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    Hunger
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    3,7
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    366 critiques spectateurs

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    Damien D
    Damien D

    14 abonnés 180 critiques Suivre son activité

    3,0
    Publiée le 3 mars 2012
    Un film court et étrange dans sa narration. On y trouve des plans séquences de 10mn ou des périodes sans dialogues le tout toujours très intenses. J'ai le cul entre 2 chaises pour donner une note.
    Christoblog
    Christoblog

    832 abonnés 1 681 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 8 décembre 2008
    Attention chef d'oeuvre.
    Le premier long métrage du vidéaste Steve Mc Queen est un coup de maître. On aurait pu craindre un objet expérimental pour public branchouillé, et c'est une vraie histoire qui nous est comptée ici. Celle de Bobby Sands, prisonnier politique de l'IRA qui est décédé suite à une grève de la faim, comme 7 de ses camarades. Sur cette période le film m'a appris beaucoup de chose que je ne connaissais pas (les menaces pesant sur les gardiens de prison, la grève de l'hygiène). La force de la volonté de ces hommes et le pouvoir qu'il se donne sur leur propre corps est hallucinante. La fermeté de Thatcher est d'une violence inouie et sa simple voie off donne des frissons. D'une certaine façon on doute à l'idée que ces évènements ai pu se passer chez nous, en Europe, il y a si peu de temps.
    Mais le film dépasse le genre du film de prison, ou du film politique, pour visiter autre chose: la capacité qu'à une caméra à capter la réalité des sens et à la restituer aux spectateurs. Et là, c'est peut être la formation première de Steve McQueen qui joue à plein car la réussite est totale : on sens le flocon de neige se poser sur le visage, on entend ces cris furieux puis ces silences assourdissants, on inspire cette odeur de crasse et de pisse, on souffre du contact de la pommade sur les plaies, on inspire la fumée de cigarette.
    Hunger est une réflexion sur le don de soi, sur la matérialité des choses, mais c'est également un objet cinématographique parfaitement conçu et réalisé. L'intérêt porté aux personnages secondaires (gardien de prison, long plan séquence magistral - 22 minutes ! - de la conversation avec le prêtre, jeune soldat terrorisé par les bastonnades) densifie le propos tout en le recentrant.

    Du grand art. Et que dire de l'acteur, Michael Fassbender. Au delà de la performance physique il donne à voir son âme.
    Peut être le plus beau film de l'année, plastiquement, émotionnellement, intellectuellement.
    cristal
    cristal

    180 abonnés 789 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 23 mai 2011
    "Hunger" est un film conceptuel, sur la recherche d'un sens artistique, esthétique, sur la façon d'incarner les sensations dans l'image. Durant 1h40, l'effet recherché par McQueen est la retranscription de la douleur et de l'abandon chez le spectateur. Expérience humaine extrême et dérangeante, "Hunger" est un film qui a la force d'entraîner par la main le public pour le cloisonner dans une cellule repeinte d'excréments et de nourriture avariée. "Hunger" n'a pas pour profession d'en montrer le maximum dans une débauche nauséabonde dans laquelle l'homme retourne à l'état de merde, éternel triangle que le film rapporte dans une ambigue relation entre Dieu, l'homme et ses défécations. "Hunger" est sauvage, mais il ne choque pas. Sa gratuité existe bel et bien, mais elle est illimitée et inoffensive puisqu'elle est au centre d'une expérimentation toute cinématographique. Il n'y a certes pas de pudeur dans cette oeuvre illuminée et d'une plénitude infinie ; les corps rachitiques sont filmés de face, la douleur fictive et 'jouée' rejoint la douleur réelle et 'vécue' , les prisonniers saignent, suffoquent dans leur merde, noyés sous les coups des forces de la sécurité. "Hunger" anime l'abandon et l'attente, le silence et la peur de mourir, l'inconfort du froid, des odeurs, des souvenirs, du manque de repères, des bribes de mémoire de l'enfance, d'une famille, et du devenir. Tout le film repose sur cette multitude de possibilités mentales ayant toutes pour même centre le ressenti, et pour même interêt de nous montrer - et faire vivre - les nombreuses raisons d'une souffrance humaine à part. Steve McQueen nous le fait partager admirablement ; son film est dur et il faut accepter d'être mené à mal dans une mascarade plus que vraie de la misère humaine, surchargée de sons cinglants, et utilisant le surréalisme d'une symbolique très large pour s'immiscer dans la folie des hommes et créer le seul échappatoire possible à cette torture humaine, physique et mentale. En fait, le seu
    Guiciné
    Guiciné

