J.J. Abrams en résurrecteur de vieux mythe. Qui d’autre que le créateur de Lost, Alias, fidèle disciple de Spielberg pouvait aussi énergiquement redonner vie à la saga mythique et surtout geek Star Trek, bien des années après son quasi ensevelissement? Abrams reprend les choses du début, de l’enfance du Spoke, Kirk et les autres, leur enrôlement auprès de la flotte, leur premier combat. En somme, le cinéaste, maintenant indéboulonnable, que l’on retrouvera comme metteur en scène du prochain numéro de Star Wars, peu étonnant, a su conserver les spécificité très geeks, pointues, de la saga tout en redonnant jeunesse et éclat, pour le tout public, à un monument de SF qui paraissait avoir fait son temps, sans réel lendemain. Un exploit, ou presque. Oui, pour m’avoir fait apprécier Star Trek, enfin, il fallait un exploit.
Certes, d’entrée de jeu, le public lambda est pris de doute. Qu’est-ce donc que ses dialogues techniques foireux? Qu’est-donc que ses costumes douteux? Passant sur l’attrait très geek de l’ouvrage, tout le monde retrouvera, rassuré, une œuvre de Science-fiction traditionnelle, bon enfant, que l’on n’attendait absolument pas. Oui, Abrams recycle du vieux pour en faire un nouveau produit de marketing, recycle la vieillerie SF qu’est Star Trek pour nous en offrir une vision nettement plus agréable, spectaculaire, drôle et franchement plutôt bien écrite. Ce n’est pourtant pas du grand art, mais force est d’accepter le talent du cinéaste, sachant mieux que quiconque ce que devait être ce reboot, fidèle à la saga mais aussi novateur, frais et sans prise de tête.
S’il est intitulé Star Trek 11, celui-ci n’est pourtant ni une suite, ni un spin-off. Non, que tout le monde se rassure, Abrams reprend les choses à zéro. L’accessibilité du film est son principal atout mais il faudra toutefois être un tant soit peu adepte de SF pour accrocher, du moins pour ne pas soupirer devant un spectacle comme celui-ci, si l’on peut parler de spectacle. Autre force du film, son casting. Là encore, le réalisateur, producteur et scénariste, confie les rôles à de jeunes interprètes, pas nécessairement star de leur état mais prometteurs. De là débarque le jeune Chris Pine, plein d’avenir, Zachary Quinto, de la série Heroes, mais encore le rigolo Simon Pegg ou encore Zoey Saldana. Du beau monde, frais, pour relancer la machine.
A l’heure ou le buzz monte autour du prochain deuxième volet, Into Darkness, un retour 4 ans en arrière permettra de redécouvrir sans déplaisir le reboot de cette fameuse franchise. Si le récit de ce nouveau premier chapitre est très bien écrit, l’on attend encore d’avantage du deuxième, un film qui semble-t-il ne se contentera pas de rafraîchir la saga mais également d’y amener une noirceur supplémentaire, merci Nolan. Bref, un bon, très bon reboot, qui conviendra parfaitement au fidèles de l’USS Enterprise, mais aussi aux néophytes, comme moi, qui pensaient ne pas y trouver d’intérêt. Question culture cinématographique et de divertissements, il serait dommage de passer à coté, c’est déjà un sacré début pour Abrams. 12/20