La rebelle attitude collée à son pantalon en cuir, ex-rocker en perpétuelle instance de come-back passé pro dans l’exercice du squat, Bruno fait moins le malin quand il se découvre une fille de 13 ans, née de sa période “Sexe, drogue et rock’n roll”. À moins que cet événement soit, pour lui, l’occasion de mûrir une bonne fois pour toutes.
D’accord, cette dernière phrase sent bon le cliché, mais elle s’accorde on ne peut mieux avec le long métrage, tellement pourvu en clichés qu’on le croirait filmé avec un Polaroïd. De la rencontre pleine d’apprehénsions et de silences gênés, à l’osmose finale, en passant par les incontournables prises de bec, le parcours est aussi balisé que les situations sont convenues, et le film évite de peu les tréfonds de la nullité, grâce à une ou deux scènes, et quelques répliques amusantes. Adaptée du “Teen Spirit” de Virginie Despentes, la première réalisation d’Olivier de Plas ne vaut donc pas pour son scénario. Pas plus que pour sa mise en scène : platement filmé, “Tel père, telle fille” atteint même le degré zéro de la direction d’acteurs, tant l’intégralité du casting joue mal, donnant l’impression de lire ses dialogues à même le livre, avec une conviction aux abonnés absents et, à sa tête, Vincent Elbaz qui réinvente le hors sujet . Est-ce parce que Johnny Depp a affirmé s’être inspiré des rock-stars pour créer son Jack Sparrow qu’Elbaz s’est senti obligé de plagier son pirate pour jouer les rock-stars ? Avec ses bagues, ses bracelets et sa démarche titubante, il fait penser à tout sauf à un rocker, exactement comme le film qui, se voulant dans la lignée des comédies françaises sur les trentenaires, type “Ma vie en l’air”, ne ressemble finalement à pas grand chose, tant presque tout y sonne faux. De la part d’un film situé dans l’univers du rock, ça à au moins le mérite d’être drôle.