Certains parlent ici de "fausse suite" de Django. C'est bien mal connaître les productions italiennes des années 70. I Vigliacchi non pregano n'a absolument rien à voir avec Django. Merci aux distributeurs français et leurs titres ridicules, le marketing ils connaissent, le cinéma, pas du tout.
Pour en revenir au film en lui-même, il s'agit d'un western spaghetti de bonne facture, très mal doublé, assez mal mis en scène, mais qui propose un duel de taille pour les amateurs de bis italien: Gianni Garko (alias Sartana) contre Ivan Rassimov, l'éternel salaud-fou-sadique de moultes productions B de l'époque (surtout chez Lenzi et Martino).
L'excellente BO de Gianni Marchetti vient appuyer la tragédie, ici le héros vengeur devient une ordure que seul son meilleur ami pourra arrêter. A voir pour les amateurs du genre...
"Django" ne dispose en réalité que d'une seule suite "officielle". Pour autant, un nombre impressionnant de westerns de série B, C, D jusqu'à Z a voulu s'en réclamer, parmi eux des films n'ayant absolument rien à voir avec Django comme de bien entendu. Malgré l'absence de Franco Nero, je ne pense pas que ce soit le cas du film ci-présent. Il s'agit ici d'expliquer la substance profondément psychopathe du personnage, telle qu'elle explosait à l'écran dans le film original. Intéressant sur le papier, mais dans les faits ce n'est rien de plus qu'une tentative fauchée autour d'un personnage honnêtement plus imaginaire que mythique. Le scénario est à la rigueur défendable (quoi que le coup du mec qui pète les plombs dès qu'il voit une étoile de sheriff... c'est digne des parodies de Rambo), mais la réalisation est dans les choux. Le réalisateur a beau faire joujou avec la caméra, il ne sait absolument pas filmer, si bien que presque tout se passe hors-champ en fin de compte. Alors que l'un des coups de génie de Corbucci était de saturer excessivement ses couleurs histoire de surligner la violence, elles sont ici excessivement désaturées, le film entraînant le spectateur dans un ennui léthargique dont il ne sortira qu'au gré de séquences trèèèès légèrement décalées (le duel dans le noir, le duel à cheval, etc.), mais dans lequel il retombera illico après avoir saisi la ponctuelle "bonne idée" (car même ces séquences sont mal mises en scène). Le casting est à la rue, certains personnages effarants de stupidité (Daniel et Robert, mes nouveaux héros !), le doublage plutôt marrant, la musique sans aucune substance. Un film qui tente d'innover, mais qui n'y arrive désespérément pas. Vous pouvez l'oublier celui-là.
Le retour de Django le solitaire, celui qui engendra tant de haines de grosses filles bourgeoises calmes mais méchantes et de clébards en rut; Ayez peur. Cultissime. (Attention aux copies et imitations ainsi qu'aux faux énoncés.)
Le retour du héros solitaire qui devra cette fois endosser l'habit de l'ennemi afin de sauver ses amis contre un groupe entier mauvais payeurs pratiquant la rétention d'informations sinon le vol de dépêches & le chantage: western sombre (A noter le jeu fabuleux de G.Garko.)
Franchement le scénario de ce film aurait pu donner quelque chose de très bon si tout les éléments intéressants n'avaient pas été traité par dessus la jambe. à commencer par le traitement du personnage de Django, autant sa dégradation psychologique est plutôt bien rendue à l'écran, aidée par le savoureux cabotinage de Gianni Garko (il faut le voir rire comme un psychopathe, sans réel raison) autant on ne comprend pas trop son attachement à Daniel et son frère, à aucun moment dans le film une réel complicité entre Django et les deux frères est installée et on a pourtant l'impression qu'ils ne peuvent pas se passer l'un de l'autre. Puis à chaque fois que Django voit une étoile (le seul souvenir qu'il garde du massacre de sa femme) il pète un plomb et tire sans réfléchir, c'est pas très fin niveau psychologie. Mais il subsiste quelques idées intéressantes (à défaut d'être bonnes), comme le duel dans le noir avec cigare à la bouche ou bien le duel à cheval. La mise en scène est efficace (utilisation judicieuse du zoom, mouvement dynamique lors des scènes d'action), il y a un réel savoir faire et elle arrive parfois à palier le manque évident de budget. Le tout manque cruellement de rythme (les événements importants ou intéressants sont expédiés alors que ça traine en longueur sur des choses futiles).