    165 abonnés 1 242 critiques Suivre son activité

    1,0
    Publiée le 30 novembre 2008
    Terrible déception en voyant ce film. Un propos engagé n'est pas synonyme de réussite et de mise en scène inventive. les scènes que le réalisateur nous infligent ne sont que voyeurisme et violence ainsi le récit ne fait que tombé à plat. Tant pis!
    MadRom
    MadRom

    61 abonnés 403 critiques Suivre son activité

    3,0
    Publiée le 9 janvier 2012
    Hunger est un bon film mais qui à l'air de souffrir du manque d'expérience de Steve McQueen en matière de la réalisation, sérieusement, filmer un mec qui nettoie toute l'allée de la prison avec un seul plan, pendant plusieurs minutes, faudrait m'expliquer l’intérêt.Bon le film est court, donc si on enlevait les longueurs, ça ferait une durée de dessin animé , alors je peux comprendre.Michael Fassbender reste impeccable comme d'habitude.
    anonyme
    Un visiteur
    4,0
    Publiée le 16 août 2010
    Il est très étonnant de voir avec quelle maîtrise le réalisateur parvient à nous prendre aux tripes avec Hunger. Sans pathos, sans manichéisme, il réussit l'exploit de nous parler d'un drame atrocement humain, celui des prisonniers politiques de l'IRA dans une prison d'Irlande du nord fin des années soixante-dix, opposant ceux-ci à la surveillance pénitentiaire, mais sans prendre partie, quand bien même l'inéluctable nous fait relativiser inévitablement. Steve McQueen, artiste plasticien, propose une oeuvre visuelle extrêmement forte mais qui demeure sobre et sans voyeurisme malgré le sujet. Son film est parfois simplement très dérangeant, et concrétise ainsi un talent indéniable.
    Starwealther
    Starwealther

    77 abonnés 1 221 critiques Suivre son activité

    2,5
    Publiée le 22 janvier 2009
    Un film sur lequel j'ai du mal à me positionner! Je suis d'un côté un peu estomqué par l'esthétisme bluffant des plans de Steve Mc Queen mais je suis à la fois ennuyé par la lenteur de certaines scènes qui ne méritent pas forcément d'être aussi longues(c.f la scène où l'on voit le balayeur faire tout le couloir jusqu'au bout!). Ce film ne ressemble à aucun autre que j'ai pu voir, c'est ça qui est le plus remarquable. Steve mc Queen pour son premier film montre un talent indéniable pour le cadrage. Une scène est absolument magnifique, celle où le gardien fume une cigarette sous un temps neigeux avec en fond un mur en briques blanches. J'ai du mal à m'exprimer sur ce passage mais il est unique. Un film à voir pour comprendre ce qu'on peut ressentir les prisonniers de l'IRA, jusqu'où ils sont allés pour obtenir leurs indépendances. Ce film est une bouffée d'air pour le cinéma, tout y est novateur.
    anonyme
    Un visiteur
    4,5
    Publiée le 21 janvier 2010
    Un film bouleversant au style visuel imparableparfois un peu pesant, obéissant à une mécanique inéchangeable et d'une certaine manière coercitive. Sobre, crue à en être presque complètement déroutant. M.Fassbinder y est excellent.
    anonyme
    Un visiteur
    4,0
    Publiée le 23 août 2009
    Ce film est tout simplement un choc visuel. Le spectateur est soudainement happé, dès la première image, par l'intensité et la force du propos. Il me semble clair, pour ma part, que Steve McQueen a beaucoup misé sur le côté technique de ce long-métrage. De longs plans captent la puissance et la violence d'une époque rappelant parfois au passage des tableaux de Schiele ou bien faisant référence au même ton brunâtre de l'autoportrait de Delacroix. A saluer également l'interprétation de Michael Fassbender. Un film coup de poing.
    Arthurlamouche
    Arthurlamouche

    14 abonnés 688 critiques Suivre son activité

    2,5
    Publiée le 15 mai 2010
    A trop vouloir choquer le spectateur, le réalisateur fini par agacer. Et malgré le peu de dialogues, Steve McQueen n'arrive pas à mettre un peu de finesse dans la réalisation (n'est pas Terrence Malick qui veut). Par contre on notera l'excellente interprétation de Bobby Sands par Michael Fassbender.
    Pascal I
    Pascal I

