Un bâtard action-horreur des plus réussi par un réalisateur au style visuel très élaboré David Slade (ayant également réalisé Hard Candy).
Le résultat de cette adaptation est simplement un bon film de vampires que l'on regrette amèrement depuis l'apparition des bombes sexuelles pour ados pré-pubères. Prenant place en Alaska durant un mois nocturne, le film nous propose un cadre inédit et très réussi qui replace les vampires comme prédateurs et les met au goût du jour. Ceux ci sont cyniques, sournois, cruels et sans pitié, mais il garde une part d'animalité bienvenue dans un film d'épouvante (leurs yeux par exemple ou le sang, restant tout le long du film sur leurs visages) et le film parvient malgré tout à respecter le principal élément du mythe du vampire : la peur de la lumière. Le visuel du film est très impressionnant, surtout du à l'hémoglobine en abondance, sans pour autant tomber dans le gore gratuit, et donne un résultat du plus bel effet, la couleur très sombre d'un sang encore chaud s'opposant totalement au manteau blanc du quel s'affuble la localité du film. Le long métrage comporte des scènes réellement dérangeantes (
la petite fille dans la supérette, le héros devant tuer un survivant pour la sécurité de tous
) qui donne au tout une aura malsaine et glauque qui justifie le rang du film.
Cependant, l'exploration de certains personnages est parfois assez superficielles, les ellipses irrégulière n'aidant pas à la chose, le film garde un côté action (
scène du tractopelle
) qui adoucit l'ambiance (ou la plombe, à vous de voir). Enfin, la fin, bien que sublime, peut rester en travers de la gorge pour le spectateur, mais d'un autre côté nous met définitivement en empathie avec le personnage (
Pour rappel, le héros, Eben, se transforme volontairement en vampire afin de sauver Stella et une petite fille, ayant tuer le meneur des vampires, il décide de se donner la mort en assistant à un dernier couché de soleil avec son amie). Cette fin, selon moi, est assez injuste, car le personnage qui à le plus sacrifié doit finir par se sacrifier lui même, et concentre alors la souffrance du groupe (il a notamment tué 3 ou 4 autres citadins à la hache
).
Un petit plaisir qui ,sans être glaçant, donne des frissons à chaque visionnage.