Le sujet m'avait paru intéressant, car je m'imaginais que le personnage de Romain Duris (Pierre) allait réellement rencontrer toutes ces personnes. Alors que finalement, à part le personnage de Mélanie Laurent qu'il observe sur son balcon, et la fin du film qui est, il faut l'avouer, sublime, on a plutôt droit à un enchevêtrement d'histoires, une multitude de personnages dont on voit un petit bout de vie. Le tout est intéressant, malheureusement le film n'appuie pas assez sur l'état d'esprit de Pierre, justement. Ce qui m'a un peu déçu. On a l'impression que Cédric Klapisch a réuni tout ce beau monde pour presque rien. Bon, j'exagère un peu, d'accord, car le message véhiculé est assez fort : tous nos petits problèmes sont insignifiants, mais on en fait systématiquement tout un plat. C'est ce que Pierre ressent en apprenant qu'il risque de mourir prochainement. Il voit la vie sous un autre angle. Mais ce n'est pas vraiment montré. Et que nous reste-t-il ? Un nombre impressionnant de personnages, mais dont on se fiche pour la plupart ! Plein de guests stars qui nous offrent de belles interprétations, mais presque aucun n'est attachant. Un des personnages meurt au milieu du film et ça passe comme du beurre. Un quart d'heure plus tard, j'avais même oublié que ce personnage venait de mourir, tellement je m'en foutais. Vous me direz : justement, le but est de nous montrer de courts instants dans la vie de quelques personnes au coeur de la capitale, et basta. Autant le concept est intéressant, autant j'ai trouvé ça assez mal exploité. Pourtant, le film regorge de bonnes scènes, malheureusement ça ne concerne pas tous les personnages. Albert Dupontel est génial comme toujours, mais on ne le voit pas assez. Karin Viard joue une boulangère raciste assez clichée, bien qu'amusante, mais n'apporte pas grand chose au film. C'est un bonheur de voir Juliette Binoche mais Romain Duris lui fait beaucoup d'ombre et son personnage est à peine mis en valeur. François Cluzet est assez touchant mais il passe tout le film à pleurer, ce qui devient agaçant. Le duo Gilles Lellouche / Zinedine Soualem est totalement inutile. Il reste alors trois personnages intéressants. Premièrement, bien sûr, Romain Duris. Cet acteur me plait de plus en plus, au fur à mesure que je le découvre. Il parvient à donner une belle dimension dramatique à son personnage, qu'on ne voit pourtant pas souvent dans le film (puisque le temps est réparti entre 7 ou 8 personnages principaux). Puis, évidemment, Fabrice Luchini. On pourra dire ce qu'on veut de ce mec, mais je l'adore. Dans ce film, Luchini luchinise, et continue de conserver son rôle habituel. Mais il faut avouer que ça a son charme. Ses monologues sont croustillants, drôles, notamment chez le psychologue, et l'acteur fait rire. Il a quand même quelque chose d'unique qui donne un certain charme à son personnage. Enfin, Mélanie Laurent. Et encore, même si cette actrice est fabuleuse (encore une fois), elle a tendance à toujours jouer de la même façon, ce qui fait qu'on a du mal à la détacher de ses autres films. Son personnage entretient une relation très improbable avec celui de Fabrice Luchini. Ces deux protagonistes sont super intéressants, mais ils tombent dans un scénario absolument ridicule, à qui veut-on faire croire ça ? Le summum vient quand Luchini se met à danser comme une cruche devant Mélanie Laurent. J'hésitais entre rire face au ridicule de la situation et ressentir de la gêne et de la honte pour l'acteur. Malgré cette critique assez méchante, je dois bien l'avouer : j'ai passé un agréable moment. La fin du film est vraiment bonne, le trajet en voiture de Pierre dans la ville nous montre finalement tout l'intérêt du film, qui s'arrête comme ça, sèchement, avec des interrogations, mais qui ne gênent pas. Car c'était le but du réalisateur (j'imagine) : introduire des personnages au beau milieu de leurs problèmes pour les laisser à la fin dans le même état. L'idée est originale et sympathique. Cependant, la seule chose qu'il me soit venu au générique de fin a été : "tout ça pour ça...".