Un chouette petit film d'épouvante qui fleure bon le Stephen King et l'ambiance rétro d'un film d'Halloween américain des années 80. On s'est laissé embarquer par la petite ville américaine aux feuilles mortes qui ne sont pas dérangées par les chaussures des badauds, et pour cause : il n'y a plus grand personne, dans ce patelin... Où sont passés les gens ? Un couple (avec la radieuse Linda Blair) se pose bien la question, surtout qu'il ne reste que des gamins habillés comme pour la messe du dimanche, et qui ne sont pas très accueillants. Les Démons du maïs met du temps à chauffer, et se lâche heureusement dans un final que l'on n'attendait pas, avec des effets spéciaux bien moches (les dessins à la main à même la pellicule, et des superpositions d'images qui piquent les yeux), mais dont l'envie est présente d'en mettre plein la vue au spectateur. Le petit Franklin John crève l'écran sous son immense chapeau noir, de même que l'on s'attache vite au couple qui s'en prend plein la tête, et on se l'avoue : les meurtres sont très rares, mais leurs mises en scènes macabres nous amusent beaucoup (les croix en maïs). Tous les démons (pas ceux du maïs) de Stephen King sont bien là, entre les problèmes d'isolement, les enfants qui ont des pouvoirs, le passage compliqué à l'âge adulte (ici, pas question de dépasser 19 ans !), une ambiance qui sent bon la citrouille et les bonbons, et une touche de fantastique très bien amenée dans ce slasher à hauteur d'enfants timbrés. On ne dira pas la même chose des opus suivants (à part le 2 qui est une gentille parodie rigolote de ce premier film, le reste n'est pas terrible, ça se prend beaucoup trop au sérieux, et surtout on a l'impression de voir 11 fois le même film... Un épuisant manque d'imagination), constituant une saga de 11 films assez pauvre et redondante, ce qui justifie le fait qu'on ne retrouve pas cette saga souvent citée dans les discussions sur les films d'épouvante. Dommage, car ce premier opus a clairement une histoire originale à revendre, réserve un final très moche visuellement mais qui s'éclate avec les pages de Stephen King, et propose un panel de personnages très sympas (à apprécier/détester). On notera une critique virulente des sectes, et une méfiance quant à l'utilisation des religions pour faire le Mal, ce qui se retrouve jusque dans les noms des personnages, très connotés. On regrette surtout de n'avoir aucune info sur l'origine des "facultés" de ce champs de maïs, mais on se rattrapera avec le deuxième film qui l'explique (il a beau faire l'andouille, entre deux gags régressifs il n'oublie pas d'explorer l'histoire des Démons du maïs), on vous conseille donc un visionnage de ces seuls deux opus. Allez, ressortez votre plaid, vos bonbons, et lancez-vous dans l'ambiance d'Halloween !