    770 abonnés 4 126 critiques Suivre son activité

    2,0
    Publiée le 24 janvier 2011
    Près d'1 heure d'agonie en silence, scène éprouvante pour les yeux mais n'amplifiant absolument pas le combat mené. Survol du fond du combat malheureusement. La 1ère 1/2 heure est bien plus explicite. 2/5 pour ce drame avec une deuxième partie qui en rajoute à l'excès. Déçu !!!
    Manu711
    Manu711

    62 abonnés 850 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 26 avril 2012
    Dérangeant et oppressant, ce premier film de Steve McQueen (II) est avant d'être un film politique, une œuvre artistique. Chaque plan mériterait une analyse tellement c'est bien réalisé. Deux scènes m'ont vraiment marquées : la première est ce plan-séquence de près de 20 minutes et la seconde et l'une des dernières scènes du film, lorsque Michael Fassbender est dans son lit et que la caméra vole autour de lui, comme si elle était portée par un oiseau... Et je pourrais aussi en citer d'autres. Alors même si la photographie est superbe, je dois avouer qu'il m'a manqué ce petit quelque chose qui fait que pour moi un film est excellent. J'en attendais sans doute un peu plus en termes de révolution car, mis-à-part la confrontation avec le prêtre, on n'apprend guère de revendications dans le film. Il y a aussi peu de dialogues et l’œuvre est peut-être un peu trop courte... McQueen s'est tellement focalisé sur l'image qu'il en a peut-être un peu délaisser le reste. Mais ça reste néanmoins un bon film à voir, et une remarquable performance physique pour Michael Fassbender. Et rappelons que le sujet du film était loin d'être facile à traiter. Cela m'a en tout cas bien donné envie de voir Shame, second film du réalisateur.
    anonyme
    Un visiteur
    4,5
    Publiée le 6 janvier 2013
    Hunger fait partit,pour moi,des films où on se prend une belle et une grosse baffe cinématographique dont on met un bon moments à s'en remettre et c'est encore plus douloureux quand c'est le premier film de ce réal!!!Au moments où j'écris cette critique,je suis encore chambouler par ce film!!Enfin Bref,pour en revenir à mon avis sur le film je dirai qu'il est tout simplement excellents en tout points,tout d'abord les acteurs qui sont tous excellents aussi bien les acteurs inconnu que Fassbender qui est devenu une super star maintenant,peut être grâce à ce film!!En parlant de lui,je dirais tout simplement qu'il est exceptionnel,démentiels,il est vraiment dans son rôles,il joue merveilleusement bien dans ce film,surtout dans la deuxième partie du film alors qu'il n'a pas de texte et qu'il doit tout faire passer avec le visage et le corps,c'est exceptionnel(je parlerais de la deuxième partie un peu plus loin)!!Mais le gros points fort de ce film est incontestablement la mise en scène de Steve McQueen (II) qui manipule sa caméra avec une aisance et une maitrise folle,on peut voir de magnifique plan qui resteront dans ma mémoire comme le plan où on voit d'un coté des gardien frappé un détenu et de l'autre un gardien pleuré tout sa avec une lumière différente pour chaque coté ou encore le plan où on voit un gardien fumé et puis il y a la neige qui tombe,sa peut paraitre comme un plan normal mais moi je le trouve d'une beauté folle;Il y a un coté un peu contemplatif dans ce film qui m'a tout de suite fait penser à Terrence Malick!!Hunger est un film avec une violence et une brutalité folle mais compréhensible pour le sujet dont parle le film à savoir le milieu carcéral,Steve McQueen (II) nous met tout de suite dans l’ambiance du milieu carcéral dès le début,où il n'y a pas de dialogues ou alors très peu,on nous met dans une situation inconfortable comme l'a dit Steve McQueen on nous fout dans une pièce et on éteint la lumière pour se repérer au toucher!!Mais après se long passage de silence,il y a une scène où la on nous bombarde de dialogues à savoir la scène où Bobby Sands parle avec le prêtre,on peut dire que cette scène est une des meilleurs du film,ce plan séquence de 22 minutes je crois,où ces deux personnages débattent sur la grève de la faim que va entamer Bobby,cette scène nous permet de nous faire un avis sur Bobby Sands et ses actions,histoire de juger si Bobby est un spoiler: martyr
    ou un homme inconscient,c'est un peu comme une scène qui peut être considéré comme le cœur du film,ce qui me rappelle la scène de l'ascenseur dans Drive de Nicolas Winding Refn,c'est un peu la scène où on bascule vers la deuxième partie du film!!Cette deuxième partie montre encore le génie de Steve McQueen (II) pour la mise en scène,après la longue scène de débat entre le prêtre et Bobby,on retourne dans le silence avec peu de dialogue,c'est la partie de la grève de la faim de Bobby,où on voit un Bobby mourir,pourrir physiquement mais aussi un Bobby qui affronte son passé,un Bobby face à lui même comme Steve McQueen l'a dit dans une interview,la grève de la faim est le moyen de s'affronter nous même,se recentrez sur nous même!!Pour conclure,je dirais que Steve McQueen (II) est un réalisateur à suivre,je vais continuer sa filmo avec Shame,en espérant qu'il soit aussi bon!!
    anonyme
    Un visiteur
    5,0
    Publiée le 10 mars 2013
    Quand on pense Steve McQueen, on pense généralement à cet acteur de renom des années 50-60 et passionné de grosses cylindrées. Mais ce n'est pas de celui ci dont il est question ici. Ici on ne parle pas de voitures ou d'explosions mais d'un combat. Un combat qui dura longtemps entre les murs de la prison de Haze en Irlande, et qui impliquera de nombreux prisonniers membres de l'IRA, prisonniers qui commencèrent leur révolution après avoir perdu le statut de prisonniers politiques. Pour se faire entendre, ils se sont remis à la dernière arme qu'il leur restait : leur corps. Ainsi ils entamèrent une grève de l'hygiène suivie d'une grève de la faim.
    Autant que je prévienne tout de suite je vais beaucoup spoiler dans cette critique donc si vous n'avez pas vu le film et si vous voulez le voir, abstenez vous.

