Petit film de Norman J. Warren, Reveillon sanglant, derrière son titre de slasher eighties cache en fait un métrage plus que moyen, audacieux sans doute, mais franchement bordélique.
Les acteurs sont un premier mauvais point. En fait ils ne jouent pas très bien (voir pour certains, à l’image des forains très mal), mais surtout les personnages sont d’un vide intersidéral et d’une bétise crasse. Leurs réactions sont en effet d’une incohérence totale, aucun n’a bénéficié d’un minimum de traitement pour les rendre un peu plus accrocheur, et franchement je me suis rarement autant désintéressé d’un groupe de personnage que dans ce film. Par ailleurs l’absence complète de charisme chez les interprètes n’aide vraiment pas. EN somme un terrible ratage de ce point de vue.
Le scénario me faisait penser à un vieux jeu très sympa intitulé Killing Time. Ile déserte, mystère, créatures monstrueuses, tout cela promettait du lourd. Mais en fait le film est en souffrance. L’intrigue reste très superficielle, et le film se limite globalement en de redondantes attaques, qui ne savent pas sur quel pied dansé. Certaines se veulent violentes et inquiétantes, et sont, il est vrai pas mal trouvé, d’autres ressemble à du Evil Dead, avec un style très second degré qui apparait du coup assez ridicule au milieu du film (il y a un meurtre hallucinant de bétise, avec un type qui a la tête retournée à plus de 380 degré mais qui continue de souffrir !). De surcroit il n’y a aucune ambiance de ce film. Le rythme est certes correct, mais enfin, l’ensemble étant creux, c’est un moindre avantage. Reste une conclusion sympa, mais c’est peu compte tenu d’un laborieux déroulement.
Visuellement Bloody New Year ne vaut pas beaucoup mieux. Le budget serré est bien apparent. Warren offre une mise en scène pas terrible du tout. Là aussi il ne sait pas sur quel pied dansé, avec un style visuel hétéroclite, qui emprunte tant à de grands classiques du suspens ou de l’horreur (il y a un coté Hitchock par moment) qu’à de vraies comédies horrifiques (Evil Dead bien sur) et du coup le résultat est trop bancal. La photographie et les piètres décors n’arrangent rien, le film étant totalement dépourvu d’atmosphère, et peinant à offrir un hôtel délabré, à la hauteur des nombreuses créatures et entités présentent. Cela influe aussi sur les effets visuels. Si quelques passages restent d’un bel effet (apparition depuis les murs par exemple), d’autres sont misérables (la femme zombie, oulà !). Par ailleurs le titre est bien mal trouvé, puisqu’il n’est quasiment pas question de sang ici. Enfin la bande son est assez sympathique, bien qu’en total décalage avec le film. C’est un truc rythmé très années 80, très « djeuns » qui ne sert absolument pas une atmosphère inquiétante ou mystérieuse.
En clair Bloody New Year se loupe assez joyeusement. Malgré de bonnes intentions sur le papier, le film ne convainc pas. Mal joué, trop ambitieux dans son histoire et finissant par se prendre les pieds dans le tapis, il n’est malheuresement pas suffisament abouti techniquement pour rattraper le coup. Je lui donne 1 pour ses intentions, mais pas davantage.