands, républicain irlandais enfermé à la prison de Maze. La visée politique est on ne peut plus clair. McQueen, ça se voit, a eu l’intention de faire un film choc, en nous imposant des séquences qui ne manquent pas d’être percutantes. On ne peut que le féliciter étant donné qu’on en manque de ces séquences chocs. Seulement, on ne peut pas faire abstraction du fait que le cinéaste se préoccupe aussi peu de son sujet de départ. Qu’est-ce qu’on nous dit dans ce film? Que Sands a fait une grève de la faim de 66 jours et qu’il en est mort? On le savait déjà, l’influence de Sands s’étant propagée plus loin que les frontières Britanniques? Que le gouvernement de Margaret Tatcher était intransigeant? On le savait. La Dame de fer a beaucoup fait parler d’elle lorsqu’elle était premier ministre. Qu’est-ce qui a poussé Sands à se révolter? Ça on ne nous le dit pas. Autre exemple: au début du film, on nous dit que les premières émeutes en Irlande ont eu lieu en 1969. Soit, mais pourquoi? Finalement, que ressort-il de « Hunger »? Et bien il n’en ressort rien. A part de la vacuité. Oui, il est vrai que ce film ressemble davantage à un pseudo documentaire historique qu’à une œuvre engagée et contestataire. Sans intérêt.
    Benjamin A
    Benjamin A

    709 abonnés 1 922 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 9 mars 2014
    Avec "Hunger" Steve McQueen déboula dans le monde cinématographique en nous livrant une œuvre sans concession traitant de Bobby Sands, un gréviste de la faim de l'IRA dans la prison de Maze avec comme but d'obtenir un meilleur traitement des prisonniers politiques en Irlande du Nord. Pour un premier film, c'est très fort ce que fait Steve McQueen, il évite beaucoup de pièges auxquels ce genre peut être confronté comme le pathos, la niaiserie, le sentimentalisme ni dans le misérabilisme. La lenteur du film ne gêne aucunement, on est plutôt fasciner par cette description froide et sale de l'univers carcéral. La mise en scène est puissante, techniquement il use parfaitement bien des plans séquences et fixes et il nous choque à travers certaines scènes intenses. C'est une plongée violente et dramatique dans ses prisons, entre le traitement des prisonniers et leurs conditions de vie où notamment traine urine au sol et excrément sur les murs. Michael Fassbender crève l'écran et dévoile déjà tout son talent à travers une remarquable composition. Un très bon film, dérangeant et puissant, une bonne œuvre et une réussite pour McQueen.
    anonyme
    Un visiteur
    4,0
    Publiée le 5 février 2014
    Film à voir. Historique. Une face cachée du bon establishment puritain et sans pitié du tatchérisme et de la "guerre" à Belfast. Une gifle au flegme britannique et à son empire. Fallait-il croire en sa cause pour éprouver de pareilles conditions de détention, y survivre tout en continuant à lutter. Le fil est lent, très lent. La lenteur accroît l'insoutenable. Il faut se frotter les yeux pour y croire. La longue joute verbale est à mon avis très bien filmée: rien de vient distraire la rhétorique.. Mourir pour ses idées, d'accord, mais de mort lente disait Brassens. Il ne croyait pas si bien dire. Dur, dur.
    anonyme
    Un visiteur
    4,5
    Publiée le 31 janvier 2014
    Hunger est un film terriblement dur, politique et carcéral. Steve McQueen ose quelques plans incroyables, dont l’inoubliable séquence du duel Fassbender/Cunningham qui élève le film d’un cran encore. Je comprends l’ennui chez certains, du fait de séquences très longues et parfois inexplicables (le gars qui nettoie tout le couloir de la prison avec son balai), mais la beauté du film tient au jeu des acteurs tout autant qu’à la réalisation et au choix du sujet. Le tout mêlé, le film est aussi puissant et libérateur que la merde étalée sur les murs des cellules par les prisonniers. Un très beau film.
    blacktide
    blacktide