    Steve McQueen peint l'univers carcéral comme rarement avant lui puisque le but des prisonniers présentés ici, n'est pas la liberté (comme c'est souvent le cas) mais de se faire reconnaître en tant qu'êtres humains. Ce point important le démarque d'emblée de films comme Vol au dessus d'un nid de coucou, Les évadés ou même la Ligne Verte. Ici les démarches entreprises par les prisonniers sont d'ordre d'hygiène et de bien être. Et Steve McQueen ne recule devant rien pour nous montrer l'horreur subie par ces personnes. Des murs entièrement recouverts de matière fécales aux maltraitances des prisonniers, la caméra nous montre les atrocités de l'époque. Pour réussir un tel coup de aître il fallait être sur de son fait niveau scénario. Et pourtant on pourrait le résumer en 3 parties distinctes et très simples : Mise en place du décor et découverte des personnages et du récit, le tournant et la séquence finale. Mais il ne se contente pas de tourner ce scénario en quelque chose de très bien, il en fait quelque chose de grandiose.

    La première partie plante le décor. Pas d'une façon simple en quelques minutes, mais de façon réfléchie et progressive en 45. Ainsi McQueen plante sa caméra là où il faut et nous fait partager, tour après tour, une succession d'images plus horribles les unes que les autres. Je ne me cache pas, je dois bien avouer que j'ai eu du mal à passer ces premières minutes. Mais c'est grandiose. Magnifier des images aussi horribles, c'est fort. Très fort même. Beaucoup seraient tomber dans le piège de faire du gore pour du gore. Mais là ce n'est pas gore. Le réalisateur s'attarde plus sur la douleur psychologique des prisonniers et, dans le même temps, celle de ses personnages. Première claque dans la gueule.

    Faire une partie aussi sombre et aussi sevrée en dialogues et paroles étaient une façon de mieux nous éblouir par la suite. Car on a droit à une scène absolument exceptionnelle. Une performance d'acteurs monstrueuse. Ici on offre un plan séquence de 20 minutes de toute beauté. Une conversation dantesque entre Bobby Sands (Fassbender) et le père Moran (Cunningham). On passe de la pluie et du beau temps à la révolution des prisonniers de l'IRA en passant par une réflexion sur Dieu.... Tout y passe. Et tout en une prise. Vraiment fabuleux. Et c'est cette scène qui fait basculer le film, puisque c'est ici que l'on apprend la volonté de Bobby Sands d'entamer une grève de la faim pour faire entendre sa voix. Deuxième claque dans la gueule.

    Et enfin l'épilogue de l'histoire. Fassbender est fantastique. Je ne sais pas combien de poids il a pu perdre pour ce film mais c'en est presque effrayant. La transformation physique est impressionnante et souligne le fait que l'homme est près à sacrifier jusqu'à son corps et sa propre vie pour pouvoir obtenir réparation. Encore une fois McQueen sublime toute la séquence par sa mise en scène ultra efficace et qui vous prend jusqu'aux tripes. Troisième claque dans la gueule.

