Les plus utilesLes plus récentesMembres avec le plus de critiquesMembres avec le plus d'abonnés
Filtrer par :
Toutes les notes
scorsesejunior54
154 abonnés
694 critiques
Suivre son activité
4,0
Publiée le 13 juin 2009
Difficile de parler d'"Euphorie" en restant mesuré... En fait, si je m'écoute que ma tête, j'ai envie de dire qu'il s'agit d'une oeuvre facile et atrocement décorative. En effet, Vyrypayev a conçu ce film comme une succession de séquences plus ou moins contemplatives, où le but n'est pas franchement de raconter quelque chose d'extrêmement fouillé sur le fond (bien que la thématique de l'amour fou demeure en toutes circonstances passionnantes, j'y reviendrai) mais bien de laisser parler la caméra et les images qu'elle peut produire. Si les protagonistes sont dans l'ensemble assez attachants et on s'intéresse assez facilement à leur histoire, on a en revanche beaucoup de mal à percevoir le véritable intérêt d'"Euphorie" à ce niveau tant l'intrigue respire le déjà-vu et la narration employée ne fait guère preuve d'imagination. Les images sont donc très belles en même temps qu'artificielles ; l'impression relevant parfois de la carte postale (venant des trop nombreuses répétitions à ce niveau et de la redondance s'en dégageant par la suite logiquement) et par conséquent limite désagréable. Les fondus sont légion, l'utilisation des couleurs classique, l'omniprésence de la musique laisse planer un sentiment d'auto-satisfaction mais aussi de remplissage malvenu. Néanmoins, le coeur a repris le dessus et "Euphorie" m'a touché aussi bien en raison de la clarté de son récit, que de ses objectifs assumés (et ainsi moins critiquables, il s'agit d'un parti pris) sans oublier un sens du rythme absolument ébouriffant. C'est ça aussi le cinéma : porter le spectateur, l'emmener avec soi, lui faire ressentir des émotions, le faire rentrer dans le film, le faire adhérer à son projet et éventuellement l'"anesthésier" (je fais exprès d'employer ce terme) intellectuellement, lui enlever sa capacité de réflexion et l'embarquer dans un voyage dont il niera sans ambiguïté la puissance par la suite (s'il est râleur comme moi !) après en avoir malgré tout bien profité. Du plaisir. Simple.