    58 abonnés 795 critiques Suivre son activité

    3,0
    Publiée le 2 février 2014
    Pour son premier film, Steve McQueen commence fort, il parle de la condition des Irlandais dans les centres pénitenciers en Irlande. À l'occasion de la sortie de "12 years a slave", j'ai eu envie de me lancé dans la filmographie de Steve McQueen, le réalisateur bien sûr (ça ne m'a pas pris beaucoup de temps car il n'y a que 3 films). Dans Hunger, le rythme est lent mais les scènes chocs. On voit comment les prisonniers Irlandais étaient traités (un traitement vraiment pas humain): brutalité et humiliation, nus dans les cellules avec une couverture fine en guise de vêtement, frapper à plusieurs reprise par les gardiens, fouilles musclés avec des CRS pour taper les prisonniers jusqu'à la mort pratiquement... C'est surtout la prestation de Michael Fassbender qui épate: il joue un homme qui entame une grève de la faim et qui ne lâche jamais même si il n'a vraiment que de la peau sur les os et pas mal de blessures. Sa transformation nous fait souffrir, on se sent mal, on se demande comment un homme arrive à être aussi maigre (il est même pire que Christian Bale dans "The Machinist"... Ce Steve McQueen (pas l'acteur) prouve aussi qu'il a le sens de la mise en scène, il a un réel talent (il le montrera notamment dans "Shame") puisqu'il était artiste peintre avant de se lancer dans le cinéma: chaque plan est unique mais il faut avouer qu'il s'attarde un peu trop longtemps sur certaines choses. L'ennui est souvent présent, c'est sans doute le défaut majeur du film et c'est dommage qu'on ne parle pas assez du contexte historique, de l'époque: l'Irlande et L'IRA... Résultat: "Hunger" est un film choc et violent mais émouvant, réaliste et intéressant!!!!!!!!
    zhurricane
    zhurricane

    82 abonnés 1 336 critiques Suivre son activité

    1,5
    Publiée le 24 janvier 2014
    Alors oui ce film est vraiment touchant, oui il parle d'un épisode rare qui nous émeu, oui Michael Fassbender a un rôle extraordinaire pour briller. Mais au final qu'est ce que ce film est barbant et bavard. Je pense à ce plan séquence de plus de 15 minutes ou Michael Fassbender parle à un homme d'Eglise ou je ne sait plus quoi. Oui c'est un dialogue génial, (bien que trop long, mais au final c'est le seul point intéressant du film. Oui on voit la misère de Michael Fassbender, mais on n'arrive pas à ressentir de l'intérêt. Parce que le film dégage de l'impersonnalité, du moins de la froideur.
    ghyom
    ghyom

    84 abonnés 150 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 15 mars 2014
    SI je préfère l'esthétisme et le propos de Shame, ce premier film de McQueen est, à mon sens un peu meilleur car il évite tout sentimentalisme, tout misérabilisme. Cette fois-ci McQueen n'impose pas une scène pour nous tirer la larme. Il y a beaucoup de scènes dures, notamment lorsqu'il filme la déchéance du corps de Fassbender (formidable acteur), mais elles sont là suivant la logique du film et McQueen ne sort pas les violons. Un film qui peut paraitre lent, mais je n'ai aucun problème avec la lenteur si l'image est suffisamment belle et/ou intéressante (ce qui est le cas ici). Encore une fois c'est une question de logique et de cohérence. Ce film devait être lent. On parle d'un film qui nous montre une révolte pacifique de prisonniers politiques et la déchéance physique de cet homme qui fait une grève de la faim. Tout justifie d'avoir conscience du temps qui passe. Donc cette lenteur est à mon sens tout à fait justifiée. Mon regret c'est que McQueen n'est pas finalement parvenu à me passionner. C'est un très bon film, sur un sujet difficile, qui évite tout les écueils de pathos ou de manichéisme mais je ne suis pas totalement rentré dedans.
    Sebi Spilbeurg
    Sebi Spilbeurg

    82 abonnés 1 005 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 14 janvier 2014
    Alors attention ! Film réaliser par Steve McQueen, pas par Steve McQueen ! Je vous vois venir, vous devez dire « il a fumé ou quoi ? ». Et vous auriez raison si je ne vous donnais pas les précisions nécessaires pour éviter ce genre de confusion. Ici, il n’est pas question de l’acteur Steve McQueen, celui à l’affiche des films Les Sept Mercenaires, La Grande Évasion, L’Affaire Thomas Crown, Bullit, Le Mans et encore Le Papillon. Mais plutôt de Steve McQueen, artisite contemporain britannique qui se lance ici à la réalisation avec Hunger.

    Et pour son premier long-métrage, le bonhomme ne commence pas par une histoire de romance classique ou une comédie comme il en existe tant. Non, il s’attaque carrément à un fait historique, méconnu du grand public. Plaçant son récit en 1981, dans une prison de Maze (Irlande du Nord). Dans laquelle des prisonniers, membres de la PIRA (Armée républicaine irlandaise provisoire), mènent une grève de l’hygiène (arrêt de se laver, recouvrir les murs avec ses excréments…). Dont le but est d’obtenir, auprès du gouvernement britannique (avec une certaine Margaret Thatcher), un statut politique à leur détention. Une grève douloureuse et sans horizon favorable, qui débouchera sur une grève de la faim (d’où le titre).