    Au bout du compte on en prend plein la gueule, on souffre mais on est surtout admiratif de ce travail de mise en scène et d'acteurs livrés par les différents protagonistes. On en ressort en pièce, on est bouleversé mais on se dit qu'au bout du compte on a quand même assisté à un très grand moment de cinéma.
    AlexTorrance
    AlexTorrance

    30 abonnés 486 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 12 octobre 2012
    Quatre ans avant le très bon Shame, Steve Mc Queen avait réalisé Hunger, premier film virtuose. Inspiré du quotidien de prisonniers politiques – en 1981, Irlande du Nord –, le long-métrage relate les différentes manœuvres mises en place au sein d’une prison par ses détenus dans le but d’obtenir le statut de « prisonnier politique ». Tout d’abord, nous suivons le parcours de Raymond Lohan, surveillant de la fameuse prison. Pour commencer, nous le voyons apprécier sa succulente assiette matinale dans son petit confort, pour mieux faire entrer en scène les cellules miteuses de la Prison de Maze et créer ainsi une transition vive et tranchante. Ensuite, c’est derrière un nouvel arrivant, « prisonnier contestataire » que se place la caméra de McQueen. Six ans de misère lui sont annoncés. À peine entré dans sa cellule, l’occasion de voir à quoi ressemblera le malheur de son non-futur lui arrive comme une surprise de mauvais goût. Outre sa conversation avec son camarade de cellule, rien n’est encore mis en place dans le film et tous les éléments essentiels débarquent alors dès l’arrivée criarde et remarquée de Bobby Sands, interprété par l’excellent Michael Fassbender. Il est comme les autres détenus du Quartier H. Un prisonnier politique. Néanmoins, l’homme va ouvrir une guerre totale de la faim. Dans le long-métrage de Steve McQueen, il n’y a aucune place laissée au hasard. Le moindre geste, le moindre son est mis en évidence sur toute sa durée. Le reste, considéré comme superflu, n’existe pas. Au demeurant, on obtient ainsi une œuvre pleine de silence où chaque passage du dialogue s’apprécie on ne peut mieux. Par ailleurs, le style visuel de Steve McQueen entre lui-aussi en parfaite adéquation avec le reste du film – de manière tortueuse et réfléchie. En effet, ce perfectionnisme quasi-kubrickien qui pousse à la surexploitation d’une très belle symétrie apporte à l’esthétique une allure des plus resplendissantes. De quoi mettre en valeur la violence et la crasse qui règnent au sein de la prison. Comme si le simple fait de faire entrer en contradiction une beauté visuelle et une laideur narrative contribuait à mieux rendre compte de chacun de ces deux éléments. Une autre chose notable concerne la façon dont le réalisateur aborde l’enfermement. En effet l’apparence du film citée précédemment accentue aussi le moindre pétage de plomb. Les détenus semblent devenir fous et on comprend pleinement pourquoi. Ils cognent les chaises contre les murs : on n’aurait pas fait mieux. Ils savent ce qui en découdra mais leur soif de résistance demeure et ils osent. Ils osent affronter ceux qui ont fait en sorte qu’ils se trouvent actuellement entre ces quatre misérables murs. Chaque contre-attaque de la police spéciale est un coup qu’on se prend dans les cottes. Les nerfs des prisonniers sont devenus les nôtres et on enrage de la même façon qu’ils enragent. Toute la puissance de ce long-métrage réside en ce côté viscéral qui nous ferait presque ressentir cette profonde misère. Néanmoins, c’est lorsque la fameuse grève de la faim est lancée que ce cinéma, filmé avec les entrailles de son réalisateur, nous atteint totalement. Michael Fassbender, dans son meilleur rôle, maigrit à vue d’œil et se voit désormais subir des transformations corporelles. Ce n’est pas même un détenu mais bel et bien un mort sur pattes. Un mort qui aura atteint ce statut dans le seul but d’empêcher que d’autres aient à le faire, par la suite. Une interprétation bouleversante. Des images bouleversantes. Michael Fassbender donne tout et vient nous transpercer en plein estomac. Rien que de voir cet homme devenir un sac d’os a pour effet de provoquer une certaine répulsion chez le spectateur. Vous l’aurez d’ores et déjà compris, Hunger est un long-métrage impressionnant et, osons les grands mots, marquant. Les attaques physiques que l’on subit devant un tel film se transfèrent alors à notre mémoire et on se souvient.
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