Après avoir revisionné l'excellentissime Casino Royale qui confirmait, voire sublimait, ma première impression, j'ai donc enchainé sur Quantum dont j'étais ressorti à l'époque avec un avis plus que mitigé ... et in fine, j'en reste au même niveau.
Autant Casino Royale, tout reboot qu'il était destiné à replacer la filmographie Bond dans la modernité et sur de nouvelles bases, parvenait à conjuguer la classe inhérente au personnage avec de l'action et une construction intelligente qui se faisait sur des personnages passionnants, autant Quantum bascule complètement dans l'action nerveuse au point d'être illisible, l'absence d'exposition intelligente n'aidant en rien à me faire changer d'avis ...
Bref, un basculement "Jason Bourd-ien" en moins bon : ça court, ça s'agite, ça rebondit de scène d'action en scène d'action tant et si bien qu'on a du mal à comprendre quoi que ce soit (et à posteriori ce n'est pas notre faute : l'exposition est pauvre, si pas absente), et au final, on subit plus cet enchainement à défaut de se sentir concerné, impliqué, intéressé ...
Bref on subit le film, en lieu et place de le vivre et ça c'est plus qu'inquiétant ...
Sorte de produit dérivé de la saga, proche d'un Jason Bourne en moins abouti ou d'une saison de 24hchrono raccourcie de 22 épisodes et trop condensée, Quantum passe à côté de son sujet et fait craindre le pire après l'excellent Casino Royale ...
Dans un registre symbolique/scénaristique, on peut cependant comprendre le film comme étant la réponse à Casino : dans ce dernier, Bond se prenait métaphoriquement une balle, avec la trahison de Vesper, et dans ce film, il est blessé, en pleine hémorragie : individualisme forcené, isolement, aspect fugitif ... ce film était un peu le passage obligé pour passer du Bond démoli de la fin de Casino à quelque chose de plus posé, un être cicatricé, qui tire ses ''casseroles'' mais qui a passé la phase à vif.
Symboliquement l'ensemble a donc du sens, mais bon sang, que cette phase à vif fut pénible quelque part ...