    C’est donc le combat de détenu qui nous est ici raconté. Mais pas de la manière à laquelle l’on pouvait forcément s’y attendre. Pas du point de vue d’un personnage en particulier. Pas par le biais d’un script calibré et à la structure classique. Plutôt de manière dite aléatoire : on commence par un gardien qui se lève, se prépare et se rend au boulot. Avec une caméra qui suit le moindre de ses mouvements quotidiens. Puis nous faisons la connaissance d’un nouvel arrivant dans la prison, qui va prendre part à cette fameuse grève de l’hygiène. Et nous enchaînons, lors d’une intervention nerveuse de « coiffage express » sur Bobby Sands, leader de cette grève, que l’on va suivre jusqu’à la fin du film. Sans toutefois revenir de temps en temps, et sans réelle raison, sur les deux protagonistes précédents. Un scénario chaotique sans réel fil rouge ? Pas tout à fait.

    Car, si le script du film vous paraît vide de par un côté quasi muet, il reste pourtant travaillé à la perfection. Et ce grâce à une mise en scène tout bonnement exceptionnelle ! Steve McQueen, qui remportera pour ce film la Caméra d’or lors du festival de Cannes de 2008, prouve pour son premier film qu’il est un metteur en scène de talent. Arrivant à raconter quelque chose via l’image. Offrant des plans remplis de sens, ayant chacun quelque chose à narrer. Se montrant par moment poétique (le gardien fumant sa cigarette dehors, sous une neige cotonneuse, dans un silence de mort), d’autres cruels (les séquences dites de torture) et peu ragoûtants (les gros plans des murs dégueulassés, le corps changeant de Bobby Sands lors de sa grève de la faim). Tout cela se dispensant de raconter une histoire romantique ou d’amitié qui aurait plombé son sujet. Qui est de montrer l’horreur vécu par ses détenus qui se battaient juste pour avoir quelques droits. Les sacrifices auxquels ils ont dû faire face.

    Un réel travail de mise en scène à tel point que le film n’enregistre que très, très peu de dialogues, jugés du coup inutiles pour raconter cette histoire. Sauf lors d’une scène en plan-séquence qui peut se vanter d’afficher un record : 17 minutes en caméra fixe pour un dialogue entre Bobby Sands et un curé, sans interruption (juste une coupure pour changer de plan). Cela aurait pu être fort ennuyeux, mais même là, le film accroche. Grâce à une écriture véritablement fine et des acteurs prodigieux qui n’ont aucun mal à nous bercer avec leurs paroles. D’ailleurs, niveau interprétation, on ne peut que rester bouche bée devant la majorité des comédiens précédents, qui semblent vivre à 100% ce que subissent leur personnage (jusqu’à apparaître nu à l’écran). Sans compter qu’Hunger est le film qui révéla le talent de Michael Fassbender, qui, comme l’aurait fait un certain Christian Bale, s’est permis ici de perdre 14 kilos pour paraître anorexique à l’image.

    Un problème cependant que nous devons à cette mise en scène : un sentiment d’ennui qui peut survenir à tout moment, même dès le début. Et ce notamment quand l’on n’est pas préparé à ce genre de film. En effet, le spectateur habitué aux blockbusters hollywoodiens, les comédies à l’eau de rose et aux mélos adeptes des clichés aura bien du mal à s’accrocher à ce style. Même moi, j’ai bien eu du mal à ne pas me détacher de l’ensemble (surtout lors de ce long plan où un gardien nettoie le couloir des cellules). Ou chercher pour rien le lien qui unit les trois protagonistes principaux, alors qu’il n’y en a pas, tout simplement.

    Mais le constat reste le même : Hunger est un véritable exemple de savoir-faire et de travail artistique. Un bijou de mise en scène qui mérite d’être vu. Steve McQueen, réalisateur de profession, se révèle être un cinéaste de très grand talent, montrant qu’il sait raconter des histoires par l’image (ce qu’est censé être le métier de metteur en scène) et s’entourer d’acteurs fabuleux (Fassbender en tête). Et dire qu’il ne s’agit que d’un premier long-métrage ! McQueen, on ne demande qu’à ce que vous continuez dans cette voie !
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