J’en fini avec la saga Phantasm, avec le quatrième épisode (en attendant le cinquième), et le moins que l’on puisse dire c’est que ce dernier film laisse dubitatif. D’un côté on a enfin ce que l’on cherche (avec des pistes d’explications, même si elles sont diffuses et pas toujours très convaincantes), d’un autre la tonalité métaphysique de l’ensemble n’est pas des plus attrayantes.
Côté casting on retrouve nos acteurs récurrents de la saga, et en particulier Bannister et Scrimm, qui on était de toute l’aventure. Le second est plus au centre du propos du film, et il conserve toujours un aura affirmé qui en fait un antagoniste attrayant, tandis que le premier offre une prestation honorable. On conserve la tonalité du personnage, et l’acteur, bien que vieillissant, est de retour pour une interprétation convaincue. Baldwin est là aussi, un peu tiède me semble-t-il, mais peut-être est-ce le style du film qui l’enfonce un peu, tout comme Thornbury.
En effet le film se veut globalement abstrait. Si du côté de Bannister cela n’est pas trop sensible, en revanche cela l’est pour les autres personnages. De fait l’ensemble apparait tarabiscoté, tortueux, peu clair même, pas aidé par une narration à flash-backs. En fait cela aurait pu être sympa, mais on s’éloigne sensiblement de la tonalité des trois premiers films, et alors que ces derniers restaient pour ainsi dire « terre à terre », offrant peu d’explications, ce quatrième épisode c’est tout le contraire. Pour ma part Coscarelli nous assomme du coup en brassant plein de thèmes et d’idées en moins d’1 heure 30, alors qu’il aurait pu décanter cela sur ses quatre films. Ambitieux, ce film l’est, assurément, mais on perd en clarté, on perd en efficacité brute, et c’est confus souvent.
Visuellement on conserve une esthétique similaire aux autres épisodes. Les éléments de la mythologie Phantasm sont là, les décors et la photographie sont du même acabit (il y a d’ailleurs pas mal de scènes issues des anciens films), et on conserve aussi le thème musical principal, marque de fabrique de la saga et pierre angulaire de sa qualité. Pour le reste on perd en effet l’horreur, qui se limite à fort peu de choses ici, et Coscarelli les remplace par des scènes d’action plus classiques (fusillades, explosions…). Le résultat reste honorable, mais il est vrai que les quelques dérives gores du 2 et du 3 surtout apportaient un petit plus sympa au film, masquant parfois sous des effets imaginatifs des moyens relativement limités.
Globalement ce quatrième métrage est le plus ambitieux des quatre Phantasm, mais c’est aussi celui qui montre le plus de limites. Trop confus, peut-être trop court pour son propos, le film se veut plus une réflexion qu’un divertissement. Le problème c’est qu’on perd en efficacité, et Coscarelli lui-même ne semble pas vraiment savoir où aller dans un scénario alambiqué à la narration saccadée. Je donne 2.